Algérie

Le FLN en proie à ses vieux démons



Sit-in de protestation, bataillesrangées entre clans opposés, occupations de mouhafadhas: c'est là le peuragoûtant et affligeant spectacle qu'offre le FLN, engagé dans la confection deses listes de candidats pour les élections municipales et de wilaya.Ce spectacle n'est pas unenouveauté dans l'ex-parti unique. A chaque échéance électorale, il en est lethéâtre. Il est lamentable que les «militants» de la plus importante formationpolitique du pays en arrivent à ce genre d'extrémités qui sont le degré zéro dela culture politique et de son expression. A la décharge de ceux qui secomportent ainsi, il y a la promesse jamais respectée de la direction du partide «démocratiser» son fonctionnement, consistant notamment à octroyer à la basemilitante un véritable droit de regard sur la sélection et les choix descandidats appelés à représenter le parti dans les institutions élues. Cettepromesse est, selon nos informations, encore une fois en train d'être bafouéeen dépit des instructions rédigées par le secrétaire général du parti,accordant aux instances locales et à leurs militants la latitude d'avoir ledernier mot dans la confection des listes électorales.Les caciques inamovibles del'ex-parti unique, qui contrôlent par de douteuses pratiques son appareil,s'opposent à la moindre démarche de démocratisation et surtout au choix encette forme des futurs élus du FLN, parce qu'elle bat en brèche leur influenceet leur pouvoir de décision.La foire d'empoigne à laquelle selivre le FLN à chaque veille de scrutin électoral, n'est pas pour lui attirerla sympathie de l'opinion et encore moins redonner du lustre à son crédit.L'ex-parti unique est certes sorti vainqueur au scrutin des législatives, nonsans avoir laissé des plumes, obligé qu'il fut de laisser des sièges«gagnables» à ses rivaux, et cela parce que ses candidats pour ces sièges n'ontpas fait l'unanimité à sa base et auprès de son électorat potentiel. Le mêmescénario se profile pour les élections locales de novembre dans les régions oùla contestation s'exprime.L'on peut même s'avancer àpronostiquer que le recul électoral du FLN sera en cette occasion beaucoup plusnet que celui qu'il a subi aux élections législatives. Et cela pour la raisonqu'outre le fait qu'il ne peut pas faire l'union de ses rangs, il sera trèscertainement pénalisé par le bilan de la gestion de ses élus locaux sortants,qui est loin d'avoir suscité la satisfaction des citoyens.Le vote sanction contre seslistes risque d'être sans appel là ou la direction nationale du parti décide entoute autorité, comme ce serait le cas justement, de reconduire dans les listesdu parti des élus sortants contestés tant dans les rangs de celui-ci que parmiles populations. A cela, il s'ajoutera que les électeurs qui seront tentésd'aller aux urnes pour s'exprimer, auront l'envie de sanctionner le FLN parcequ'avec son secrétaire général Abdelaziz Belkhadem occupant le poste de chef dugouvernement, c'est contre son parti en premier lieu qu'ils manifesteront lemécontentement dans lequel ils sont contre la politique gouvernementale.Le scrutin de novembre sedéroulant dans un contexte de tensions et de malaises sociaux profonds, il n'ya aucun doute que le FLN ne sera pas la seule formation à focaliser l'ire des électeurs.Ses partenaires dans l'alliance présidentielle en subiront très certainement, àdes degrés plus ou moins forts, l'expression électorale.


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