Algérie

LE FINANCEMENT DE L'«ACCALMIE» ATTEINT SES LIMITES Social : la colère reprend le dessus



Les contre-feux allumés par les autorités pour éviter que ne se propage et s'étende le brasier de la contestation sociale s'avèrent, à présent que les colères sourdent à nouveau, d'efficacité quasi nulle. Ni l'extrême générosité de l'Etat qui a dépensé sans compter, ni les promesses d'ouverture démocratique synonyme d'émancipation citoyenne n'ont réussi à calmer longtemps un front social qui s'est remis à bouillir.
Dès la mi-automne, pour ne pas remonter loin, il ne passe pas une semaine sans que des groupes corporatistes, syndiqués ou pas, des villageois laissés- pour-compte ou des jeunes qui se voient vieillir chômeurs battent le pavé et dressent la barricade. La dernière tripartite, qui a avalisé une revalorisation du SNMG, sans franches retombées sur les salaires, au demeurant, du fait du maintien du fameux 87 bis, a raté d'être cette digue qui freinerait les contestations sociales. Les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba en ont fait la démonstration, eux qui étaient venus tenir rassemblement imposant à la Maison du peuple, siège de la Centrale syndicale UGTA. Non loin de là, c'était au tour des fripiers de faire preuve de leur capacité à se mettre, eux aussi, en colère. Alors qu'il boucle tout juste sa première décade, le mois de janvier est déjà riche en ébullitions sociales. Les médecins hospitalo-universitaires sont en plein dans leur grève de trois jours qu'ils ont choisi cyclique. Ils réclament, outre la promulgation de leur régime indemnitaire en négociation depuis trois ans, la mise en place d'une commission d'enquête sur la pénurie de médicaments. Une pénurie qui les pénalise dans leur travail. Le sud du pays, dans les wilayas où brûlent les torchères, ce sont les chômeurs qui, n'en pouvant plus, se laissent aller à des déchaînements de colères. Ouargla en a été le théâtre il y a quelques jours. A Laghouat, c'est une distribution de logements qui a mis le feu aux poudres. Des demandeurs de logement ont contesté l'opération qui, selon eux, a profité à des indus bénéficiaires. C'est que les milliards dépensés n'ont pas réussi à «acheter» la paix sociale. Erreur sur le diagnostic et médication inappropriée.
S. A. I.
LAGHOUAT, OUARGLA, HASSI R'MEL…
La contestation s'étend dans le sud du pays
Parce que les motifs qui les génèrent ne manquent pas avec, notamment, une malvie ambiante faite de passe-droits dans le processus d'embauche et d'attribution de logements, toit et emploi qui constituent les deux ingrédients indispensables à une vie décente, les protestations citoyennes ont repris de plus belle, notamment dans le sud du pays.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une région dont la richesse du sous-sol n'a pas ou peu profité à ses habitants, principalement les jeunes qui crient à la discrimination et à la hogra. Et ils le font entendre, une fois de plus et d'une manière forte mais civilisée comme pour couper l'herbe sous le pied des manipulateurs de tous bords. Laghouat, wilaya d'où le président de la République a, il n'y a pas longtemps, lancé l'année universitaire, et où il a donné le coup de starter à des projets et visité les chantiers d'autres, vit sur une poudrière. La ville vit, pour le cinquième jour de suite, au rythme d'un véritable et pacifique soulèvement populaire. Le détonateur : une distribution plus que douteuse d'une centaine de logements (98 plus exactement) au bénéfice des habitants des bidonvilles qui étouffent la ville de toute part. Et c'est toute la ville du chef-lieu de wilaya qui s'est soulevée pour venir au secours des nombreux demandeurs qui tiennent à dénoncer les multiples irrégularités qui auraient entaché cette opération de distribution. Hier, au cinquième jour de la protestation, même si elle a sensiblement baissé, il n'en demeure pas moins que la tension y était encore avec un rassemblement d'un millier de personnes qui se tenait toujours devant le siège de la Wilaya. Pour Yacine Zaïd, membre de la section locale de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, joint sur les lieux mêmes de la manifestation, la colère de la population est amplement justifiée. Il dira que les trois listes des prébénéficiaires, qui, soit dit en passant, n'ont pas été publiquement affichées, sont truffées de d'irrégularités. Il en veut pour preuve la présence sur ces listings de seulement 14 noms de la wilaya, le gros des bénéficiaires étant constitués d'étrangers à la wilaya qui ont érigé pour certains d'entre eux, témoigne encore notre interlocuteur, leurs baraques de fortune au chef-lieu de wilaya il y a seulement quelques mois. Plus aberrant encore, relève un manifestant, ces listes comportent la bagatelle de 25 noms d'une même famille et de surcroît n'habitant pas la wilaya. Les manifestants ne veulent pas entendre parler de suspension de ces listes, comme proposé par le wali qui intervenait à ce moment-là sur les ondes de la radio locale et à l'endroit duquel ils brandissaient un carton jaune. Ils exigent son «annulation pure et simple et une enquête qui déterminera les responsables de cette gabegie sans pareille», comme a tenu à le souligner avec force le manifestant pour qui la suspension par le maire de la ville d'un responsable municipal (l'inspecteur des affaires publiques et de l'hygiène) «n'est que de la poudre aux yeux». Zaïd a tenu, par ailleurs, à dénoncer la campagne de dénigrement du mouvement menée par des délinquants qui n'ont rien à avoir avec la protestation, campagne relayée par certains organes de presse qui, dira-t-il, «n'ont jamais accompagné ces mouvements de protestation et pour lesquels tout est bien». Il dira, à ce sujet, que les jeunes protestataires ont bien encadré leur mouvement au point, précisera-t-il, où ils ont veillé tardivement, avant-hier, pour nettoyer le moindre recoin de leurs quartiers de toutes sortes de détritus. «Vous pouvez vérifier de vous-mêmes cela sur la toile puisque j'ai moi-même balancé quelques séquences de cette œuvre de salubrité publique et de civisme», témoignera Zaïd.
Grand rassemblement, aujourd'hui à Ouargla
Plus au sud, dans la wilaya limitrophe de Ouargla, même décor avec, cependant, un autre élément déclencheur : le chômage endémique qui frappe de plein fouet, principalement la frange juvénile. Et ce n'est pas tant le phénomène du non-emploi qui irrite les jeunes plus que le comportement des responsables qui ont eu à se relayer à la tête de l'antenne régionale de l'emploi. Un comportement dont celui du dernier affecté pour justement calmer les esprits juvéniles, la région ayant enregistré cycliquement des manifestations des jeunes chômeurs qui réclament tout juste davantage de postes d'emploi mais surtout de l'équité dans leur octroi, loin de tout passe-droit. Et les nouveaux 800 postes d'emploi à pourvoir dans les nombreuses sociétés pétrolières et de services dans la région annoncés par le directeur régional de l'emploi, au lieu de calmer la situation l'attisent, au contraire. Hier encore, ces jeunes demandeurs d'emploi ont observé un bref sit-in devant la Direction régionale de l'emploi avec rendez-vous pris pour aujourd'hui pour un grand rassemblement devant l'agence régionale de l'emploi. C'est Tahar Bellabas, coordinateurs national du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), qui nous a fait part hier de ce sit-in, une manière, dira-t-il, de mieux encadrer et accompagner cette grogne des jeunes qui demandent que «leur dignité et leur droit au travail leur soient restitués ». Pour notre interlocuteur, les chiffres sur les perspectives d'emploi balancés continuellement par les responsables ne sont pas de nature à susciter confiance, que ces jeunes ont totalement perdue tant, dira encore Bellabas, «ils n'arrivent pas à se départir du sentiment d'exclusion qui couve en eux». Le coordinateur national du CNDDC en veut pour preuve le refus des directeurs de la Direction et de l'agence régionales de l'emploi de recevoir ces jeunes protestataires et engager avec eux un dialogue. Un comportement qui ne fait, selon Bellabas, que toucher davantage l'amour-propre des jeunes, contraints, reconnaîtra-t-il, de faire usage de la manière forte. C'est ce qui s'est, d'ailleurs, passé avec le siège dont ont été victimes, en fin de semaine dernière, les directeurs des agences d'emploi de Ouargla et de Touggourt ou encore avant-hier à Hassi R'mel où, pour la deuxième journée de suite, la ville a enregistré des mouvements de protestation avec fermeture par les jeunes chômeurs de plusieurs axes routiers et autres bases de vie de sociétés pétrolières. Les jeunes réclament une commission d'enquête pour tirer au clair les «supputations» liées à l'embauche et à propos desquelles des responsables en charge de l'emploi sont accusés de connivence avec des entreprises. A l'est du pays, à Skikda plus précisément, les mêmes ingrédients qu'à Ouargla. Zone pétrolière par excellence, pourvoyeuse potentielle de postes d'emploi, la ville a renoué, encore une fois, avec la montée au créneau des jeunes chômeurs. Observant un sit-in devant l'entrée du port de la ville, ils ont tenu à dénoncer l'agence locale de l'emploi qu'ils accusent de vouloir passer sous silence un certain nombre de postes d'emploi à pourvoir. Ce que cette dernière a tenu à démentir catégoriquement, mettant cela sur le compte de rumeurs quant à des offres d'emploi que l'enceinte portuaire aurait lancées.
M. K.

L'UGTA TRANSMET SES PROPOSITIONS AU DEPARTEMENT DU TRAVAIL
56 recommandations pour enrichir le pacte économique et social
Une charte de l'emploi et une politique nationale des salaires. Deux principales propositions émises par l'UGTA dans sa contribution à l'enrichissement du pacte national économique et social. Le document a été remis il y a quelques jours au département du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale. Au total, la Centrale syndicale a fait état de 56 propositions contenues dans un document d'une dizaine de pages.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Considéré comme l'une des principales résolutions de la dernière tripartite (septembre 2011), le pacte national économique et social, dont la prochaine ratification par les trois partenaires (gouvernement, patronat et UGTA) est attendue en 2012, constituera l'enjeu de la question économique et sociale du pays. Ainsi, à la différence du pacte signé en 2006, celui de 2012 verra sa ratification élargie à une nouvelle organisation patronale et pas des moindres, en l'occurrence le Forum des chefs d'entreprise (FCE). C'est dans cette optique que la Centrale syndicale a tenu à préciser en guise d'introduction dans son document que «le pacte national économique et social doit fortifier sa démarche à la fois sociale, économique et culturelle et renforcer l'aspiration collective qui consiste à donner au développement humain toute sa dimension».
Définir une charte de l'emploi
Se référant aux conventions du Bureau international du travail, notamment la convention n° 44 sur les consultations tripartites aux normes internationales du travail, le document de l'UGTA a mis le doigt sur «l'élargissement du dialogue social national à tous les niveaux décisionnels», en l'érigeant «en acteur permanent entre partenaires sociaux». «Cette démarche participative ancrera sans aucun doute un consensus citoyen, solidaire et sociétal», lit-on dans le document. La particularité des recommandations et autres propositions de l'UGTA réside selon la même source dans «l'importance que doit accorder le pacte national économique et social à la question de l'emploi, particulièrement en direction de la jeunesse». Ace propos, la Centrale syndicale «juge utile d'élaborer une charte de l'emploi» et que «les différents mécanismes d'emploi en cours gagneraient à être consolidés et renforcés pour permettre leur durabilité». En d'autres termes, cinq recommandations traitent de cette question, à savoir «le pacte économique et social doit recommander un assouplissement et une fluidité des procédures des différents mécanismes existants pour permettre aux demandeurs d'emploi, notamment les jeunes, des facilitations d'accessibilité, de recommander la pleine participation des acteurs économiques et sociaux aux actions décisionnelles en matière d'emploi et que le pacte économique et social doit insister sur l'amélioration constante entre la formation professionnelle et l'entreprise, comme élément névralgique sur le marché national de l'emploi, comme il doit mettre en relief l'encouragement de la participation de l'université au processus formation- entreprise-emploi».
Elaborer une politique nationale des salaires
La mise sur pied d'une politique nationale des salaires constitue également l'un des points forts du mémorandum de l'UGTA. Pour cette dernière, le pacte national économique et social doit recommander «l'élaboration d'une politique nationale des salaires, qui va servir d'instrument d'équité et de stimulation de la productivité de la croissance économique». «Cette politique salariale doit valoriser le travail comme élément d'épanouissement, et le salaire comme facteur de progrès du pouvoir d'achat du salarié», indique la recommandation dix-huit, alors que la dix-neuvième et vingtième recommandations stipulent qu'«en fonction du climat de confiance existant, le pacte national économique et social doit réaffirmer l'attachement et le respect de l'exercice du droit syndical et des droits sociaux des travailleurs par les partenaires du pacte et que les droits sociaux, facteurs déterminants dans le processus de production et de la viabilité de l'entreprise, notamment la négociation collective, la médecine du travail, l'hygiène et la sécurité dans le milieu professionnel, doivent constituer une référence indéniable dans les recommandations du pacte national économique et social». Mieux encore, les recommandations de l'UGTA préconisent dans cette optique d'«inscrire les instruments d'absorption du chômage, notamment le chômage des jeunes et des femmes, par la mise en œuvre d'une politique nationale de l'emploi, permettant la création de postes d'emploi garantissant des revenus décents pour mettre fin à la marginalisation, l'exclusion et toutes les formes de travail précaire en associant les organisations patronales».
Accord de non-agressivité
En somme, contrairement à celui de 2006, l'objectif primordial assigné au pacte économique et social de 2012 du côté de l'UGTA est celui de «non-agressivité». En d'autres termes, la Centrale syndicale plaide à travers l'article quatre de son mémorandum pour «l'approfondissement des droits individuels et collectifs sociaux ainsi que les droits démocratiques, particulièrement la liberté syndicale, qui doivent constituer un axe cardinal dans le pacte économique et social». «Dans cette vision collective, il y a lieu d'accorder une attention particulière et des actions concrètes à l'épanouissement de la femme dans la société, dans la famille et dans l'entreprise et que le pacte national économique et social doit veiller à l'élargissement du dialogue national à tous les niveaux décisionnels et s'ériger en facteur permanent entre les partenaires sociaux», liton dans le document. Pour l'UGTA, «le pacte nationale économique et social constitue une opportunité pour les partenaires sociaux pour agir solidairement pour un développement durable et que le pacte constitue également une avancée appréciable dans le processus de stabilité et dans la gestion des questions économiques et sociales sur des bases civilisationelles porteuses de bien-être et de progrès pour les travailleurs et leur famille». «Il s'agit de construire une société d'un niveau de vie décent et relativement aisé. Il s'agit à la fois du point de départ et le point d'application durant le période du pacte», lit-on en guise de conclusion du document de l'UGTA.
A. B.
DE NOMBREUX CHU ONT REJOINT LE MOUVEMENT
Les hospitalo-universitaires maintiennent la pression
Poursuite de la grève des hospitalo-universitaires. Au deuxième jour du débrayage, le mouvement s'est élargi à d'autres CHU. Pas de réaction de la tutelle. Le syndicat évalue aujourd'hui son action et décidera des suites à lui donner.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La grève cyclique à laquelle a appelé le Syndicat national des professeurs et docents des sciences médicales se poursuivra aujourd'hui pour la troisième journée. «Une réussite», commente le Pr Djidjeli, président du syndicat qui explique que l'information ayant circulé, beaucoup de CHU ont rejoint le mouvement au second jour. Les hospitalo-universitaires tiendront aujourd'hui une assemblée générale au sein du CHU Mustapha pour, d'un côté, évaluer le débrayage mais surtout réfléchir aux actions à entreprendre les semaines à venir en plus de la reconduction de la grève trois jours par semaine. Par respect au règlement, le Syndicat national des professeurs et docents des sciences médicales a informé la tutelle de la tenue de l'assemblée générale. Le ministère de la Santé n'avait jusqu'à hier pas tenté d'entrer en contact avec le syndicat. Ce dernier avait décidé dans un premier temps de geler les activités de soins. Seules les urgences seront assurées. Les activités chirurgicales à froid, les consultations et les explorations biologiques et d'imagerie ne seront pas effectuées. Il n'est pas exclu que ce débrayage touche également les activités pédagogiques dans les semaines à venir. Les hospitalo-universitaires continuent de dénoncer la pénurie quasi chronique des médicaments dont ils subissent les conséquences. Le Pr Djidjeli explique que «cette pénurie, nous la subissons depuis Barkat. Nous avons multiplié les courriers pour dire que nous ne pouvions pas continuer à subir les conséquences de la pénurie de médicaments. On ne peut pas continuer à dépenser autant avec une pénurie chronique. La facture du médicament augmente alors que les pénuries ne cessent pas, c'est une équation que l'intelligence humaine ne peut accepter». Le syndicat appelle à la mise en place d'une commission d'enquête indépendante afin de déterminer les causes de ces pénuries. Il revendique également la promulgation du régime indemnitaire. Les négociations autour de ce texte durent depuis trois années sans résultat probant. Pire encore, le syndicat a eu à constater lors des réunions avec la Fonction publique que la mouture négociée ne ressemblait en rien à celle qui lui a été présentée. Pourtant, au mois d'octobre dernier, le ministre de la Santé avait réclamé un délai d'un mois pour la satisfaction de cette revendication. Faisant incursion dans l'assemblée générale du Syndicat national des professeurs et docents des sciences médicales, Ould Abbès avait non seulement fait un réquisitoire contre ceux qu'il accuse d'être derrière la pénurie de médicaments mais s'était engagé à accélérer le processus de promulgation du régime indemnitaire.
N. I.
GRÈVE DES CORPS COMMUNS
Un taux de suivi massif à l'est du pays, selon le SNTE
Au premier jour de la grève d'une semaine, initiée par les corps communs du secteur de l'éducation, le taux de suivi est jugé satisfaisant et varie selon les régions, annonce le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE).
F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Le mouvement de grève d'une semaine des corps communs a démarré, hier, avec une forte participation des travailleurs à l'est du pays. Le taux de participation y est d'ailleurs estimé à 95% selon M. Aït Hamouda, chargé de la communication du SNTE. Dans quelques wilayas, telles que Béjaïa, Guelma et El Tarf, le taux de participation a atteint les 100% selon le syndicaliste. A Béjaïa, selon M. Aït Hamouda, dans certains établissements, les enseignants ont même fait grève en signe de solidarité avec les corps communs. Au niveau des régions de l'intérieur, aussi bien à l'est qu'à l'ouest, la paralysie des cantines a créé une certaine tension entre les directeurs des établissements et les grévistes. Ceci parce que les élèves n'ont pas pu prendre leurs repas. «Il y a eu menace sur les employés des cantines et des dépassements mais nous ne nous laisserons pas intimider», déclare M. Aït Hamouda. Au niveau de la capitale, le taux de suivi est estimé à seulement 40% alors qu'à l'ouest, il varie entre 55 et 60%, annoncent les représentants du SNTE. Selon le chargé de la communication du syndicat, ces taux iront en augmentant dans les prochains jours, au fur et à mesure que les informations sur la grève circuleront au niveau des établissements. Les syndicalistes notent par ailleurs qu'il n'y a pas eu de contacts avec la tutelle suite à l'annonce du mouvement de grève. «Nous nous attendons à ce que le ministre s'exprime sur le mouvement de grève des corps communs et nous sommes prêts à arrêter notre mouvement de protestation s'il s'engage et nous donne des garanties concernant nos principales revendications», souligne M. Aït Hamouda. Ce dernier avait dimanche dernier lors d'une conférence de presse exprimé « le-ras-le-bol» des corps communs du secteur qui, a-t-il précisé, sont «le parent pauvre du secteur». La principale revendication des corps communs concerne une revalorisation des salaires jugés dérisoires par cette corporation. Ils ont aussi mis en évidence les disparités constatées avec les autres professions du secteur. Selon les représentants du SNTE, les salaires varient entre 15 000 et 18 000 DA. Ils revendiquent aussi une revalorisation de leur profession qu'ils jugent longtemps négligée par la tutelle. Les grévistes, tel que l'a annoncé le SNTE, comptent aller vers la radicalisation de leur mouvement au cas où il n'y aurait pas d'engagements concrets des autorités concernant leurs principales revendications. Ils prévoient ainsi d'organiser une marche dans la capitale et à laquelle devront participer les personnels de toutes les wilayas.


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