Algérie

LE FFS CONSACRE UN DÉBAT AUX RÉSEAUX SOCIAUX La Toile orpheline de la classe politique



LE FFS CONSACRE UN DÉBAT AUX RÉSEAUX SOCIAUX La Toile orpheline de la classe politique
Alors que 25% de la population tunisienne est membre de Facebook, la population algérienne n'en compte que 7%.
Les Algériens utilisent beaucoup plus les réseaux sociaux pour se divertir que pour faire de l'activité politique, a estimé l'animateur du blog Algérie Politique, Chafaâ Bouaïche. Ce dernier s'exprimait dans le cadre d'une table ronde organisée, dans la soirée de jeudi par son parti, le FFS, sur les réseaux sociaux en Algérie. La rencontre a été animée par des universitaires, des blogueurs et des journalistes. C'est dire que les réseaux sociaux en Algérie focalisent l'attention ces derniers temps. Leur rôle dans la mobilisation des peuples tunisien, égyptien, marocain et syrien pour contester leurs régimes politiques respectifs a fasciné les Algériens qui, cependant, sont restés inattentifs à tous les appels à des mouvements de protestation lancés sur la Toile. Cela est d'autant plus vrai que les révolutions dans la région ont impacté de manière quantitative (nombre d'internautes qui a augmenté) le paysage virtuel algérien. Sur Facebook, à titre d'exemple, le blogeur Hchicha Samir, installé depuis près de 15 ans en France, a rappelé que le nombre d'Algériens qui sont membres de ce réseau sont de l'ordre de 2,4 millions d'internautes.
Dans sa contribution aux débats, projetée par vidéo, le blogeur a relevé, également, un impact qualitatif en matière de thèmes abordés sur la Toile. Il s'agit des problèmes syndicaux, politiques et autres dénonciations d'abus de pouvoir. «Internet est devenu la résonance de l'opinion publique algérienne», a-t-il estimé. Ce qui est relevé, en outre, dans cette table ronde, c'est l'absence des organisations politiques sur la Toile. Dans sa communication sur l'utilisation d'Internet par les Algériens, Nassim Lounès, le directeur de la revue Intic, spécialisée dans les nouvelles technologies, a relevé cette absence des partisans sur la Toile. Pourtant, et ce n'est un secret pour personne, Internet est devenu un moyen pour la promotion des projets et idées politiques mais aussi d'attirer de nouveaux adhérents. Il s'agit, pour Nassim Lounès, de développement des relations et de «construction de l'image numérique» des acteurs politiques. Or, les partis politiques algériens n'ont pas encore tiré profit de cette aubaine que leur offre le virtuel pour apprendre cette nouvelle méthode de communication et améliorer leurs sites archaïques.
D'autant plus que d'aucuns considèrent que le Net est devenu carrément un média parallèle qui bouscule les médias traditionnels. C'est le cas du blogueur Abdou Bendjoudi qui parle de «médias citoyens», c'est-à-dire que c'est le citoyen qui devient lui-même émetteur d'information. Pour lui, les internautes recourent à la Toile pour contourner la manière dont les médias traditionnels (télévision et journaux notamment) véhiculent et traitent l'information.
D'où les fortes chances pour les réseaux sociaux de se développer en Algérie, quitte à bousculer ces médias traditionnels.
Pour les facteurs de ce développement, M. Bendjoudi cite en priorité justement «le verrouillage des médias traditionnels» et les allures prises par les réseaux tels que Twitter, Facebook et YouTube. L'essor que connaît actuellement la blogosphère est un autre facteur de développement pour le blogueur. Quant au rôle qui est dévolu à «ces «médias citoyens», c'est de faire l'équilibre de l'opinion publique.
Pour sa part, l'universitaire Arezki Derguini a mis le doigt sur la nature des Algériens: une société consommatrice et non productrice, y compris de l'information. Pour lui, cette situation est dangereuse pour la nation. «Plus on consomme, plus on perd nos moyens de produire. Plus on attend, plus ce sera dramatique et c'est du suicide», a-t-il estimé. En définitive, les intervenants sont tous d'accord sur le fait que l'Algérie enregistre un retard énorme en matière d'utilisation de la Toile, ne serait-ce que par rapport à nos voisins immédiats. Quand 25% de la population tunisienne est membre de Facebook, la population algérienne n'en compte que 7%. C'est tout dire...


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