«On ne peut
reprocher aux autres l'échec de soi, il faudrait s'assumer» disait le défunt
père à son fils qui au fil des années essaie de faire de cette sentence une
lecture renouvelée chaque jour et à chaque occasion.
Dans cette salle
d'attente non expansive à tous les voyageurs, car c'est le salon VIP de
l'aéroport ; Nasmleh, ce fils est occupé à égrener
lentement une à une les feuilles qui rendent gros le bouquin d'Antoine Basbous, sur le «tsunami arabe». Glouton et vorace il
demeure inassouvi en termes de culture. Il n'a pas fini de lire le dernier
roman de Yasmina Khadra, qu'il s'attaque à un autre.
Sa boulimie pour dévorer des pages et des pages n'a pas de commune mesure. Son
temps libre, très peu d'ailleurs eu égard aux charges qui l'alourdissent
, est dans son entièreté consommé dans la lecture. Il y trouve une échappée
devant l'emprisonnement réel qu'il vit, emmailloté dans son rôle de haut
responsable. Seul en compagnie de son chef de protocole, il devait se mettre à
bord d'un avion l'emmenant vers une ville lointaine. Sa petite patrie. Sa terre
natale. Le motif de ce déplacement n'a rien à voir avec une quelconque mission
fonctionnelle. Une vision nocturne l'aurait décidé. Durant le vol, c'est le
livre au long récit sur les révolutions émergentes qui va faire office de chef
de protocole. Un bon compagnon d'infortune. Quant à la vision génésiaque à ce
périple, elle s'est cogitée la nuit d'avant-veille telle une évanescence. Une
succession de séquences furtives l'avait fait sursauter d'un sommeil déjà
agité. Une blancheur sur un visage émacié qui convenait en quasi-évidence à celui de son feu père ; semblait professer des éclats.
Ceux-ci arrivaient même à articuler des paroles. Inaudibles, mais décryptées.
Ainsi il se résout sensiblement à déduire que devoir y est d'aller prendre un
coup de nostalgie et de reconnaissance. Là haut, très loin, chez lui dans une
esplanade terrestre et silencieuse. La zaouïa et le monde d'outre-tombe.
Revisiter la mémoire familiale est ainsi devenue une perfusion urgente
d'oxygénation.
La contenance est
son ardeur. La sérénité qui le particularise est sans doute génésiaque à cette
terre pondérée qui l'a vu naitre. L'ascendant
paternel y également pour beaucoup. L'éloquence dans ses propos est une arme
redoutable que redoutent les simples paroliers voulant se hisser au rang de
l'art oratoire. Lui, à son accoutumée quand il parle, il ne bavarde pas. Il
génère la générosité et l'intuition. Sa verve moins rythmique que celle d'un
poète, plus loyale que celle d'un politicien arrose avec la douceur du choix
lexical toutes les cibles sectorielles. Avec un tel brassage le monsieur est
vite figé sans uniforme dans l'être d'un général supérieur d'une armée
pacifique mais frontale. Ce sera sans malchance, l'exercice du terrain connu au
cours des longues pérégrinations dans les entrailles des administration-tampons
qui va faire du monsieur, un monsieur de la haute fonction publique. La
collectivité locale l'a façonné de telle façon qu'il se moule corps et âme dans
les interstices des lois et les alinéas des règlements. Lui, ne vit sa qualité
de père que durant le crépuscule. Le jour il est à la merci d'un bureau, d'un
vaste carré métré, capitonné et calfeutré.
C'est son royaume
quand il ne peut en faire une famille. Mais l'homme à l'apparence débonnaire ne
recule pas devant le rétrécissement du temps. Possédant à satiété ce pouvoir de
pouvoir multiplier ce temps et en faire un bon usage, il en use pour absorber
des nuits durant de la lecture. Sa demeure résidentielle, demeure avec
parcimonie l'une des rares places foncières où il se délasse. Se prélasse. Son
bureau est pressenti comme un cercueil, il y enfouit tous ses déboires et les
plus solennels des secrets. Un mouroir claquemuré où il sent sa sève se
consumer au fil des jours. Seule l'allure tonitruante de sa petite fille, Ahlem unique parmi un trio de mâles est autorisée à venir
bidouiller à ses alentours. Les quelques gestes et étreintes qu'elle lui
prodigue font de lui l'heureux papa de cette frimousse angélique. Une fois à la
maison, à son tour il ne se départit pas de sa présence. Il redécouvre avec
elle son cÅ“ur d'enfant. Chétive au corps encore en épanouissement et qui
annonce une posture d'esthète, la fillette s'exprime à mi-voix et articule avec
une aménité pour les mâcher, les mots qu'elle prononce. Tout son génie enfantin
s'explose après les repas du soir pour faire frémir les tympans de son
auditoire. Ses parents. En fait, du piano elle en fait à elle seule, un
orchestre philarmonique. Les touches se couchent
délicatement sous la délicatesse agile de ses phalanges. Une symphonie jaillit
et remplit de réussite le cÅ“ur de ce papa envouté et
amoureux de sa séraphine. Sa maman observe ravie ;
telle un vigile alerte et tranquille, la paume sur la joue, le cÅ“ur battant à
grands pouls. Une inquiétude cependant les désagrège, les deux quand ils s'imputent
la culpabilité d'avoir fait de cet enfant, à l'insu de ses quatorze tiges une
innocence à verser incessamment dans un monde de brutalité. C'est pour elle,
qu'ils se mordillent de ne pouvoir concevoir un monde doux et exquis, expurgé
de ces regards inquisiteurs et écrasants. Ils préfèrent la garder prisonnière
privilégiée qu'elle est que de la libérer vers un extérieur abrupt et féroce. Ahlem les occupent comme le fait le respect de l'horaire de
leurs rites de prières. Plus que l'autre, le papa en fait un suivi rigoureux et
régulier. C'est plus qu'un dossier d'Etat. Un grand trésor. La ville est moins
volumineuse par rapport aux aspirations qui commencent à creuser leur lit dans
l'esprit encore immaculé d'un jeune adolescent. Le village est steppique, comme
le sont d'ailleurs ses habitants. C'est un bourg où l'unité dénaire s'embryonne avec ce sens ancestral dans la cavité de chaque
famille. Celle-ci demeure à nos jours l'unique dynamique qui agit sur le
comportement et l'attitude de chacun. Dans son appartenance, l'individu s'y
identifie. La terre doit son apparence brunâtre à ce teint de havane qui
habille toute la région. Seul l'isolement peut tenir lieu d'associé.
Elle est attractive cette contrée. Le dénuement lui offre justement le décor
que fait mettre en relief son relief quasiment écrasé et étendu. La vie se
tisse autour de soi et de sa propre solitude.
Avec un père
aussi persévérant, Nasmleh va épouser comme une
seconde peau l'ombre de son paternel. Pour ce père la vie devait se résumer
dans l'accaparement du savoir, se délie-t-il à penser. Privé de ce trésor pour
des causes liées à tout un tracas d'ancestralité et de faits historiques, le
père n'avait de tête que pour la culture de sa progéniture. Il n'avait pas fait
l'université ni connu les longues veillées des révisions scolaires au moment où
il veillait tel un gardien vétilleux à celles de ses enfants. Les siennes se
firent par contre en contact de l'exégèse et des motifs génésiaques de la vie
et de ses dépendances. Ses manuels n'étaient autres que la sainteté et l'action
agissante des règles de la bienséance. Le hameau fit de lui, voire de la
profondeur qui animait ses entrailles, un leader incontesté, élu sans campagne,
sans urnes ni bulletins de vote. Il devait ses auréoles, aussi à une
descendance imbue de préceptes, de bonté et grandeur de cÅ“ur. C'est en toute
justesse que justement ce cœur acquiert en ses parois toute la grandeur des
sollicitudes émises et des soucis sociétaux gémis ça et là. Le vieux,
propriétaire d'un fonds de valeur inépuisable, faisait de l'altruisme une
monnaie courante qu'il dispensa dans un élan magnanime, lui aussi inaltérable.
Erudit dans les sciences du bon sens, la justice demandée chez lui, ne se
confinait pas dans la moitié des choses ou l'affectation d'un tord à l'un et
d'une raison à l'autre. Le partage égalitaire ou l'équilibre façadier ne sont jamais une droiture ou une rectitude à son
sens. Ce comportement suscité éternellement par une étrange inspiration l'a de
tout marqué. La même réaction restait observable face à sa propre descendance.
Quand il voulut faire un prêt, dans une poche familiale ; il ne le prenait pas
comme offrande ou un don gratifiant ses nombreux sacrifices, mais lui assurait
une issue libératoire. Quand il voulut faire taire un conflit, il puisait de
son propre trésor pour taire une créance ou et éteindre une dette. Il lui
arrivait souvent d'être au cÅ“ur d'une impasse, d'une tourmente, mais vite la
résolution extatique, comme un oracle divin le surprend en pleine dévotion. Si
comme aucune hiérarchie ne vient pour s'établir entre une doléance, la sienne
et l'acquiescement du pouvoir unique et exclusif. Presque tout prés de Dieu, il
craignait, car craint le sort et se morfondait à l'égard de la turpitude et de
l'insolence de la vie mais aussi de ses dépendances. Tel un tamis où viennent
s'asseoir les scories pour en libérer le bien et la philanthropie. Tout
s'arrêtait par-devant la stature du cheikh El hadj Abdeka.
A sa mort, un villageois parlait que la foule a perdu en lui «une cale». Celle
qui faisait de la rétention de l'antipathie et de la haine, une joie et un
bonheur villageois. Cette «cale» fut aussi pour Nasmleh
une perte incommensurable. L'image de ce père reste omniprésente dans ses
discussions hors cadre officiel. Elles sont toutefois minimes. Il saisit à cet
effet, toute bonne opportunité pour lancer un fait, une sentence ou une annale
dont El hadj est l'auteur. Il se souvient pratiquement de tout. Avec son style
excellemment expressif, il arrive à transmettre la philosophie paternelle qui
n'en fut en fait qu'un vécu ordinaire.
Un vendredi
matin, Nasmleh l'enfant d'hier est là, en homme tout
aussi sage que celui qui se trouve enseveli sous ces pierres tombales auprès
desquelles il médite. Debout, les mains entrefermées, sa voix n'est que murmure
psalmodiant en toute conviction des versets. L'enfant est maintenant adulte.
Toute son inspiration reste soulevée à chaque détermination dans un acte par un
référentiel paternel. Il se fait tout petit devant cet amas de terre gondolé,
insignifiant, usuel qui garde pourtant pour l'éternité l'être le plus cher. A
cet instant, dans un silence paroissial le souvenir se jonche sur l'ensemble de
l'espace de son réceptacle de souvenances. Sa mémoire comme une carte SIM est
pleine à saturation de ces images à jamais indélébiles. Il se remémore des
scènes, des paroles, des situations. Il est venu ici, dans cette sépulture
juste pour s'acquitter d'une charge. L'invitation était ordonnancée par une
rêverie pétillante et concomitamment effroyable. Le froid régional vient
distraire ses doigts froidis dont le semblant de gerçure lui fait rappeler le
gel d'antan. Môme il fréquentait déjà cet endroit sépulcral juché là haut dans
une crête. Le clapotis semi-silencieux émanant de
quelques herbettes asséchées qu'engendrait un fébrile vent glacial, s'immisçait
dans ses méditations comme une grincheuse mélodie. L'on dirait que ce vent lui
servait de métronome. Cadençant ses rêveries dans ces lieux sinistres mais
augustes, il semble s'offrir ainsi un état de laxité. Il se purifie. Ce lieu ne
lui est pas étrange. Toute la traçabilité de son
historique atavique est là ; témoin muet et séculaire. Il le prend pour un
livre qu'il ouvre volontiers à l'ardeur de son recueillement et de ses
profondes convulsions méditatives.
Le vieux prend
pour trône une pierre, un gros galet déposé devant le seuil de sa maison et à
son accoutumée s'y assoit quotidiennement. Il y met une vieille peau brute de
mouton afin d'isoler la thermie. C'est sa façon à lui d'être toujours en contacts
avec la vie. De cette posture il lit le journal visible et ambulatoire de sa
cité. Il déchiffre la physionomie et sait faire la distinction entre le chagrin
et la peau qui le contient. Les gens le saluant, s'inquiétaient aussi de son
état de santé. Il n'était pourtant pas le maire du village, ni l'un des
richissimes gros propriétaires fonciers. On vient grandement saluer l'immensité
de sa générosité. Mais cette journée d'un jeudi est presque inédite pour lui.
Une angoisse à peine dissimulée le mordille. L'attente est sempiternelle. Son
fils devait arriver d'un instant à l'autre. La bonne nouvelle l'avait eu, hier
lors du journal télévisé du soir. Ce fils, toujours enfant à ses yeux vient
d'être par paraphe présidentiel désigné comme haut responsable. Les gens un peu
branchés sur les affaires publiques, toutefois rares, viennent le féliciter
avec des mabrouk furtifs mais pleins de sincérité. Il
en voit, toute la consécration de sa vie. Son labeur n'a pas été une perte ou
une faille. Il s'en plaisait à point n'oser clabauder la réjouissance qui
emplissait ses trippes. Il gardait cependant toute la
mesure habituelle le caractérisant sans euphorie ni quelconque enthousiasme
criard et mal venant. Un instant, l'homme qui se trouve devant cette stèle
funéraire voie son aphasie méditative involontairement interrompue par la
répercussion sonore de son portable. D'un geste verbal élégant, il esquive la
continuation du dialogue qui comme une grossière intrusion vient se fourrer
dans son attraction factuelle pour embrouiller inopportunément l'exaltation en
cours de progression. Il reprend son souffle et omet vite de se rebrancher dans
l'urgence l'ayant fait surgir de ses prières et voulant mordicus qu'il se
charge de gérer l'émeute qui ébranle les artères du chef lieu du gouvernorat
qu'il dirige. Son visage laisse apparaitre non sans
visibilité une certaine tourmente qu'il s'est habituée
depuis l'exercice de cette haute fonction à savoir apprivoiser. La gestion à
distance est un cursus universitaire. Mais le fil est difficile à rétablir. Il
est toujours là, debout comme un fidèle dans un rang de prière ou un soldat en
posture de garde-à-vous, à vouloir encore se replonger dans un monde pas très
lointain. En quelques moments la connexion est cependant établie. Le souvenir
le ramasse de nouveau…
De loin, à
quelques encablures dans le tracé de la ruelle qui l'emmenait vers cette grande
maison familiale, Nasmleh entraperçoit le profil
arqué de son père cloué tel un arbre immuable sur ce socle pierreux que
constitue sa place favorite. La voiture noire qui le transporte est vite
repérée par les gens qui y résident. L'habitude avait décrété depuis fort
longtemps que dans ces parages, où même les fourgons de l'austérité policière
n'y circulent pas ; seuls quelques attelages autopropulsés et autres vieux
tacots en font leur va-et-vient coutumier. Ce sont ceux des riverains. Le
chauffeur contemple ému les contractions facio-musculaires
de son chef. Le visage rosit à la température de la sensation qui dès l'amorce
du dernier virage de cette demeure, avait pris en otage le visiteur incognito.
L'envie d'arriver est vite expurgée par ce geste réactif laissant le bas de
paume se poser sur la cavité oculaire pour pouvoir étancher furtivement
l'humeur lacrymale. Celle-ci humectant le pourtour de ses yeux allait trahir sa
coriacité s'il n'aurait pas agit de la sorte. En fait ce père à qui il rend
visite, l'avait conditionné que les pleurs ne doivent pas traduire une
fragilité, mais peuvent adoucir l'émotion en dépurant les scories que crée le
durcissement du cÅ“ur. Aimer l'autre c'est ça sa devise.
L'embrassade
s'est vite faite. Furtivement devant le perron de la maison. Devant la
curiosité de quelques badauds. Le père dans toute sa parure de général à
mission accomplie, reçoit le fils réussi avec une façon qui se voulait
ordinaire. Mais en fait, son cœur battait de l'aile de vouloir affronter la
norme locale, les us, la lourde tradition et aussi l'orgueil nécessaire et
accueillir dans ses bras son petit enfant, homme qu'il est. Il aurait aimé
l'enlacer, comme un bébé. Lui faire des câlins et des gli-gli
qu'il n'a jamais, par ailleurs pu faire. Seul un hochement de tête acquiesçant
et itératif tenait lieu de réponse du père aux questions coutumières posées par
le fils. Sur la santé, la famille, la pluie et le beau temps. Le conducteur qui
accompagnait Nasmleh, tenait aussi à embrasser
filialement Cheick El Hadj. En ce moment, un sourire fortement caché vient
exprimer à son tour, la félicité de ce père. Le fils croyait ainsi comprendre,
que ce sourire dessiné par élargissement du pourtour buccal de son père, n'est
qu'un clin d'Å“il pour une invite à une ancienne profession de foi. En fait, le
fils se rappelle qu'au cours de son adolescence et à l'obtention de son
baccalauréat voulut recevoir comme cadeau, une permission financée pour
décrocher son permis de conduire. Le père, à l'époque, se souvenait-il, lui
avait tenu textuellement une promesse prévisionnelle : «ne t'en fais pas ; toi
tu ne conduis pas, l'on te conduira». Le chauffeur était la preuve physique de
cette évocation.
Le froid gagnait
en intensité. Quelques visiteurs commençaient à faire leur apparition dans ce
cimetière pourtant isolé du reste la ville. Nasmleh,
casanier par nature couve toujours chez lui cette propension de réserve. Il
abhorre que l'on viole ses moments d'intimité. C'est là toute la phobie qu'il
projette en face de ceux qui, osés osent le mettre en revers du choix
volontaire de retrait. Il privilégie l'esseulement aux conciliabules, la
convivialité à l'outrance. Le récit réincarné de mémoire s'est arrêté pour
permettre de dévisager les trois ou quatre personnes qui, à leur trajectoire ;
s'apprêtent à venir droitement vers lui. Ceci demeure confirmé par l'emprunt
des allées mal taillées qui séparent longitudinalement les tombes. Il ne
distingue rien. Son scanner visuel n'arrive pas à charger l'identification à
mettre sur la face de chaque visage, des trois personnes maintenant dénombrées
à leur approche décisive. Une sonnerie tente de perturber le calme qui règne en
maitre sur ces lieux. L'écran tactile affiche Ahlem. Elle est au bout du fil. Il ne pouvait esquiver
cette fois-ci cet appel. Seule cette voix peut, avec toute autorisation, briser
la plus officielle des réunions, le plus propre des conclaves, la plus fermée
des séances de travail. La fillette venait de souhaiter un joyeux anniversaire
à son papa qui se trouvait à son tour devant le sien. Nasmleh
ne se rappelle que nonchalamment de sa date naissance, enfin il ne la fête pas,
contrairement à ces multiples solennités des journées nationales, mondiales,
cérémonies religieuses, salons, portes ouvertes, enfin tout ce qui se traite en
officiel envers qui, fonction oblige, il garde la main en fer sur le
déroulement de leur agenda. Ceci fait partie, estime-t-il de tout un protocole
de convenances et de souscription à un devoir choisi, sinon agrée. Il
acquiesce, par des mercis répétitifs sans teneur au vÅ“u de son trésor et se
fige dans un regard totalement pantois. Il vient de sortir de ses absences. La
réalité du froid et du panorama le happe tel un jet d'eau glacée. Le portable
collé à l'oreille ; il soupire, halète et écarquille béatement ses yeux. Entre
une Ahlem désaltérante, un père en audience, des
émeutes croissantes et les trois inconnus ; les méninges de l'homme se
chauffent. A qui donner de la tête ?
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Posté Le : 01/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Yazid Dib
Source : www.lequotidien-oran.com