Le taux d'inflation 2012 (8,4%) est le plus élevé enregistré depuis 15 ans.
Si le relèvement des allocations de devises aux voyageurs à l'étranger, que cite le FMI, était «un pas dans la bonne direction», il n'en demeure pas moins que, selon un consultant et expert économique algérien, contacté par nos soins, il serait plus que prudent de ne pas se fier tête baissée face au satisfecit lancé, il y a dix jours, par le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) après une réunion d'évaluation annuelle de chacun des pays membres.
En dépit de quelques remarques négatives «timides» le FMI se réjouit en effet des bonnes performances économiques réalisées par l'Algérie malgré une conjoncture économique internationale défavorable. Cet avis est néanmoins assorti d'une recommandation préconisant la préservation de la stabilité macroéconomique et le développement d'une croissance solide hors hydrocarbures, ce qui n'est pas le cas chez nous pour ce dernier point.
Toutefois, est-il souligné, l'Algérie est vulnérable à moult situations. Un repli prolongé des cours du pétrole, une hausse des prix mondiaux de produits alimentaires (notamment du blé), une détérioration de l'économie mondiale et aux pressions grandissantes dans le pays pour que soit utilisée tous azimuts la rente provenant des hydrocarbures.
La croissance du PIB de l'Algérie devrait s'établir à 3,4% en 2013 (contre 2,5% en 2012), soutenue par la demande intérieure et la reprise du secteur des hydrocarbures lit-on dans le rapport dont les termes sont rapportés par l'APS.
Parmi les points satisfaisants relevés, l'on note celui des réserves de change, représentant environ trois ans d'importations, qui resteront confortables en 2013.
Tout en saluant une baisse continue du taux de chômage, le FMI estime que, bien qu'il ait été ramené d'un niveau record de près de 30% en 2000 à 10% en 2011, il reste élevé pour les jeunes (21,5%) et pour les femmes (17%).
Le rapport relève des insuffisances qui ont trait au secteur bancaire «solide» mais avec un accès au financement limité.
L'institution de Bretton Woods considère que la montée de l'inflation, la dépendance persistante à l'égard des hydrocarbures et des dépenses publiques, et la vulnérabilité à un repli prolongé des cours du pétrole, de même que le niveau élevé du chômage, constituent des «défis considérables».
L'inflation a fait un bond pour passer de 4,5% en 2011 à 8,4% en 2012, soit le taux le plus élevé enregistré depuis 15 ans, constate le FMI qui préconise d'éviter de nouvelles augmentations de salaires dans le secteur public et d'émettre des obligations d'Etat pour couvrir les besoins de trésorerie, au lieu de faire appel au Fonds de régulation des recettes (FRR) dont le solde se maintiendra à environ 26% du PIB, a-t-il avancé. Dans son constat sur le secteur bancaire, qu'il considère «solide», le FMI souhaite le développement du marché des changes interbancaires tout en regrettant la faiblesse des marchés financiers. Il affirme par ailleurs que la loi de finances 2013 prévoit l'achèvement progressif des rappels de salaires et une consolidation budgétaire, avec un déficit qui devrait régresser à 1,3% du PIB en 2013. Le Fonds estime l'excédent courant à 8,1% du PIB en 2012 devrait s'établir à 7% du PIB en 2013.
Sollicité pour commenter ce rapport, jugé par d'aucuns de «complaisant», Abderrahmane Mebtoul, consultant économiste et néanmoins devenu récemment membre du «Cercle des économistes français», a estimé que «l'actuel équilibre monétaire favorable, avec un déficit budgétaire faible, est éphémère et artificiel car tiré par les hydrocarbures.».
Pour lui, le taux de change est sous-estimé et le taux d'inflation est comprimé alors qu'il «a doublé entre 2011 et 2012, on le vit dans la réalité et il n'y a pas d'économie en Algérie» s'est-il exclamé. Et de poursuivre, si 2012 a été une année blanche pour l'économie, il ne faut pas s'attendre à des «miracles» en 2013, année pendant laquelle il y aura des élections et la révision de la Constitution, aussi «les partenaires étrangers vont attendre».
Il fera remarquer que l'Algérie dépense deux fois plus pour gagner deux fois moins qu'un pays similaire du fait de la «corruption et des dépenses publiques» qui ont atteint un niveau énorme. Normalement, dit-il, elles ne doivent pas dépasser 10 à 15% pour une dépense de 500 milliards/DA pour l'année 2012-2013.
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Posté Le : 27/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim AMARNI
Source : www.lexpressiondz.com