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Le FLN, un parti qui se consume Miné par des luttes internes



Le FLN, un parti qui se consume                                    Miné par des luttes internes
Miné par une crise interne sans précédent, réduit au rôle d'appareil sans appui populaire et obligé de s'agripper à la personne du président de la République pour continuer à exister, le parti du Front de libération nationale n'est plus que l'ombre de lui-même. Malgré les multiples appuis dont il dispose et les réseaux qu'il continue d'entretenir dans les différents corps de l'Etat, l'ancien parti unique est désormais usé, fatigué et probablement en fin de vie.Les récents débats à l'Assemblée populaire nationale concernant les réformes politiques en cours ont montré au grand public l'image d'un parti déchiré. Le FLN n'est donc plus ce qu'il était. Mais avant d'arriver aux sources profondes de cette crise, il est utile de se pencher sur les faits les plus récents. A l'Assemblée populaire nationale, le parti que continue à diriger Abdelaziz Belkhadem n'est plus le bloc qu'on connaissait. En plus de la dissidence déclarée et assumée par le mouvement que dirige Salah Goudjil, qui compte une dizaine de parlementaires affichés, les interventions des différents députés du parti sont symptomatiques d'une fracture inévitable. Les dissensions ne s'expriment toujours pas dans la plénière, malgré des différences flagrantes dans les points de vue. Dans les couloirs de l'Assemblée, si. «Le FLN ne gagnera pas si on organise des élections transparentes», murmure un député de Jijel, qui se dit en rupture de banc avec le parti. Selon lui, le capital militant de la formation tient beaucoup plus au sigle historique avec qui «les Algériens entretiennent une relation particulière». L'avis est partagé par non seulement des adversaires connus de l'ancien parti unique, mais également par des caciques connus du côté du quartier de Paradou. «On ne peut pas faire du neuf avec du vieux», susurre un député de l'Est du pays. L'homme a non seulement été un militant de longue date, mais il a même pris les armes durant la Guerre d'indépendance.Ces avis constituent les prémices d'un troisième courant au sein du parti. Après la dissidence du groupe de Goudjil et Mohamed-Seghir Kara, c'est au tour d'autres responsables de créer leur «aile». Ils ne se reconnaissent ni dans Belkhadem, «incapable de gérer la crise», à leurs yeux, ni du groupe de Goudjil qu'ils accusent de «regarder le parti d'en haut». Une allusion au fait que l'ancien ministre sous Chadli a toujours été dirigeant du parti. Donc rarement, pour ne pas dire jamais, militant de base. Tous ces tiraillements ont eu raison de la discipline militante. Puisque les parlementaires, tout comme une bonne partie de la base militante, n'ont plus de repère. Ils ne suivent ni les instructions de la direction ni les appels du pied des dissidents. Chose qui remet en cause non seulement la pérennité de la majorité du parti dans les Assemblées, mais également la cohésion du parti en tant qu'entité. Les velléités électoralistes de Abdelaziz Belkhadem - réelles ou supposées - ont fini par avoir raison de la patience de beaucoup de cadres du parti. On soupçonne le ministre d'Etat représentant personnel du président de la République de se préparer pour «les élections présidentielles de 2014». Ce comportement reproché au secrétaire général du parti n'est en réalité qu'une infime partie du jeu. Puisque l'approche des élections législatives et même locales, ont fait du parti un immense terrain de lutte. Un grand ring où les intérêts personnels ont pris le dessus sur les considérations partisanes. Il reste maintenant à savoir si le président de la République, officiellement président du parti, va intervenir pour éteindre le brasier de l'ancien parti unique. Une hypothèse presque difficile à imaginer. Un signe parmi tant d'autres qui accélèrent le mouvement (inévitable) de l'Histoire.
A. B.


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