Algérie

« Le FLN n'a pas été créé dans un café... »



Le Front de libération nationale (FLN) s'investit pleinement dans la campagne pour l'élection présidentielle de 2009. Soucieux de jouer les premiers rôles, le vieux parti s'empresse d'ores et déjà à dérouler le tapis rouge pour un troisième mandat au président Bouteflika. Bien que celui-ci n'ait pas encore annoncé officiellement sa candidature. D'ailleurs, le principal point inscrit à l'ordre du jour de la session ordinaire du conseil national qui se tiendra aujourd'hui et demain à l'hôtel El Aurassi à Alger est l'officialisation du soutien du FLN, exprimé à maintes reprises, à (l'éventuelle) candidature de Bouteflika pour un nouveau quinquennat. Lors de son intervention à l'ouverture de la réunion du comité exécutif, hier à Alger, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du vieux parti, a défendu le bilan du chef de l'Etat depuis son arrivée au pouvoir en 1999 et indiqué que son parti, après l'aval du conseil national, va formaliser son appel au premier magistrat du pays à briguer un autre mandat.Une fois la candidature de Bouteflika devenue officielle, le FLN confirmera son soutien en tenant une session extraordinaire du conseil national. M. Belkhadem promet un campagne électorale « grandiose ». D'après lui, une commission, qui sera chargée de l'élaboration d'une stratégie de campagne, est sur le point d'être installée ; elle est composée notamment d'experts en communication. Ainsi, les dissensions internes qui persistent depuis la tenue du 8e congrès réunificateur en 2005, ne semblent pas gêner les instances dirigeantes du parti dans leur démarche favorable au « maintien » de Bouteflika au sommet de l'Etat.M. Belkhadem s'est même voulu rassurant, hier, quant à la fin de la crise interne : « L'ère des déchirements internes est finie. Les dissensions ne sont que des souvenirs lointains. La page est bel et bien tournée. Les rangs du FLN sont plus que jamais soudés, unis et unifiés pour la prospérité du pays. » Selon lui, les difficultés rencontrées dans l'installation des instances dirigeantes dans certaines localités et régions sont complètement dépassées. M. Belkhadem réitère avec insistance que le FLN, malgré tout, reste « la première et principale » force politique du pays, revendiquant « vivement » la place de locomotive de la classe politique. Le FLN se place ainsi, aux yeux de Belkhadem, devant son principal rival le RND d'Ahmed Ouyahia et de son partenaire au sein de l'Alliance présidentielle, le MSP. Le premier responsable de l'instance exécutive de l'ex-parti unique considère le FLN comme l'héritier légitime de la Révolution.« Le FLN n'est pas né dans un café ni dans un hôtel ou un bureau », mais il a vu le jour « sur les champs de bataille pour la libération du pays », lance-t-il à qui veut l'entendre. M. Belkhadem ne se contente pas d'évoquer le passé historique du FLN ; il estime qu'il a grandement contribué à la concrétisation de la révision constitutionnelle, réaffirmant sa revendication d'une réforme constitutionnelle profonde par voie référendaire. « Il y a deux ans, certains doutaient de cette révision », lâche-t-il comme pour rappeler indirectement les déclarations du secrétaire général du RND en 2005, selon lesquelles la révision de « la Constitution n'est pas une priorité ». M. Belkhadem a, en outre, défendu son bilan à la tête du FLN mais aussi celui de son passage à la tête du gouvernement de juin 2006 à juin 2008.« Lorsque j'étais chef de gouvernement, j'ai fait beaucoup de choses. J'ai refusé la création de fonds souverains qui auraient entraîné l'Algérie dans la crise économique mondiale actuelle », relève-t-il comme pour répondre à ses détracteurs. Le SG du FLN et néanmoins ministre d'Etat et représentant personnel du président Bouteflika, estime que l'Algérie n'est pas totalement à l'abri de cette crise qui, si elle persiste et s'inscrit dans la durée, finira pas toucher l'économie nationale. Ainsi, l'ex-chef de gouvernement recommande « prudence et vigilance ». « La crise pourrait avoir des répercussions catastrophiques sur notre économie si les prix du pétrole continuent à baisser », avertit-il, rappelant la sévère crise vécue par l'Algérie après la chute des prix de l'or noir en 1986 au-dessous de la barre de 10 dollars.Les craintes exprimées par Belkhadem sonnent comme une réplique aux assurances du Premier ministre Ahmed Ouyahia que l'Algérie ne risque rien d'ici à 2014.


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