Algérie

Le FFS fait le point sur la situation des droits de l'homme en Algérie : «La démocratie d'abord et l'idéologie ensuite»


L'instauration de l'Etat démocratique est un préalable au respect des droits de l'homme. «Les partis politiques doivent tous inscrire dans leurs programmes la lutte pour la démocratie, avant l'idéologie.Ce n'est qu'après avoir réalisé cet objectif que les combats idéologiques auront un sens», affirme l'avocat et défenseur des droits de l'homme, Mustapha Bouchachi. Intervenant lors d'une conférence-débat organisée, hier à Alger, par le FFS, sous le thème «Réalité des droits de l'homme en Algérie», l'intervenant appelle à une lutte sérieuse pour la réalisation de cet idéal. «On ne peut pas parler des droits de l'homme en général sans la démocratie», lance-t-il, affirmant que «de par le monde, les systèmes totalitaires et dictatoriaux ne respectent rien». «Ce sont les dictateurs qui invitent le colonialisme dans leurs pays.
De l'Irak à la Libye en passant par l'Algérie, le constat est le même. L'origine de la guerre civile des années 1990 est l'absence de la démocratie», martèle-t-il en dressant un tableau sombre de la situation des droits de l'homme en Algérie, où toutes les couches sociales, notamment la classe moyenne, sont laminées. «Les droits de l'homme, dans leur globalité, ne sont garantis que dans un Etat où les institutions respectent la Constitution et les conventions internationales», enchaîne-t-il.
Mustapha Bouchachi rend, dans la foulée, un hommage au fondateur et ancien président du FFS, feu Hocine Aït Ahmed, qui a, selon lui, alerté les responsables onusiens sur la situation des droits de l'homme dans le pays. «Avec Madjid Bencheikh, nous l'avons accompagné à la rencontre du haut commissaire des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Il a une profonde conviction qu'il ne peut avoir une séparation entre les droits de l'homme et la démocratie», explique-t-il. Rappelant, à son tour, le mémorandum adressé, en 2006, par Hocine Aït Ahmed à l'ONU et sa lettre envoyée au commissaire chargé des droits de l'homme, le premier secrétaire du FFS, Mohamed Hadj Djilani, affirme que «la situation n'a pas changé d'un iota».
«Le pouvoir veut nous faire croire qu'il effectue des réformes pour asseoir la démocratie et les droits de l'homme. La réalité vécue par les Algériens démontre tout le contraire du discours officiel», déclare-t-il. Selon lui, le peuple algérien «est interdit de son droit élémentaire d'exprimer son avis». «Les rassemblements sont réprimés, la presse est étouffée et les syndicats autonomes souffrent de contraintes et de menaces persistantes», illustre-t-il, en dénonçant l'emprisonnement des militants politiques, dont El Hachemi Litim, coordinateur du FFS à Laghouat, et Mohamed Baba Nedjar, militant du parti à Ghardaïa. «Le FFS considère que 2018 est l'année de la répression et de l'atteinte aux droits et libertés. Ni l'avocat, ni le militant, ni même le journaliste, l'artiste et le syndicaliste n'ont échappé à des poursuites judiciaires pour des accusations fallacieuses», ajoute-t-il.
Pour sa part, le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS, Ali Laskri, estime que le système politique algérien «est aux antipodes des valeurs et des idéaux de la Révolution». «S'obstinant à refuser tout processus de sortie de crise et de réhabilitation du politique, le régime continue d'user des méthodes expéditives de répression et de fermeture des champs d'expression et d'organisation», dénonce-t-il. Pour Ali Laskri, la prolifération des positions anticonstitutionnelles confirme l'état de «panique qui s'est emparé des décideurs». Intervenant par la même occasion, le président de la LADDH, Noureddine Benissad, et les avocats Noureddine Ahmine et Madani Yahia ont dénoncé, eux aussi, les violations à répétition des droits humains.
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