Après la tenue de plusieurs conseils fédéraux, la commission de stratégie politique, présidée par le sénateur Moussa Tamadartaza, rend public son rapport de synthèse le 22 février dernier. Bien que les questions inhérentes à la vie du parti ne soient pas négligées, l’actualité régionale suscite un intérêt particulier chez les militants du FFS. Et le moins que l’on puisse dire, c’est la gestion de la prise d’otage de Tiguentourine par le régime algérien soulève des inquiétudes majeures.
De la même manière, la nouvelle guerre au Mali n’est pas de nature à apaiser les Algériens en général et les militants du FFS en particulier. De toute évidence, bien que le pouvoir fasse la sourde oreille, le conflit à nos frontières n’est pas un événement anodin. Hélas, comme toutes les affaires précédentes, le citoyen algérien, pour s’informer, doit chercher l’information sur les chaines de télévisons étrangères ou suivre les conférences de presse des responsables d’autres pays tenant à informer leurs concitoyens.
Quant à l’intervention française au Mali, il va de soi que son action ne vise pas seulement à sauver le peuple malien menacé par les groupes islamistes, mais à reprendre le contrôle sur cette région riche. Parlant de démons néo-coloniaux, Lahouari Addi affirme que « l’objection n’est pas totalement infondée dans une région dont le sous-sol recèle des matières premières comme l’uranium et les hydrocarbures, qui attisent les appétits de puissances occidentales inquiètes de l’implantation économique grandissante chinoise en Afrique ».
Quoi qu’il en soit, bien que le danger soit tout près de nous, le régime algérien s’en fout éperdument de la détresse des Algériens. De son coté, avec le peu de moyens, le FFS essaie de mobiliser autant que faire se peut les citoyens sur les questions de la souveraineté nationale. Et paradoxal que cela puisse paraitre, ceux qui sont aux responsabilités ne semblent pas partager cette inquiétude. Pour le sociologue Lahouari Addi, c’est la faiblesse du pouvoir civil qui donne cette impression. En revanche, poursuit-il, bien que le commandement militaire détienne le vrai pouvoir, les généraux sont divisés sur la voie à emprunter, car « chaque officier supérieur a ses propres opinions sur la politique intérieure et extérieure ».
De toute façon, depuis le coup d’État de janvier 1992, le régime fait en sorte que le peuple algérien ne se mêle pas de la politique. En effet, depuis le vote sanction de décembre 1991, la rupture entre le peuple et le pouvoir est consommée. Du coup, la marginalisation de celui-là garantit la pérennisation de celui-ci. C’est ce que constatent d’ailleurs les militants du FFS lors des rencontres de février. « À ce propos, des intervenants [lors des rencontres fédérales] ne s’expliquent pas les silences du chef de l’État, comme ils ont déploré le fait que les partis politiques, le parlement et la société en général, étaient tenus à l’écart », déplorent-ils.
En tout état de cause, bien que la démocratisation soit la solution idoine en vue de remédier à cette situation, force est de reconnaitre que les conditions ne sont pas, pour l’heure, réunies. En effet, il est un secret de polichinelle que la lutte au sommet de l’État, comme le montre si bien Lahouari Addi, hypothèque les chances de la restitution du pouvoir au peuple. Pour lui, le pouvoir réel est désormais entre les mains du DRS. Exerçant une pression sur la presse, à travers le chantage à la publicité, les services de secrets mobilisent aussi « les petits partis « faits maison » pour lancer une campagne contre Bouteflika qui rappelle celle contre le président Liamine Zeroual le poussant à la démission en automne 1998 », étaie-t-il la lutte permanente au sommet de l’État.
En somme, pour parvenir à inverser la donne, il ne reste qu’une seule solution : faire un travail de mobilisation en tentant de réhabiliter l’action politique au sein de la société. C’est le pari du FFS depuis des années. Cela dit, bien que le combat risque de ne pas aboutir à court terme, cela ne doit pas démotiver les férus du changement en Algérie. « Allons vers les militants, allons vers la population et la population viendra à nous. Nous avons des choses à nous dire, nous avons des choses à faire ensemble », conclut Moussa Tamadartaza. Et cette mission, in fine, ne sera pas une sinécure.
Par Ait Benali Boubekeur
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Posté Le : 25/02/2013
Posté par : AitBenaliBoubekeur
Ecrit par : Ait Benali Boubekeur
Source : http://ait-benali.over-blog.com