Algérie

Le flambeau est entre de très bonnes mains !



Le flambeau est entre de très bonnes mains !
PUBLIÉ LE 27-07-2022 dans Le Soir d’Algérie

Par Ali Chérif Deroua
Monsieur le Président,
Je ne peux m'empêcher de vous remercier et féliciter après l'exploit réalisé pour l'organisation des festivités marquant le soixantième anniversaire du recouvrement de notre indépendance.
Et ce, d'autant plus que cet événement est une première mondiale. Organiser en même temps et dans deux villes distantes de plus de 400 km de pareilles festivités nécessite une organisation impeccable, un savoir-faire adéquat, une mobilisation hors-pair, une synergie et une synchronisation parfaites.
La présence à ces deux manifestations de vos invités donne une aura exceptionnelle à ces événements.
Avec ces festivités, vous avez ressuscité notre glorieuse Révolution. Vous avez aussi redonné la joie et surtout la fierté à tout un peuple.
Vous avez enfin créé autour de votre personne une symbiose entre un peuple magnifique, une Armée nationale populaire digne héritière de la glorieuse Armée de libération nationale et les différentes structures étatiques capables de miracles.
Je ne peux m'empêcher de remercier et féliciter notre chère Armée nationale populaire pour son amour pour la nation, sa disponibilité et son professionnalisme.
À cette armée, incarnation parfaite de l'unité nationale avec sa composante humaine, à cette armée garante de l'intangibilité de nos frontières, de la sécurité de notre peuple, je ne peux qu'ajouter un bravo pour la splendide parade du 5 juillet 2022, splendide à tous points de vue : organisation parfaite, timing à la seconde, défilé millimétré sur terre, en mer et dans les airs, exhibition remarquable de nos capacités matérielles, et surtout engagement sans limites reflété entre autres par les commandos pleins de hargne et de fierté durant le défilé.
Cette parade permet aux Algériens de retrouver leur fierté et l'assurance d'être en sécurité. La synchronisation de la parade, l'esthétique des mouvements, la qualité, la quantité du matériel et sa présentation ne passeront sûrement pas inaperçues. Et tant mieux.
Je ne peux m'empêcher de remercier nos chers invités pour avoir partagé notre joie et notre fierté pour l'occasion tout en remontant l'histoire commune de nos relations durant notre lutte de libération.
Pour l'Émir Tamim, pourquoi ne pas partager une réalité occultée? Son grand-père, l'Émir Khalifa, est lié à notre Révolution et notre pays depuis le mois d'août 1960 après une rencontre fortuite à Chtaura, Liban, où il était en villégiature, avec un certain Azzouz Grindouz, représentant, avec Mustapha Benamar, du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG) en charge de la couverture de la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe qui se tenait dans cette ville. Ayant le même âge, habitant le même hôtel, le courant était bien passé entre eux, d'autant plus que Azzouz, ancien élève du lycée franco-musulman de Tlemcen, parlait correctement un arabe amélioré par un séjour au Liban de plus de deux ans. Azzouz l'a présenté à la délégation algérienne présidée par notre cher et regretté Krim Belkacem.
Cher lecteur, je vous promets un article à ce sujet et les relations Algérie-Qatar pendant la Révolution très prochainement.
Pour le Président Kaïs Saïed, pourquoi ne pas rappeler à notre jeunesse l'accueil fraternel et chaleureux du peuple tunisien frère qui nous a soutenus durant toute notre lutte de libération, qui a partagé avec nous les bombes larguées sur Sakiet Sidi Youssef entre autres ?
Comment oublier que plus de 300 000 Algériens ont trouvé refuge en Tunisie durant la Révolution ?
Comment oublier que le siège du Gouvernement provisoire sur lequel flottait le drapeau algérien se trouvait de septembre 1959 au 3 juillet 1962 à Tunis ?
Pour la Présidente Sahle Work Zewde, pourquoi ne pas rappeler à notre jeunesse le rôle de l'un des premiers panafricanistes du XXe siècle, l'Empereur Halie Selassie qui, malgré sa proximité avec la France, a soutenu la Révolution algérienne en l'invitant aux congrès, colloques et conférences qui se déroulaient dans son pays, qui a été l'un des pères créateurs de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) ? C'est à Addis-Abeba que Mandela a fait connaissance avec la Révolution algérienne lors d'un colloque panafricain.
Pour le Président Mohamed Bazoun, pourquoi ne pas rappeler à notre jeunesse la visite, dans sa résidence, de Messieurs Hamani Diori, Président du Niger nouvellement indépendant, Ahmed Ahidjo, Président du Cameroun, Mamadou Dia, Premier ministre du Sénégal, à Monsieur Abbas Ferhat, Président du Gouvernement provisoire de la République algérienne en novembre 1960 ? Cette visite a été perçue par le GPRA comme une reconnaissance de facto, mettant mal à l'aise la position française.
Pour Denis Sasso-Nguesso, Président de la République du Congo, pourquoi ne pas rappeler à notre jeunesse que le Président Nguesso a été élève de l'École militaire de Cherchell en 1964-1965 et qu'à ce titre, il a une relation personnelle bien spécifique avec notre cher pays ? Avec d'autres chefs d'État africains, il est l'illustration et la fierté de la coopération entre États africains.
Pour Maria Elisabetta Alberti Casellati, présidente du Sénat italien, pourquoi ne pas rappeler le rôle ô combien important du soutien de l'Italie durant notre guerre de libération ? À ce titre, il faut rappeler le Colloque de Florence du 6 octobre 1958 organisé par La Pira, la participation d'une délégation du FLN conduite par Ahmed Boumendjel qui a poussé la France à protester et rappeler son ambassadeur à Rome. Il faut aussi rappeler les relations entre Enrico Mattei et la Révolution dont la majorité des Algériens ont entendu parler.
Pour Madame Najla Mangoush, ministre des Affaires étrangères de la Libye, pourquoi ne pas rappeler à notre jeunesse la position sans aucune équivoque de la Libye, peuple et pouvoir, incarné par le roi Idriss 1er ? Comment oublier le soutien permanent et sans faille de ce pays frère ? Comment oublier la présence aux environs de Tripoli de la Base Didouche Mourad, laboratoire et centre nerveux de la Révolution, base dépendant du MALG qu'il est inutile de présenter ?
Comment ne pas remercier la Libye à titre personnel pour le passeport diplomatique qui m'a été attribué en septembre 1959, signé par Monsieur Abdelmajid Kaabar, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères ?
Pour Faysal Megdad, ministre des Affaires étrangères de la Syrie, pourquoi ne pas rappeler à notre jeunesse le soutien inconditionnel de ce cher pays frère ? Comment ne pas rappeler entre autres l'engagement dans les rangs de l'Armée de libération nationale algérienne de 6 universitaires syriens et l'ont rejointe fin 1957 ? Parmi eux se trouvaient Noureddine El Atassi, futur Président de son pays, et surtout Ibrahim Makhous, ministre des Affaires étrangères, réfugié politique à Alger où il a vécu et exercé comme professeur de médecine à l'hôpital Mustapha de 1971 à 2013. Il a laissé un souvenir indélébile de sa modestie, de sa valeur, de sa disponibilité et de son amour pour l'Algérie.
Pour Cheikh Nayane Ben Moubarel Al Nayane, ministre de la Tolérance des Emirats arabes unis, pourquoi ne pas rappeler à notre jeunesse les relations exceptionnelles des deux pays depuis les années 1972 et l'arrivée à Abu Dhabi de plus de 200 ingénieurs de la Sonatrach avec à leur tête Mahmoud Amra Kroua, vice-président de cette société, brillant technocrate formé ou formaté par le MALG, dont beaucoup d'Émiratis se souviennent encore de leur apport au développement du pays ?
Pour Brahim Ghali, Président de la République arabe sahraouie démocratique, pourquoi ne pas rappeler à notre jeunesse la position pérenne de notre politique héritée de la Révolution, à savoir le soutien à tous les États colonisés pour décider de leur sort par référendum tel que stipulé dans une notion adoptée par les Nations Unies ?
Pour Mahmoud Abbas, Président de la Palestine, et Ismail Haniyeh, responsable de l'organisation Hamas, pourquoi ne pas rappeler la constante position de notre pays avec le cri du cœur de Houari Boumediene : «Nous sommes avec la Palestine fautive ou victime»?
Cette réconciliation du 5 juillet 2022 met du baume au cœur de la majorité des Arabes et tout particulièrement les Palestiniens.
Last but not least, comme dirait l'autre.
Quoi de plus beau que de reconnaître la maturité de notre peuple, sa patience, son sens de la responsabilité, sa disponibilité, son enthousiasme, sa fierté retrouvée durant ce début d'été 2022 ?
Qui dit mieux ?
Deux événements en même temps à 400 km l'un de l'autre sans aucun incident relevé.
Plus de 5 000 participants étrangers aux Jeux méditerranéens d'Oran sans qu'aucune agression, ni vol déclaré durant toute la compétition, même pas un vol de portable.
Des spectateurs qui applaudissaient même les vainqueurs de nos équipes.
À Alger, une population a souffert pendant une dizaine de jours de l'interdiction de circuler dans le rayon où allait se passer la parade du 5 Juillet mais elle avait compris que ce sacrifice en valait le coup : une prestation exceptionnelle de son armée.
Au peuple algérien, je me permets de lui présenter tous mes remerciements et toutes mes félicitations, étant sûr de son engagement, de sa disponibilité à chaque fois que l'Algérie en aurait besoin.
Quoi de plus beau que cette symbiose entre les différentes composantes de notre peuple ?
Pour conclure, j'aimerais de nouveau rappeler le message subliminal de notre cher et regretté Didouche Mourad : «Si nous venions à mourir, défendez nos mémoires.»
Eh bien, cher frère, soit rassuré, ton message est, actuellement, merveilleusement perçu par notre jeunesse et le flambeau que vous nous avez légué est entre de très bonnes mains.
Gloire à nos martyrs.
Vive l'Algérie.
A. C. D.

PUBLIÉ 27-07-2022



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)