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Le FFS s'agrippe à son projet



Le FFS s'agrippe à son projet
Il faut dire que le FLN est le parti qui a le plus abusé de la feuille blanche du FFS.Les responsables du plus vieux parti de l'opposition ne se découragent pas. Malgré le rejet de l'opposition et les conditions désarmantes des partis du pouvoir, ils ne baissent pas les armes. Ils se disent déterminés à aller jusqu'au bout de leur projet relatif à l'organisation de la conférence nationale de consensus.La feuille blanche présentée aux interlocuteurs étant noircie par les critiques des uns et les conditions des autres, le FFS se dit prêt à consentir des compromis tout en appelant les autres partis à en faire de même. «Nous pensons arriver à nous asseoir à la même table pour trouver des solutions définitives et consensuelles. On n'en est pas encore au stade du compromis mais si l'intérêt de la nation l'impose, nous sommes prêts à le consentir. Cela ne veut aucunement dire compromission», a indiqué Mohamed Nebbou, premier secrétaire du parti, dans un entretien accordé à l'APS. Ce dernier a expliqué qu'aucun partenaire «n'a le droit d'imposer son point de vue». L'allusion est faite clairement au FLN qui avait annoncé, dans un premier temps, sa participation à la conférence avant de revenir sur sa décision en posant de nouvelles conditions, dans une tentative de dicter la voie à suivre au FFS. Il faut dire que le FLN est le parti qui a le plus abusé de la feuille blanche du FFS. La démarche adoptée par le parti majoritaire, imitée par les autres partis du pouvoir, consistant à soutenir l'initiative avant de poser des conditions qui la vident de sa substance, a fait dire à certains observateurs et analystes politiques que le pouvoir a utilisé le FFS pour d'un côté, l'isoler et le discréditer et de l'autre, «casser» l'opposition. «Le FFS a été baladé par le pouvoir dans un certain sens et aujourd'hui il se retrouve un peu seul sans savoir trop quoi faire», estime le politologue Rachid Grim, dans une interview accordée à un journal électronique. De «le pouvoir n'est pas contre la conférence du FFS» de Ouyahia au «nous saluons l'opposition que telle que pratiquée par le FFS» de Saâdani, le parti a été berné ou peut-être trompé sur les véritables intentions du pouvoir. Certains membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) ont accusé le FFS d'être un sous-traitant du pouvoir au moment où d'autres acteurs politiques lient le report du projet de révision constitutionnelle à la conférence du FFS. Mais dans ce climat défavorable, d'incertitude politique et de crise de confiance, le FFS qui a décidé le report de la première phase de la conférence, prévue initialement pour les 23 et 24 février, ne s'avoue pas vaincu et battu. Cela même si le report de la date de la conférence est considéré par certains comme un aveu d'échec. Pour le FFS qui entend jouer le rôle de facilitateur entre le pouvoir et l'opposition, il faut poursuivre la démarche, prendre plus de temps pour convaincre les partis du bien-fondé du projet. «Nous sommes patients et la politique ce ne sont pas des sentiments. Nous ne sommes pas à la recherche d'un quelconque intérêt particulier mais assumons notre rôle de facilitateur. La feuille blanche nous allons la noircir ensemble lorsque nous serons réunis autour de la même table», a expliqué M. Nebbou, ajoutant que la date de la tenue de la conférence n'est pas du seul ressort du parti, mais des partenaires. Malgré le rejet de l'opposition, M.Nebbou précise que l'initiative du FFS demeure «ouverte» à toute la classe politique et la société civile, y compris la Cntld. L'espoir du FFS quant à l'issue de son projet est loin d'être partagé par ceux qui, même s'ils souhaitent la construction d'un consensus national, estiment que les conditions ne sont pas réunies, prévoyant ainsi l'échec de l'initiative. Ali Brahimi, porte-parole du Mouvement citoyen pour les libertés et le développement (Mcld), soutient que la démarche du FFS, comme celle de la Cnltd, est privée de l'avantage du rapport de force nécessaire à toute négociation politique. «Plus qu'aucun autre, le régime en place n'est pas aussi naïf pour changer volontairement des habitudes si fécondes ou s'associer à des acteurs sans rapports de force, encore moins remettre les clés d'El Mouradia», souligne M.Brahimi. En tout état de cause, le FFS ne compte pas abandonner l'arène. Un groupe de contact qui s'attellera à préparer les étapes de la conférence sera installé prochainement.




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