Algérie

Le FFS accuse le candidat du FLN d'abus et d'irrégularités



Le FFS accuse le candidat du FLN d'abus et d'irrégularités
A peine le scrutin ouvert ' mardi ' que des candidats de la zone Nord, notamment les têtes de listes du FFS, Samir Bouakouir, et de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Chafia Mentalecheta, dénoncent des dépassements de la part du candidat du FLN et de ses représentants et soutiens. Dans un communiqué qu'il nous a adressé, le candidat du FFS met également en cause la «partialité» et le «comportement incorrect» du consul de Nanterre, ce que ce dernier, que nous avons joint, dément ; il donne une toute autre version des incidents qui se sont produits mardi au sein de sa circonscription. Les agissements des représentants du FLN sont également relevés par d'autres candidats.
Paris.
De notre correspondante
Je tiens à souligner que le candidat du FLN s'est placé tout au long de la campagne au-dessus de la loi électorale et de la réglementation en procédant à un affichage sauvage dans la capitale française, souillant l'image du pays, en ayant recours à des personnes de nationalité étrangère à coups de milliers d'euros, suscitant la réprobation générale. En utilisant les symboles de l'Etat à des fins partisanes, en violation flagrante de la loi. Dans plusieurs consulats, il s'est autorisé le droit de distribuer à l'intérieur des locaux consulaires des tracts en plein déroulement de l'opération de vote», relève Samir Bouakouir, représentant du FFS à l'étranger et candidat de ce parti en zone 1. Rencontré mardi après-midi au centre de vote de Paris, dans l'ancien siège du CGA de Paris, rue Bourret (19e arrondissement), le candidat du FFS nous a fait état d'irrégularités de la part et pour le compte du candidat du FLN.
Interrogé par El Watan et le Soir d'Algérie, le consul général, Rachid Ouali, nous a dit qu'il y a une commission de surveillance des élections composée de quatre magistrats et qui peut être saisie ou s'autosaisir. A préciser que cette commission n'est pas accessible à la presse et ses membres nous ont déjà déclaré (El Watan du 17 avril) qu'ils ne sont pas habilités à communiquer avec les journalistes, seul le président de la Commission nationale est à même de le faire. Lors d'une réunion au consulat général de Paris, samedi 14 avril, sur la campagne électorale et les modalités de vote, des candidats avaient déjà exprimé leur mécontentement. «Certains partis ont commencé leur campagne avant la date réglementaire (fixée au 15 avril), ils ont de l'argent et sont puissants» ; «celui qui enfreint la loi doit être exclu, on a des preuves» ; «le FLN et les redresseurs du FLN sont les deux partis qui ont commencé leur campagne avant l'heure» ; «il y a eu des tracts utilisant les symboles de l'Etat», avait dénoncé notamment le tête de liste de Ahd 54.
Le candidat du FFS signale, par ailleurs, dans le communiqué qu'il nous a transmis hier que «si la réaction des autorités consulaires de Bobigny, de Vitry-sur-Seine, ainsi que des autres candidats et de nombreux citoyens, a conduit à l'expulsion hors de l'enceinte consulaire des représentants du FLN, il en va autrement pour le consul de Nanterre qui n'a pas trouvé mieux que d'afficher ouvertement son parti pris et encourager le représentant du FLN à continuer à violer la loi». «Je ne manquerai pas de mettre en évidence l'attitude irrespectueuse et vulgaire ' dont je ne peux rapporter ici les propos par décence ', à l'endroit des militants du FFS, de ce fonctionnaire zélé, de ce nervis d'un système-FLN agonisant, qui porte gravement atteinte à l'image de la représentation officielle de l'Etat algérien à l'étranger», ajoute Samir Bouakouir. Et «je demande aux plus hautes autorités de l'Etat de prendre les mesures nécessaires et les sanctions qui s'imposent pour que cessent les menaces et intimidations à l'encontre des militants du FFS et qui entachent gravement la régularité du scrutin, et ce, en contradiction flagrante avec les engagements du chef de l'Etat. Pour ma part, je me réserve le droit de prendre, en concertation avec les instances du parti, toutes les décisions qui s'imposent».
«Arrogants et agressifs»
Mis en cause, le consul de Nanterre, Abdelkader Dehendi, nous donne une toute autre version des faits. Il commence par nous dire que son seul juge est sa conscience. Voici sa version : «J'ai reçu le représentant du FFS, Abdelkader Zerrou, à plusieurs reprises» au sujet de la réglementation. «Mardi, alors qu'il allait parler aux électeurs, je lui ai demandé d'observer la réserve qui doit être sienne. En vain. D'autres candidats ont dû intervenir. Il me parle alors de démocratie, de transparence et qu'il allait saisir la presse. Son parti l'a retiré et a envoyé un autre observateur, Hamid Belkaïd, plus calme. A la clôture du vote, le soir, celui-ci me demande de lui communiquer le taux de participation et le nombre de votants de ce premier jour. Je lui explique la réglementation, il a alors présenté ses excuses devant tout le monde et m'a dit qu'il ne doutait pas de mon honnêteté et de mon impartialité, mais qu'il ne connaissait pas la réglementation.» Selon le consul, le représentant du FFS est arrivé hier matin sans son badge. ll lui a été demandé d'aller le chercher pour pouvoir se présenter au centre de vote. «Il n'est pas encore revenu.»
«J'ai appelé le tête de liste du FFS qui m'a répondu qu'il retirait ses observateurs.» Autre incident mardi au même consulat, rapporté cette fois par la candidate tête de liste de l'UFDS, Chafia Mentalecheta. Voici son récit tel qu'elle nous l'a rapporté. «J'ai fait le tour des centres de vote pour me rendre compte du déroulement des élections. Au moment où je quittais le consulat de Nanterre, j'entends un électeur, en colère, dire : ''On nous dit de voter FLN comme si on ne pouvait pas avoir notre propre choix.''» «Dans la salle, je vois des gens qui ne sont ni observateurs, ni électeurs, ni membres des bureaux de vote. Ils donnaient des consignes de vote. J'interpelle le consul qui me répond violemment : ''Vous n'avez pas de badge, vous n'avez rien à faire ici'' et il m'invite à quitter les lieux, toujours sur le même ton.» Chafia Mentalecheta nous signale aussi qu'à Vitry, un observateur de son parti et un autre du FFS ont intercepté un représentant du FLN en train de distribuer des affichettes de leur candidat à l'intérieur du centre. A Pontoise, un autre parti a placé un bus en face du centre de vote couvert de tracts de son candidat. «Les représentants du FLN sont partout en nombre, arrogants et agressifs», observe la candidate de l'UFDS.




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