«C'est un conflit interne qui a été résolu par la voie de la sagesse» a répondu, hier, le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia à propos de la crise que vient de vivre le FLN. Une «sagesse» qui n'apparaît pourtant nulle part tout au long du processus qui a conduit à l'éviction de Belkhadem. Depuis son «malaxage» des listes des candidats du parti aux législatives, il y a près d'un an, jusqu'à jeudi dernier où il a été remercié en passant par les huit ministres FLN qui, en janvier dernier, ont décidé de ne plus reconnaître son autorité, Belkhadem n'a fait preuve d'aucune sagesse. Au contraire et c'est une première, il s'est accroché au fauteuil de toutes ses forces. Pas seulement jusqu'au dernier instant puisqu'il a tenté une ultime manoeuvre de retour même après la proclamation des résultats du vote des militants. Un tel acharnement ne peut que confirmer l'importance de l'enjeu pour Belkhadem de rester à la tête de la première formation politique du pays. Il s'est défendu sur le plateau de la chaîne télé tunisienne Nessma d'avoir visé par là la présidence de la République en 2014. Sans pour autant avancer d'autres raisons. Peut-être pensait-il qu'il devait rester en poste puisque, selon lui, le FLN lui doit d'avoir remporté les législatives et les municipales. Si, si! Il y croit dur comme fer! Il a même lancé en guise de défi: «J'espère que mon successeur fera mieux que moi!». Là il se trahit. Aucune «reconnaissance du ventre». Il fait comme si le discours du chef de l'Etat à Sétif n'avait jamais existé. Et quand il accuse, dans le même temps, sur la même télé tunisienne ses opposants de vouloir «semer la discorde entre le Chef de l'Etat et lui», il signe son amateurisme en politique. Il ne se rendait même pas compte qu'en s'appropriant quelque chose qui ne lui appartenait pas, il se dévoilait. Pour les municipales quelques mois plus tard, le FLN a obtenu un succès plus mitigé où se mélangeaient l'effet des législatives avec la méfiance que commençait à susciter son SG. D'ailleurs, cette tendance à la baisse s'est confirmée par la suite lors du renouvellement des sièges au Sénat. Et pour en finir avec ses arguties, pourquoi n'a-t-il pas créé un nouveau parti, au lieu de s'accrocher désespérément au FLN, s'il était si sûr de ses «forces»' A l'image, par exemple, de ce qu'a réussi à faire Amar Ghoul. En réalité, il n'y avait que lui pour ne pas voir tous ses «dérapages» bien avant que n'éclate la crise qui l'a terrassée. Quand il se rapprochait du monde de la finance. Des milieux dits «islamistes». Un vrai amateur qui ne sait pas qu'en politique, les plus beaux discours deviennent encore plus contre-productifs par des comportements contradictoires. Ceci dit et avec des années de recul, on se rend compte combien le président Chadli avait eu raison de dissoudre l'APN avant de démissionner. Par cette décision, il a évité de livrer le pays à Belkhadem qui était à la tête de l'APN, aurait, constitutionnellement, occupé la magistrature suprême. Même par intérim. Cela aurait suffi à faire basculer le cours de l'histoire. C'est un épisode dont on parle peu malgré son poids considérablement dans notre histoire. Alors, quand on entend aujourd'hui Belkhadem jurer que la présidentielle de 2014 n'est pas son souci, il faut faire des efforts pour ne pas réagir. Son éviction, vendredi dernier, est arrivée in extremis. Belkhadem avait réussi à noyauter la moitié du FLN. A «un poil» près, il aurait réussi à l'accaparer. De quoi croire à la «baraka» des martyrs qui l'ont créé, en 1954, pour libérer le pays! C'est la deuxième mésaventure. La première ayant eu lieu en 2004. Il est plus que temps de protéger ce patrimoine national!
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Posté Le : 04/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com