Algérie

Le FFS se penche sur l'économie SALAIRES, PME ET INVESTISSEMENT



En invitant le professeur Amar Belhimeur à un débat sur l'économie, le FFS associe des personnalités à la préparation de sa convention nationale.
Corruption, compromission, fuite des cerveaux...c'est tout un éventail négatif qui a été étalé par les interventions de militants qui ont stigmatisé l'économie de l'Etat, ce, après la présentation analytique des «Grands indicateurs de la situation économique et sociale en Algérie», thème d'une conférence dispensée hier matin par le professeur Amar Belhimeur, enseignant à l'Université d'Alger.
Invité par le plus ancien parti d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS) en l'occurrence, le conférencier, qui s'adressait à un grand nombre de militants réunis au siège national du parti à Alger, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère dans son analyse économique de la situation en Algérie.
L'invitation faite à ce professeur de renom, exprime la volonté du parti d'Aït Ahmed «d'associer des personnalités de la société civile afin d'élargir et éclairer la réflexion (du parti) pour la préparation de sa convention nationale qui se tiendra le 11 février prochain à Alger», affirme-t-on.
Citant des chiffres récents, pour la plupart du reste connus et publiés par la presse, le professeur Belhimeur a indiqué que les investissements publics ont atteint 39,2% du montant total des dépenses ce qui équivaut, précise-t-il, à 16,6% d'un Produit industriel brut (PIB) de 4.185 dollars, soit la valeur de la production des biens et des services sur le territoire national pendant l'année écoulée.
La masse salariale a absorbé 26,8% des dépenses, soit pas moins de 11% du PIB, a-t-il estimé, alors que les transferts sociaux courants et les subventions ont, pour leur part, coûté 27% des dépenses, équivalant à 11,4% du PIB. Le Pr Belhimeur a relevé que les réserves cumulées de 162,2 milliards de dollars représentent 38,33% d'exportation d'hydrocarbures. Exposant les paramètres relatifs au soutien de l'emploi et bien que le chômage soit en diminution, il a déploré qu'il soit plus marqué pour les femmes et les jeunes avec un pourcentage de 21%. Le rythme de réduction du taux de chômage dans son ensemble, s'est abaissé à la cadence qui suit, soit 29% en 2000, 15,3% en 2005 pour atteindre 10,2 en 2009, s'est-il toutefois réjoui. Le volet concernant la création de petites et moyennes entreprises (PME) et des microentreprises a intéressé Belhimeur qui a indiqué qu'il a absorbé 35 milliards de dollars. Il a ajouté que le ratio de la population atteinte de pauvreté représentait 22,6% en 1995 contre 12,2% en 1988. Il a également noté que les hydrocarbures représentaient 38% du PIB, soit 98% des exportations formant ainsi 78% des recettes budgétaires. Poursuivant le décorticage de la situation économique du pays, Belhimeur a présenté quelques chiffres intéressant les salaires et le soutien à la consommation. Il a ainsi rappelé que le Fonds monétaire international (FMI) avait évalué à 4,5% du PIB, se déclinant à 1,5% pour les salaires et 3% pour les subventions. Ces taux représentent le poids des mesures annoncées pour 2011 et 2012 après les émeutes de janvier 2011, a souligné le professeur.
Parmi les autres mesures, le conférencier a relevé diverses suspensions de taxes comme les levées du droit à l'importation de 5% sur les bénéfices des entreprises productrices et de 25% la taxe pour les sociétés de distribution. Il rappellera également la levée de la taxe «ad valorem» (TVA) de 17% sur les produits alimentaires de base.
Il n'a pas manqué de dénoncer l'obstacle dressé pour empêcher l'Algérie de passer du statut de pays classé à «revenu intermédiaire» à celui de pays «émergent» grâce à un nouveau régime de croissance tirée par l'offre. Le constat vers lequel s'est orienté le Pr Belhimeur est que l'économie nationale est marquée par une double caractéristique. Un régime de croissance alimenté par la commande publique et un autre marqué par le poids des transferts sociaux.


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