Algérie

Le FFS craint pour la souveraineté nationale



Jamais décision de participer ou non à  une élection n'a suscité autant de questionnements et d'analyses au sein du plus vieux parti de l'opposition. Et pour cause, la réponse dépend non pas de son seul sort, mais de celui du pays, disent tour à  tour les cadres de ce parti.
Le rendez-vous d'hier de la convention nationale, auquel se sont joints des représentants de la société civile et amis du FFS, sanctionnant le mois de débats initiés au niveau des structures de base du parti sur les prochaines législatives, a permis de planter le décor des scénarios de la participation ou du boycott. «Les militants du FFS ont assumé, dans une sérénité remarquable, des opinions divergentes voire concurrentes (…). Nous sommes conscients que l'élection législative constitue habituellement un enjeu politique mineur au regard de l'organisation et du fonctionnement des pouvoirs ainsi que des rapports de force politiques réels dans le pays» note Ali Laskri, premier secrétaire du FFS. Il apporte la précision suivante qui permet de dessiner les contours d'une éventuelle participation du FFS aux prochaines législatives : «La conjoncture internationale et son impact sur la région et singulièrement sur le pays introduisent de nouveaux paramètres dans l'équation politique algérienne et la problématique de l'élection législative. Pour nous, une éventuelle participation à  ces élections n'implique en aucun cas un consensus sur la règle du jeu politique tel qu'il se joue actuellement.» Laskri précise aussi qu'une participation «n'impliquerait pas non plus que les autorités aient donné suffisamment de garanties quant au pluralisme, aux libertés et encore moins à  une possibilité réelle d'alternance». Il estime que parmi les craintes que peut susciter cette élection se pose celle de voir «le régime persister dans la logique des alternances claniques et se refuser à  toute intégration des forces politiques représentatives, à  toute ouverture démocratique. Le Parlement demeurerait alors le lieu de structurations de nouvelles alliances claniques, une chambre d'enregistrement des décisions du pouvoir ; ce qui accélérerait la déliquescence de l'autorité de l'Etat, maintiendrait le dialogue social dans la rue et la violence». Qu'y a-t-il lieu d'espérer alors de ces élections ' Laskri répond qu'«il n'est pas trop tard pour qu'elles constituent une voie possible pour initier le changement démocratique et, à  terme, un mécanisme constitutionnel plus transparent, plus prévisible, donc plus rassurant. Un mécanisme qui replacerait la souveraineté populaire au cœur de la légitimité politique». Ceci et de préciser que le plus important est que «le contexte actuel fait peser des menaces réelles sur le pays. Nous pouvons espérer que des élections ouvertes constitueront une contribution non négligeable à  la sanctuarisation du pays, à  sa sécurité nationale et à  sa souveraineté». Annonçant que la décision finale sera bientôt prise, Ali Laskri laisse entrevoir un penchant pour la participation aux élections. Mais tant que le conseil national n'a pas encore statué sur la question, le suspense demeure mais pas dans son entièreté. Le rapport de synthèse des débats sur les échéances électorales a d'ailleurs conclu sur cette phrase : «Pour préserver notre pureté idéologique, nous pourrions refuser de nous associer à  un jeu électoral que d'aucuns considèrent comme joué d'avance. Mais ce serait oublier que la stratégie politique qui nous a toujours guidés dans le passé a toujours tenu compte du rapport de force dans le pays et dans le monde.»


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