Algérie

Le FFS appelle à des «discussions approfondies avec les partis politiques»



? Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a organisé hier, au siège national du parti, une conférence de presse pour présenter une «initiative politique», appelée «Pacte historique pour le parachèvement du projet national», devant regrouper toutes les «forces politiques respectueuses du cadre constitutionnel et des lois de la République» pour plancher autour des «problématiques cruciales qui engagent l'avenir de la nation». Le document, résultat des discussions entre les partis politiques, «sera soumis collectivement au président de la République».Dans sa déclaration liminaire, M. Aouchiche a estimé que si l'Algérie est «plus que jamais confrontée à des défis immenses provoqués par des mutations géopolitiques profondes», elle ne dispose pas de moyens de «s'opposer efficacement aux stratégies de déstabilisation internes et externes qui visent à briser le lien entre le peuple algérien et les institutions de l'Etat».
«L'immobilisme politique actuel et l'absence de réelles perspectives contrastent et contredisent cette ambition nationale et risquent de nous condamner, à défaut d'une prise de conscience collective, à subir les retombées néfastes d'un monde en profond bouleversement», affirme le FFS.
Selon le premier parti d'opposition, l'Algérie est en «situation de gel politique imposé par une série de dispositions juridiques contraires aux principes de l'Etat de droit», ce qui «favorise un climat de défiance et nourrit le défaitisme, la résignation et la démission». M. Aouchiche estime, par ailleurs, que «la stabilité et la sécurité nationale requièrent plus que jamais le raffermissement du lien national et la mise à contribution effective de l'ensemble de nos élites, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays».
Pour le FFS, si «la décision prise par les autorités du pays de rejoindre ce bloc des Nations émergentes (BRICS, ndlr) est conforme à ses orientations historiques stratégiques», il reste que «sa capacité à mener à bien cette tâche historique dépendra toutefois de notre résilience politique et économique sur le plan interne». Sur le même sujet, le premier secrétaire du FFS considère que «si le sommet des BRICS de Johannesburg n'a pas donné une suite positive à la demande d'intégration de notre pays, cela ne délégitime aucunement le processus engagé».
«Ni catastrophisme ni banalisation, les autorités du pays doivent en tirer les enseignements, se raviser, se départir de toute attitude démagogique populiste et appréhender avec courage et lucidité nos fragilités structurelles, qu'elles soient politiques, économiques, sociales et culturelles», affirme M. Aouchiche.
«Nécessité impérieuse de surmonter les difficultés»
Pour défendre son «initiative politique», le FFS considère que «les partis politiques ont un rôle essentiel à jouer dans le renforcement de la stabilité du pays», et que les «marginaliser» ou «chercher à leur substituer une hypothétique «société civile»», c'est «encourager le désengagement politique de nos concitoyens et rendre notre société perméable à toutes les formes de manipulation».
«C'est conscient de ces risques et de la nécessité impérieuse de surmonter les difficultés et fragilités du pays» que le FFS inscrit sa démarche d'appeler à une «initiative politique» qui s'adresse à «toutes les forces politiques à la fois engagées dans la défense de l'Etat de droit, des libertés, de la justice sociale et intransigeants quand il s'agit de s'opposer fermement aux velléités, internes ou externes, de porter atteinte, sous quelques prétextes que ce soit, à l'intégrité et l'unité du pays, à l'Etat et à ses institutions».
Cette initiative, selon M. Aouchiche, vise à «transcender -sans les nier- les clivages idéologiques» entre partis politiques, «n'est dirigée contre aucune partie» et «ne vise pas non plus à entrer en concurrence avec d'autres initiatives». «C'est dans ce cadre que nous allons engager des discussions approfondies avec l'ensemble des partis politiques autour des problématiques cruciales qui engagent l'avenir de la nation», ajoute le premier responsable du FFS.
Dans sa démarche, le parti propose d'explorer plusieurs thématiques dont celle de «construire et renforcer le front patriotique pour neutraliser toutes les menaces qui ciblent l'Etat national, l'unité et la souveraineté du pays», de «concilier protection contre toutes les formes de subversion, de division et d'ingérence dans les affaires de notre pays et la nécessité de respecter le pluralisme politique, les libertés fondamentales et les droits de l'homme», et de débattre des «réformes politiques à initier pour consacrer l'Etat de droit, renforcer la légitimité des institutions élues tant au niveau national que local et favoriser une réelle démocratie représentative et participative».
Il est également question, dans le volet économique, de plancher sur la nature des «réformes structurelles à proposer pour accélérer la diversification de notre économie (...) tout en préservant les bases de notre Etat social».


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