Algérie

Le fléau a la peau dure à Béjaïa



Le fléau a la peau dure à Béjaïa
La population de Souk El Tenine en colèreMalgré les avertissements radiodiffusés par le wali quant à la perte des droits aussi légitimes soient-ils, en cas de protestation par la fermeture de route, le scénario se répète inlassablement.Les routes de Béjaïa font encore parler d'elles, non pas par le fait d'un quelconque accident même si ce fléau continue à faire des victimes, mais en matière de fermeture et autres blocus qui surviennent régulièrement en début de semaine. Hier encore, l'axe routier (RN 9) reliant Béjaïa à Sétif a été fermé dès les premières heures de la journée par la population de Souk El Tenine, qui protestait contre le retard accusé dans la concrétisation du projet de gaz de ville.Ce projet, dont le lancement remonte à 2004, est bloqué depuis plusieurs années par une opposition d'un citoyen d'Aokas qui refuse que ses terres soient exploitées pour le passage de la conduite. Ces citoyens ont dénoncé avec force «l'absence de mesures adéquates, pour lever l'opposition, qui les privent de gaz de ville depuis plus de 10 ans». «On ne comprend pas le manque d'engouement des autorités concernées pour lever cet obstacle à travers une expropriation pour utilité publique», clamait hier un représentant des manifestants, qui réinvestissent, faut-il le souligner pour la seconde fois la rue, sans pour autant qu'il y ait un impact sur l'avancement du projet de l'obstination d'un citoyen dans la commune d'Aokas, qui persiste à refuser que la conduite traverse sa propriété. Dans la même localité, les habitants du village Laâlam ont procédé dans la même journée à la fermeture du siège de la daïra pour exiger que l'on s'occupe un peu plus de leur cadre de vie «dégradé».Pour rappel ce village a été, il y a quelques années, fortement touché par un séisme. Ces deux manifestations n'ont pas été sans conséquence sur le trafic routier dans les deux sens.Les usagers ont dû faire de longs détours ou rebrousser chemin pour ceux qui le peuvent, reportant à plus tard leurs déplacements. En dépit des appels incessants pour éviter les fermetures de routes, force est de constater qu'il est devenu le premier geste auquel la population recourt et sans état d'âme parce que dans la réalité, seuls ceux qui n'ont aucun rapport avec le conflit en pâtissent. Et ce ne sont pas les excuses prononcées à chaque fois par les manifestants qui vont changer la colère des usagers. Malgré les avertissements radiodiffusés par le wali quant à la perte des droits aussi légitimes soient-ils, en cas de protestation par la fermeture de route, le scénario se répète inlassablement.Une session extraordinaire a été même consacrée à ce fléau qui empeste la vie des usagers de la route et provoque des retombées incommensurables sur l'économie locale.Lors de cette même session, le wali ne s'est pas montré tendre avec les manifestants, déclarant ne plus jamais dialoguer avec cette catégorie de citoyens et de s'opposer à la satisfaction de leurs revendications, même s'ils ont raison.Cette menace, à peine voilée, vise à privilégier la voie pacifique et encourager, ainsi les citoyens à revendiquer autrement qu'en fermant les routes. Si les responsables élus ont reconnu, unanimement la légitimité des revendications citoyennes ils ont tenu, en revanche, à condamner les fermetures de routes qui pénalisent, non pas les autorités, mais plutôt les usagers.




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