Algérie

Le FLN ou le changement au service de la continuité



Le FLN ou le changement au service de la continuité
Quand on parle de vie partisane, on pense à cette intense activité qui se trame au sein des formations politiques et en dehors d'elles, dans un souci de cohésion interne, mais aussi dans un souci de ralliement continuel de la base et de conquête de nouveaux espaces de l'opinion nationale.
Dans ce registre, les partis politiques algériens ne sont pas beaucoup faits dans le sens d'une proximité d'avec le peuple algérien, se contentant d'émerger de longues hibernations à l'occasion d'échéances électorales qui, pour déterminantes qu'elles soient dans la structuration de la vie politique présente et future, ne devaient pas constituer les seuls enjeux partisans. Le parti du Front de libération nationale, première force politique du pays, accusé d'archaïsme et d'anachronisme et de bien d'autres qualificatifs savants, semble au contraire se caractériser par une certaine maturité politique et par une dynamique interne que les autres formations politiques sont loin de connaître. Nous avons en effet à faire avec une formation qui a accompagné l'Algérie à travers toutes ces décennies de transformations et de développement. Une formation ancrée dans l'Algérie profonde et a subi et absorbé les effets de discrédit politique et idéologique qui ont touché l'Etat algérien au lendemain de la crise économique d'après 1986, qui a fait sa traversée du désert aux plus forts moments de la violence terroriste et qui a pu renaître de ses cendres après avoir laissé, à son alter ego, le Rassemblement national démocratique (RND), une grande partie de sa territorialité politique et populaire. Depuis, le FLN semble s'être engagé dans une nouvelle ère intra-partisane, enregistrant une activité politique intense et, surtout, des remous internes, caractérisés par une volonté de pouvoir entre différentes parties au sein de cette formation, qui ont l'air de signifier, par des actions périodiques qu'au FLN, on a appris à produire, en plus du son de cloche initial, d'autres chants de cloche qui contredisent le premier et qui peuvent se poser comme des alternatives audacieuses à celui-ci. La structure monologique du parti du pouvoir semble avoir laissé la place à une structure dialogique d'un vieux parti au pouvoir que cette dynamique replace autrement sur la scène politique et accrédite d'un nouvel esprit, opposé à celui par lequel le FLN s'est façonné des décennies durant, il s'agit de l'esprit du changement. En est-il de même concernant les autres formations politiques ' Les autres partis et ceux dits de l'opposition, à quelques exceptions, peuvent-il se targuer d'avoir initié, au sein de leurs formations, une dynamique du changement qui produise des effets d'alternance politique et une structure dialogique ouverte du discours politique ' La sclérose dans laquelle ces formations se complaisent est la preuve vivante qu'il s'agit plus d'appareils que de formations politiques constamment éloignées de leurs bases, quand elles en ont, et incapables de dissocier le destin d'un parti politique ayant des prétentions nationales pérennes du destin des hommes qui en sont les fondateurs, les leaders, les présidents, les législateurs, les professeurs de foi, etc. C'est cette incapacité des formations politiques nées du multipartisme de créer le changement au sein de leurs propres structures qui les a rendues incapables d'avoir la crédibilité, source d'adhésion populaire qui est la force motrice de tous les changements. Le FLN, parti au pouvoir et du pouvoir, acteur du changement et garant de la continuité, ce n'est ni un paradoxe ni un non sens, c'est le sens même de son destin politique.


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