Le FFS tente de maintenir le cap

Le Front des forces socialistes s'organise une rentrée en douceur : son université d'été, du 3 au 6 septembre à Souk El Tenine (Béjaïa), se penchera sur la thématique «Révolution numérique, éthique et développement du parti».Une manière d'aborder la rentrée politique avec ses jeunes militants loin des fracas de l'actualité nationale qui «brouille trop la sérénité et la réflexion» du plus vieux parti d'opposition, selon un ancien cadre du FFS. Le parti veut se tenir loin des accélérations brutales de la scène politique, tout en tentant de garder une équidistance avec les différents acteurs politiques, pouvoir compris.Difficile exercice. Mais le cap du parti reste maintenu : la tenue d'une conférence du consensus national, dont le FFS peine à expliciter les contours même si ses résolutions politiques et les déclarations de ses cadres esquissent ici et là quelques ébauches de la démarche générale.«Le FFS se veut une force de proposition», insiste un des rares cadres à s'exprimer sans s'en remettre à la centrale du parti. Et c'est en relisant les résolutions du parti qu'on comprend l'embarras : le FFS ne veut plus rester dans une opposition «stérile» et «aucun processus de recherche de consensus national ne peut se décider sans une volonté positive du pouvoir». D'où toutes les critiques contre le parti de Hocine Aït Ahmed, accusé d'avoir passé un deal avec le pouvoir.«Il y a eu un deal pour la formation du gouvernement, mais le pouvoir a refusé au FFS les postes ministériels demandés, comme celui de l'Education, du coup, le parti a refusé l'entrée au gouvernement», assure une source. Reste à savoir comment le FFS, fort de son capital historique, mais affaibli par un dirigisme handicapant, pourra mener à bien son projet phare face à un pouvoir qui ne veut pas de changement et avec une opposition qui ne le comprend plus.