Algérie

Le fisc et les paradeurs



La récupération des biens mal acquis par d'anciens hauts responsables de l'Etat demeure d'une actualité permanente. Des enquêtes poussées et des bilans pointus ont été élaborés pour dénicher les accaparements de non dus et des richesses illégales dont d'ex-ministres et leurs sphères mafieuses ont été les auteurs. Le pactole conséquent découvert attise une sidération populaire bien que les méfaits étaient un secret de polichinelle.Cependant, cette levée du voile sur une rapine caractérisée a aussi la faveur de démontrer qu'une large faille existe dans la structure et l'ensemble des préconçus de la levée des impôts. On donnerait sa langue au chat en ne comprenant pas pourquoi un wali crie à tue-tête qu'il sait qu'une partie de ses collaborateurs trempent leurs doigts dans du miel interdit, mais donne l'impression qu'il garde les bras ligotés. Un manque de preuves est a priori supposé et notre wali se contente de vociférer, non pas pour faire bonne figure mais sans le savoir il officialise avec sincérité et dans un large exposé ce que tout le monde sait. Avec une désolation criarde, il n'excelle finalement qu'à tourner autour du pot et se contente de charger son esprit et ses tiroirs avec les produits de la délation.
La rue pourtant offrirait une percutante efficacité au fisc contre les barbouilleurs de l'argent mal acquis pour un rendre gorge à toute épreuve. Pour débroussailler un état des lieux où l'impunité s'institue en véritable provocation nationale, il suffit pour le fisc de braquer un intérêt effectif et opérationnel sur les soudaines richesses qui s'étalent sans discrétion le long des boulevards et des ruelles. Personne ne peut se convaincre qu'une voiture de plusieurs milliards a été acquise avec un argent propre. Nul ne peut non plus croire qu'un simple fonctionnaire ou un anonyme quidam ait pu ériger un château avec la sueur de son front.
Exiger des banques de surveiller les gros mouvements d'argent c'est prendre les malfrats particuliers de la finance pour des idiots ou des enfants de ch?ur. La solution est dans la juste et efficace réorientation des missions des militants des impôts. Ce n'est pas au niveau des agences bancaires que l'on trouvera la solution. C'est à la porte des résidences des paradeurs qu'il faudra aller la dénicher.


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