Après avoir suscité un enthousiasme et une popularité inédits dans l'histoire de la télévision algérienne, la série Oulad Lehlal s'est terminée en queue de poisson dimanche soir.Merzak, Zinou, Khaled, Lila, Réda, Zoulikha, Toufik, Malika, Aïcha? ces noms et ces visages ont conquis les foyers algériens et réconcilié le public, notamment les jeunes, avec le petit écran ramadanesque.
La série Oulad Lehlal réalisée par le Tunisien Nasreddine Sehili était devenue, dès le premier épisode, le rendez-vous incontournable d'après le ftour.
Et pour cause, le scénario de Rafika Boudjeddi a combiné de manière aussi souple que convaincante un réalisme désarmant et solide un récit fictionnel. Au-delà de la performance bluffante des acteurs (Abdelkader Djeriou, Youcef Sehairi, Mustapha Laribi, Souhila Mallem, Mohamed Khassani, Haïfa Rahim, Abdallah Djellab) incarnant des personnages fouillés et hauts en couleur, c'est avant tout l'écriture scénaristique qui a fait la force et la qualité de Oulad Lehlal.
Une écriture corsée, complexe et réunissant les meilleurs ingrédients d'une série dans laquelle les spectateurs peuvent à la fois s'identifier et se dépayser.
Cet apparent paradoxe constitue justement la recette infaillible d'une fiction grand-public dont la vocation divertissante ne contredit pas le souci de qualité et de respect du téléspectateur. Cela justifie d'autant plus la déception de nombreux spectateurs devant les tout derniers épisodes de la série qui témoignent d'une baisse de rigueur considérable : non seulement la durée d'un épisode fondait comme neige au soleil, grignoté par une éternité de «review» et de publicités (réduisant parfois le temps de la série à vingt minutes), le public s'agaçait souvent avec humour devant des situations improbables, des éléments narratifs grossièrement bricolés et un scénario de moins en moins crédible.
On sent facilement un certain bâclage à l'approche du finish de Oulad Lehlal car le temps semblait manquer à la scénariste qui a sans doute mal calibré son récit, créant un déséquilibre entre la méticulosité des premiers épisodes et l'aspect bancal des derniers.
Le dernier épisode annonçant sans doute une deuxième saison vu la fin ouverte et l'immense succès de la série, il reste à espérer que les trous (pour ne pas dire cratères) constatés dans la narration ainsi que les tours de passe-passe scénaristiques considérés par beaucoup comme une sorte de triche, trouveront leur justification dans la future saison.
Sarah H.
Posté Le : 06/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Sarah Haidar
Source : www.lesoirdalgerie.com