Algérie

Le FLN dans toute sa splendeur



A l'issue de la réunion du comité central du FLN pour désigner son nouveau secrétaire général, on a failli oublier que parmi les revendications les plus partagées du mouvement populaire, il y en avait au moins trois concernant ce parti. Fruit d'une violente usurpation historique, il est emblématique de l'échec de l'Algérie et des déboires des Algériens. Mais connaissant ses incroyables capacités d'adaptation et l'opportunisme maintes fois vérifiés de ses repositionnements, on pouvait espérer, ne serait-ce que dans ses? «constantes», trouver des raisons qui le pousseraient à sauver les formes. On savait depuis toujours qu'il était incapable de remise en cause, d'audace politique ou de transcendance morale on pensait néanmoins qu'il pouvait tenter de faire bonne figure quand la tempête est à ses portes. Mais voilà. Pendant que des millions d'Algériens scandaient «FLN, dehors», «FLN au musée » ou « le FLN appartient à tous les Algériens, ses dirigeants nous font découvrir leur géniale trouvaille en la personne de son nouveau «patron», Mohamed Djemaï. Dans ce deuxième «conclave», on aura remarqué que même l'ambiance de foire d'empoigne et les «crêpages de chignon » de la fois passée n'étaient plus au rendez-vous. Les choses étant ce qu'elles sont, ces scènes pouvaient passer pour un signe de «vitalité» comme ils disent, ou de l'expression des différences. Même pas ça ! Pourtant, le meilleur, c'est-à-dire le? pire était à venir. Pour se mettre «au diapason du mouvement populaire et de ses revendications», le FLN a élu? démocratiquement à sa tête un personnage qui réunit «la totale» en termes de casseroles. Potentat local, accusé des trafics les plus vils, traînant comme son ombre l'infamant statut d'homme de main de? Saâdani et enfin auteur, il y a moins de trois mois, du plus hilarant panégyrique à l'endroit de «fakhamatouhou», Djemaï est l'exacte incarnation de l'idée que se fait l'écrasante majorité des Algériens du FLN. Et sa désignation a le mérite de la clarté, ce n'est même pas une surprise. Mais le FLN doit quand même se rassurer : il n'y aura pas grand monde pour lui reprocher le choix de son premier responsable. Personne n'a jamais réclamé un bon «chef» pour un restaurant qu'il veut fermer. Le FLN, on veut se le réapproprier comme patrimoine commun, pas réorganiser les structures de ceux qui l'ont perverti et mis au service de nos malheurs.Ce n'est pas la déclaration d'allégeance au? Commandement de l'armée contenue dans le premier propos de Djemaï qui va changer quelque chose. On allait presque oublier : il paraît que c'est Saâdani, «retiré dans ses appartements» parisiens acquis à la sueur de son? front, qui a dirigé la man?uvre. Et que Bouteflika est toujours président du «parti». Personne ne s'en soucie pour autant. Demain, c'est vendredi et on entendra encore «FLN, dehors !», «FLN au musée», «le FLN appartient à tous les Algériens».
S. L.


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