Algérie

Le FFS dit non


Après avoir tenu en haleine la scène politique nationale, le FFS a fini par se décider. Il ne participera pas au scrutin législatif du 12 juin prochain. Le «verdict» du parti est tombé, hier, en fin d'après-midi, après une réunion houleuse tenue à huis clos de son conseil national au Centre international des jeunes (CIJ), à Sidi Fredj (Alger). La position de ce parti vis-à-vis des législatives n'a jamais constitué un enjeu aussi important comme aujourd'hui. Un bras de fer s'est engagé, hier, entre les participationnistes et les non- participationnistes.La décision finale, qui sera prise par vote à main levée, tient une bonne partie de l'opinion publique en haleine.
Le débat a été marqué par le message du fils du fondateur et chef historique du parti, Jugurta Ait Ahmed. Il a conforté les voix hostiles à la participation. «Non à la participation mortifère du FFS aux législatives du 12 juin. Oui au combat politique pour un dialogue national, inclusif et démocratique», peut- on lire sur son post, sur les réseaux sociaux. «Mais refuser d'aller aux élections ne veut pas dire faire tomber le système. Nous avons besoin d'institutions fortes, d'une armée au service du peuple, d'un Etat. Pas question de se laisser entraîner dans le slogan populiste dangereux: «Yet nahou Gaâ.» Evitons de nous laisser entraîner dans des scénarii à la libyenne ou à l'irakienne.
Le combat politique du FFS est patriotique, au service du peuple», a-t-il encore écrit dans son message. En fait, d'après certains membres du CN, la majorité des intervenants ont exprimé leur refus d'aller aux législatives. Par contre, certains membres de l'instance présidentielle, à leur tête le premier secrétaire national et des membres du secrétariat national ont défendu ouvertement l'option participationniste. Ainsi, il en ressort, que la majorité des membres du Conseil national s'inscrivent en porte-à-faux avec la participation aux législatives du 12 juin prochain. L'un d'eux, Madjid Lamdani, affirme que «la participation aux élections législatives aggravera la crise interne que traverse le parti».
En outre, estime-t-il, «le fait que le parti ira aux élections ne signifie pas que la Kabylie va accepter de voter». Il semble que le souci majeur de cette échéance électorale semble être le sort qui sera réservé à ce scrutin, en Kabylie où, faut-il le rappeler, le nombre de suffrages exprimés lors de l'élection présidentielle et du référendum sur l'amendement constitutionnel était proche de zéro. Cette situation de zéro votant qui risque d'être rééditée pour la troisième fois consécutive, à l'occasion des législatives anticipées serait susceptible de porter un coup à l'unité nationale.
D'ailleurs, mettant en avant cette perspective, à l'ouverture de travaux de cette session, le coordinateur de l'instance présidentielle(IP), Hakim Belahcel, a annoncé à demi-mot la participation du parti aux législatives. En tout cas, les débats au conseil national s'annonçaient houleux, d'autant plus que le vieux parti de l'opposition est divisé entre les pour et les contre la participation aux législatives anticipées. Dans ce contexte, un groupe de militants du parti hostiles à la participation du parti aux prochaines élections, a tenu hier un si-tin devant le siège national du parti. Il a souligné que «la décision que sommes amenés à prendre, aujourd'hui, doit être dictée par le souci non seulement de préserver le parti, mais surtout le pays».
«L'unité nationale et la préservation de l'Etat national doivent nous guider dans notre choix politique», est-il justifié.
Le conseil national du FFS a le devoir moral, politique et éthique de prendre aujourd'hui une «décision cruciale pour le parti et le devenir de notre patrie», a-t-on insisté. «Notre décision d'aujourd'hui (...)doit être surtout un acte politique patriotique et responsable, visant à préserver l'Etat national et l'unité nationale», a-t-il encore soutenu. «Notre choix devra reposer sur la nécessité et le devoir de trouver les moyens politiques et pédagogiques, afin de traduire, par nos actes et nos paroles, les revendications légitimes du peuple algérien en programme politique et en offre de paix», est-il ajouté. Le choix en question, selon le même responsable «devra (...)réhabiliter le politique et la politique». Cette formation se déclare « déterminée à faire barrage aux ultras de tous bords et aux castes maffieuses et compradores qui veulent la restauration autoritaire d'un système qui a conduit le pays au désastre».
Par ailleurs, ce parti dénonce ce qu'il appelle «la campagne féroce menée contre le parti par des cercles maffieux et oligarchiques, en collusion avec les islamistes radicaux, notamment à l'étranger et des partisans de la sécession et du séparatisme qui n'ont pour seul objectif que de nous détourner de nos positions politiques traditionnelles, en faveur d'une solution politique globale et démocratique».
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