Algérie

Le FLN s'engouffre dans le flou



Le FLN s'engouffre dans le flou
Le siège du FLN«Il est de l'ordre public que le ministère de l'Intérieur demande le respect de la loi et des statuts du parti», estime Abderrahmane Belayat.La situation au sein du FLN dont les mandats de la direction nationale et du comité central ont expiré se complique davantage. Selon certaines indiscrétions, le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, aurait dit à un sénateur que son département n'autoriserait pas la tenue du congrès si la deuxième session de 2014 du comité central n'est pas tenue.La décision du secrétaire général du parti, Amar Saâdani, de reporter unilatéralement la date du congrès qui devait se tenir le mois de mars dernier et l'annulation de la 2e session du comité central qui devait se tenir le mois de décembre 2014 risquent de coûter cher au vieux parti.Contacté hier par téléphone, Abderrahmane Belayat, chef de file des contestataires, s'est réjoui de la réaction du premier responsable du département de l'Intérieur. «C'est ça le bon sens. C'est l'esprit du respect des textes et du droit», a-t-il réagi. «Il est de l'ordre public que le ministère de l'Intérieur demande le respect de la loi et des statuts du parti», a-t-il ajouté.La déclaration attribuée à M.Belaïz n'offusque pas outre mesure les responsables du vieux parti, qui disent ne pas donner d'importance à ces propos. Nos tentatives de joindre le secrétaire général, Amar Saâdani, n'ont pas abouti. C'est le chargé à la communication, Saïd Bouhadja, que nous avons pu joindre. «On ne prend pas en considération cette déclaration car ce n'est pas officielle. Il peut s'agir d'une désinformation», a-t-il dit.M.Bouhadja ajoute que Amar Saâdani est le seul habilité à prendre contact avec les institutions en sa qualité de «secrétaire général légitime du parti», notre interlocuteur précise que le congrès se tiendra après la révision de la Constitution dont aucune échéance n'est «officiellement» fixée.Mais entre les deux parties, direction nationale et contestataires, le fossé ne fait que s'élargir. M.Belayat précise que «nous sommes en phase d'achèvement des procédures administratives et judiciaires» pour remettre le parti sur la voie du droit. Il demande à l'administration de faire respecter la loi sur les partis politiques, notamment son article 38. Cet article stipule que «les partis politiques doivent être administrés et dirigés par des organes élus au niveau central et local sur des bases démocratiques fondées sur les règles du libre choix de leurs adhérents. Il est procédé à leur renouvellement dans la transparence, conformément aux mêmes conditions et formes».Ce que contestent les adversaires de la direction nationale le plus est moins le report du congrès que l'annulation de la 2e session du comité central. La raison est simple: «Le Comité central est la seule instance habilitée à convoquer le congrès», explique M.Belayat.A qui alors la faute' «Elle incombe à ceux qui occupent indûment le siège national du parti et squattent les fonctions.»Beaucoup d'observateurs s'interrogent si le FLN a plongé dans l'illégalité après l'expiration des mandats des principales instances.Officiellement, le mandat pour lequel le comité central et le secrétaire général sont élus pour une durée de 5 ans lors du dernier congrès tenu les 19, 20 et 21 mars 2010 a expiré il y a 15 jours.Tous les textes du parti évoquent un mandat de cinq ans et aucun article ne parle de l'éventualité du report du congrès ni de l'annulation d'une réunion du CC.L'article 32 des statuts édicte que «le congrès se réunit chaque 5 ans en session ordinaire. Il peut se réunir en session extraordinaire sur convocation du président du parti ou sur demande de deux tiers des membres du comité central».L'article 38 stipule que le CC, qui est l'instance souveraine entre deux congrès et doit veiller au respect des statuts, élit le secrétaire général pour un mandat de cinq ans. Clair, net et précis. Le mandat du secrétaire général a expiré. Quant à l'article 37, il stipule que le comité central se réunit en session ordinaire deux fois par an. Ce qui n'était pas le cas en 2014. La seule réunion très houleuse s'est déroulée le 24 juin.Aussi donc paradoxal que cela puisse paraître, aucun article n'évoque la possibilité de report du congrès, ni la situation du parti et de ses instances si le congrès n'est pas convoqué dans les délais. Aucun article n'accorde au secrétaire général l'attribution de reporter la date de la tenue de l'instance suprême du parti. La décision de Amar Saâdani de reporter la date du 10 congrès jusqu'après la révision de la Constitution a mis le parti majoritaire dans un flou total.En tout cas, en haut lieu, on estime que la crise du FLN n'a que trop duré. Selon des sources crédibles, on croit savoir que le FLN s'inscrit déjà dans l'après Saâdani dont la fin serait très proche.




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