Le FLN au musée, le RND à la casse

On l'attendait vaguement entre deux bus, un arrivage de carrelage et une ouverture incertaine des médias. Le RND, dernier de la classe, vient de débarquer pour demander un quatrième mandat, allégeance présentée comme «exigence nationale» par Bensalah, le directeur de fonction du parti. Par mimétisme obligé, il s'est ainsi résolu à se prononcer pour la reconduction de peur que lui-même, malgré ses 73 ans, ne soit pas reconduit. Sans entrer dans les détails de cette «exigence nationale» (qui exige et pour quel type de nation '), il faut se demander pourquoi ces hommes se sentent forcés de se mettre à genoux devant un Président qui est assis et ne sait même plus s'il en est à son premier où à son troisième mandat ou encore dans les années 1970. Leur manque-t-il de l'argent, eux qui ont pompé les ressources que la nature a offertes à l'Algérie ' Leur manque-t-il des honneurs, eux qui ont été reçus en tant que dignitaires dans tous les pays ' Leurs enfants ont-ils des problèmes de scolarité, leurs femmes des problèmes de santé ou de cosmétiques, leurs familles des problèmes de logement ' Car Bensalah n'est pas seul, il a été devancé par le FLN de Saadani, le TAJ de Ghoul, le MPA de Benyounès et l'UGTA de Sidi Saïd.Ces «suppliques indignes» pour un quatrième mandat, comme vient de les qualifier le RCD, qu'ont-elles de commun ' Des hommes, aisés financièrement. Alors, de quoi aurait encore besoin un Sidi Saïd dont la longévité à la tête de l'UGTA a dépassé celle de Massinissa à la tête de l'empire Massyle et qui a été reçu dans le monde entier comme représentant des travailleurs algériens socialistes ' De rien, il a simplement juré de ne jamais demander de changement car c'est grâce au non-changement qu'il est en poste. Question : dans un autre système, ces hommes auraient-ils leur place ' Mauvaise question, répondent-ils en ch?ur, en riant, la bouche pleine : il n'y a pas d'autre système.