Algérie

Le FMI donne son blanc-seing


Le FMI donne son blanc-seing
Le FMI a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l'Algérie en 2017 et 2018L'institution de Lagarde a rassuré quant à l'amélioration de la situation financière nationale.
En étudiant le cas de l'Algérie, le Fonds monétaire international a rassuré, hier, dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, quant à l'amélioration de la situation financière nationale, une manière subtile de réitérer ses propositions de juin dernier, à savoir le recours à un endettement extérieur supplémentaire. Le FMI a ainsi revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l'Algérie en 2017 et 2018, anticipant une baisse de l'inflation pour l'année prochaine. Le FMI table désormais sur une croissance de 1,5% en 2017 contre 1,4% prévu dans son rapport d'avril. La croissance de l'Algérie devrait baisser un peu moins que prévu en 2018 à 0,8% contre 0,6% projeté en avril, et reprendre de la vigueur en 2022 à 2,4%. L'inflation s'établirait à 5,5% en 2017 contre 4,8% prévu initialement et devrait baisser à 4,4% en 2018, selon les mêmes projections. Le déficit du compte courant devrait se réduire davantage en 2018 et représenter -10,8% du PIB contre -13% en 2017 et poursuivre sa baisse jusqu'à 2022 pour atteindre -6,7% du PIB. Ainsi, le FMI semble approuver la décision du gouvernement de recourir à la planche à billets et propose même, pour faire face à la baisse des recettes pétrolières, le recours «prudent» à l'endettement extérieur et la cession d'actifs publics tout en optant pour un taux de change plus flexible, comme déjà souligné dans son dernier rapport annuel sur l'économie algérienne, publié en juin. L'institution financière internationale avait estimé à l'époque qu'il était important de mettre en oeuvre «un dosage équilibré» de mesures de politique économique, et de réformes structurelles ambitieuses pour rehausser la croissance. Des mesures pareilles pourraient fournir une marge de manoeuvre budgétaire pour opérer un ajustement plus progressif et plus propice à la croissance, avait indiqué le FMI. Le Fonds avait également salué la détermination des autorités à poursuivre un assainissement soutenu des finances publiques, à moyen terme, précisant que les mesures prises dans ce sens visaient à réduire le déficit budgétaire, augmenter les recettes hors hydrocarbures, maîtriser les dépenses, et poursuivre la réforme des subventions tout en protégeant les plus démunis.
Il y a lieu de relever que l'institution financière internationale parle d'une baisse de l'inflation au moment même où la décision du gouvernement de recourir à la planche à billets a été critiquée par une majorité d'économistes qui ont estimé que le recours au financement non conventionnel dans l'actuel modèle économique qui maintient le même niveau de dépenses sans faire référence à aucune réforme majeure, ne produira qu'un surplus d'inflation et une accélération de la baisse des réserves de changes. Simplement dit: quand la masse monétaire augmente sans que la richesse du pays augmente, c'est l'inflation. Cependant, ces inquiétudes ont été balayées par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouïa qui, faut-il le rappeler, a affirmé dernièrement que le taux d'inflation connaîtra, selon les prévisions du ministère, une tendance baissière jusqu'à 2020. Répondant aux préoccupations des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre du débat autour du projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance relative à la monnaie et au crédit, le ministre a indiqué que les prévisions annoncent un taux d'inflation de l'ordre de 5,5% en 2018, soit le même taux attendu à la fin 2017, 4% en 2019 et 3,5% en 2020. Il avait aussi assuré que l'impact du financement non conventionnel sur l'inflation était «un souci permanent pour l'Etat qui tend à écarter tous les facteurs pouvant entraîner cette situation», ajoutant que le recours au financement non conventionnel «se fera après épuisement de toutes les ressources financières disponibles». Les arguments avancés par le ministre des Finances et abondamment développés par le Premier ministre semblent convaincre le FMI qui n'omet, cependant pas, de remettre au goût du jour ses propositions à l'Algérie d'accompagner le recours à la planche à billets par un endettement extérieur, un programme de privatisation à travers la cession d'actifs publics et l'adoption d'un taux flexible.
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