Le Front de libération nationale désavoue son porte-parole, Hocine Khaldoune, et a promptement réagi, hier dimanche, dans l'après-midi, pour démentir les déclarations de ce dernier qui, dans une intervention sur la chaîne Dzaïr News, affirmait que le parti allait « reconsidérer sa position par rapport à la conférence nationale inclusive » de Abdelaziz Bouteflika.Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Dans un communiqué de la direction nationale, décliné sous la forme de « précision », il est écrit d'emblée que « le parti du Front de libération nationale tient à renouveler son engagement et son soutien à la feuille de route tracée par Monsieur le Président de la République et à travers laquelle il s'est engagé à mener une série de réformes radicales dans l'objectif de bâtir une Algérie nouvelle, et ce, en réponse aux aspirations du peuple algérien (...) ». Aussi, le parti enfonce-t-il encore son porte-parole lorsqu'il ajoutera que « le message du président de la République était très clair dans ses objectifs qui consistent à sortir l'Algérie de cette crise, et à la tête de ces engagements, l'organisation d'une conférence nationale inclusive, regroupant tous les courants politiques représentant le peuple algérien et dont les décisions seront souveraines (? ) ».
Enfin, et pour « achever » son porte-parole, le parti ajoutera, dans cette « précision » , qui nous parvenait du cabinet de Moad Bouchareb, que « le Front de libération nationale, qui tient à l'organisation de cette conférence nationale inclusive, participe au débat national à travers ses cadres et militants, (mais), exprime ses positions à travers des communiqués officiels émanant de sa direction ».
Autrement dit, les déclarations de Hocine Khaldoune n'engagent que leur auteur ! Ce dernier a surpris, en effet, hier par ses déclarations disant en substance : « Franchement, au niveau du FLN, nous allons reconsidérer notre position par rapport à cette conférence (proposée par Bouteflika, ndlr ). Je pense qu'il n'y a plus lieu d'aller vers cette conférence .»
Le porte-parole de l'ex-parti unique s'expliquera : « Nous avons suivi et lu les positions et les déclarations des partis de l'opposition.
Chacun y va de sa propre proposition mais tout est rejeté par le mouvement populaire. Nous estimons que ce ne sera pas, non plus, la conférence nationale qui réglera le problème. Car ceux qui y seront ne seront pas des élus et ne seront mandatés par personne et seraient donc nécessairement cooptés. Il n'est, dès lors, de notre point de vue, plus question d'aller vers cette conférence qui n'est plus d'aucune utilité .»
Ou encore : « Cette conférence n'a plus aucune utilité. Si nous voulons gagner du temps, il faut aller directement vers une élection présidentielle après avoir, au préalable, procédé à l'installation de l'instance chargée de l'organisation des élections et la révision de quelques dispositions de la loi électorale en vue de garantir la régularité et la transparence du scrutin. Il appartiendra, ensuite, au prochain Président élu de s'adresser au peuple, au mouvement populaire car il aura la légitimité du suffrage que lui donnera la majorité du peuple algérien .»
Cette « affaire Khaldoune » chez le FLN ressemble, en tout, à celle ayant marqué, il y a quelques jours, l'autre parti de la majorité, le RND de Ahmed Ouyahia qui, lui aussi, désavouait, de la même manière, son porte-parole Seddik Chihab qui s'était exprimé sur une autre chaîne de télévision.
Ce qui dénote l'état d'esprit général qui prévaut chez les partis de la majorité qui subissent de plein fouet les répliques de la révolution populaire anti-Bouteflika ?
K. A.
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Posté Le : 25/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Amarni
Source : www.lesoirdalgerie.com