Le FLN, Tliba et les autres

Habituellement très actives en période de campagne électorale, l'on n'a pas vu cette fois-ci les permanences s'animer emblèmes, fanions, oriflammes, banderoles au vent et autres moyens vantant les mérites de leurs candidats. Rien n'est venu perturber le calme prévalant du côté des mouhafada de partis politiques.N'étaient les tableaux d'affichage essaimés un peu partout au niveau des sites stratégiques et névralgiques des communes de la wilaya, les deux premières journées de campagne ont été véritablement calmes. C'est tout le contraire de ce qui se passait lors des précédents rendez-vous similaires. L'on a l'impression que candidats et militants semblent s'être assagis. Pourtant, à l'écoute des propos de déception exprimés par les prétendants à un siège de l'APW ou de l'une des douze communes de Annaba au lendemain de l'annonce officielle des candidats retenus, l'on s'attendait au pire.
«Nous allons tout casser», «ça ne se passera pas ainsi», «ils ont choisis leurs proches et amis au détriment des compétences» et beaucoup d'autres griefs. Même le député BahaEddine Tliba est en position de motus et bouche cousu. il semble s'être assagi.
C'est que même habillé de sa toge de représentant du peuple au parlement, il n'est pas le bienvenue au niveau des institutions locales de la république. C'est pourquoi, il se fait rare sur le terrain de l'opération électorale. Même lors des visites de travail officielles il est presque invisible. Implicitement, il ne lui est plus permis d'approcher les milieux officiels locaux. Dans l'?il du cyclone, il n'inspire plus confiance. Partout, y compris dans la plus éloignée des wilayas du pays, il suscite critiques et dénonciations. Et ces derniers temps plus qu'avant, entre lui et ceux qui tiennent les rênes du pouvoir y compris à l'APN, le divorce est consommé.
C'est un secret de polichinelle que d'affirmer que les responsables au plus haut niveau du secrétariat général du parti FLN cherchent à se défaire de ce qu'ils considèrent être un boulet. Son seul passage en voiture dans la 4ème ville d'Algérie entraîne colère et récriminations. Il est visé par des critiques acerbes du fait de la politique de la ruse qu'il avait voulu entretenir au FLN qu'il a rejoint en 2012. Il avait préalablement transité par le bien fantomatique parti politique le FND.
Il avait beaucoup investi pour décrocher un siège au parlement. Elu à l'APN, les premiers actes ?'fâcheux'' qu'il a commis ont suscité indignation et amertume dans le milieu de la classe politique. Bon nombre n'avaient pas mâché leurs mots pour dénoncer son comportement fait d'entrisme. C'est pourquoi, des voix se sont levées pour dénoncer les conflits d'intérêts qu'il provoque. Cette dénonciation est en lien avec la corruption tous azimuts qui sévit eu vu et su de tout le monde.
Ce qui, localement, a permis des dépassements dans le secteur foncier et domanial. Plusieurs sociétés propriété du député et vice-président de l'APN durant une très courte durée, ont étendu leurs activités. Sous son impulsion, ont été allouées des mesures d'allègement fiscal à certains hommes d'affaires. Ce début de campagne électorale à Annaba, plusieurs politiciens locaux se préparent à donner de la voix pour dire non à la manière de gérer les affaires publiques et les hommes.
Mais les réalités du pouvoir sont tout autres. Le fossé politique crée désormais distance et désaccord entre les amis d'hier et conduit à une opposition farouche dont l'autre. Mais il n'y a pas qu'au FLN où l'on entend des cris et des chuchotements. L'ensemble des partis engagés dans la course électorale du 23 novembre y compris ceux se disant islamistes, est confronté à cette situation de méfiance et de colère.
C'est que de nombreux jeunes que l'on avait sollicités pour se porter candidats, ont compris qu'on leur faisait jouer le rôle de figurants. C'est le cas au RND , PT, ISLAH, MSP, MPA, FND et bien d'autres. A ce niveau, des jeunes filles et garçons sont, de par leur position au dernier rang de la liste APW et APC, appelés à faire dans la figuration. C'est pratiquement la règle de la politique : «On prend les mêmes et on recommence».