Algérie

Le feuilleton continue



L'APC de Béjaïa
Le premier couac au sein de l'Assemblée populaire communale de Béjaïa prend les allures d'une guerre larvée qui déborde dans la rue et devient un interminable feuilleton public.
La répartition des subventions annuelles attribuées par la municipalité de Béjaïa aux associations de la commune fait encore parler d'elle.
La répartition effectuée à huis clos lors de la dernière session de l'APC a suscité des réactions, dont celles des élus du Mouvement démocratique et social, de la liste indépendante «Ensemble pour Béjaïa», condamnant clairement le recours à «huis clos», ce qui est contraire au règlement et aux lois régissant l'activité de l'Assemblée. Très rapidement le mouvement associatif, organisé en coordination avec la commune de Béjaïa, a investi le terrain par une action de protestation devant le siège de l'APC.
N'ayant pas fait que des heureux, la répartition des subventions par l'APC a fait réagir de nombreuses associations qui ont protesté juste après avoir pris connaissance du procès-verbal sanctionnant la réunion de la commission des affaires sociales de l'Assemblée populaire communale contre «la mise à l'écart de la société civile, le huis clos illégal lors des délibérations, le non-respect du Code communal, la répartition des subventions et la négation du principe de la démocratie participative». Attendue du président de l'APC, la réaction est venue de la section du Front des forces socialistes (FFS) de Béjaïa qui est venue à la rescousse, défendant l'Assemblée populaire du chef-lieu de wilaya, dirigée par des élus issus de ses rangs. Cette réaction fait suite aux attaques dirigées à l'endroit de la nouvelle Assemblée qui a opté pour le huis clos imposé lors des délibérations de l'Assemblée et la répartition, décriée, des subventions financières au profit du mouvement associatif.
Le groupe d'associations accusé par le FFS de «répondre aux cercles occultes et d'être manoeuvré par un groupe d'élus qui sont toujours en campagne et qui n'ont pas encore digéré leur défaite, et sans doute rongé par le remords des avantages perdus».
Concernant le huis clos, les rédacteurs avaient indiqué qu'il a été adopté à l'unanimité par la majorité des élus présents à la session du 1er avril, en raison du risque de perturbation pouvant découler de la présence des associations lors de la session ouverte au public.
La déclaration de la section FFS de Béjaïa n'a pas laissé de marbre, l'opposition drivée par la liste indépendante du docteur Mohamed Mansouri qui, après deux mois d'existence, a réussi à glaner pas moins de huit sièges dans la nouvelle Assemblée.
Les élus de l'opposition considèrent la sortie publique comme «des insultes» colportées par la section FFS de Béjaïa à l'encontre des électeurs qui nous ont élu démocratiquement à l'Assemblée populaire communale de Béjaïa». «Notre élection est révolutionnaire. Elle ne souffre d'aucune ambiguïté. Elle est non seulement la reconnaissance de la crédibilité de nos élus, mais elle est aussi le fruit de la mauvaise gestion des affaires de notre collectivité dont vous portez l'entière responsabilité», répondent les élus de la liste indépendante «Ensemble pour Béjaïa». En versant dans les qualificatifs insultants et diminutifs, la section FFS de Béjaïa nous rappelle les années de plomb du parti unique qui qualifiait toute contestation démocratique ou sociale «d'agitation de groupuscules», estime l'opposition qui s'interroge quant à «la gestion saine et transparente promise par le FFS» en revenant non seulement sur le recours au vote à huis clos pour délibérer sur les subventions des associations, contrairement à la loi en vigueur (articles 11 et 26 du Code communal)», mais également sur «le refus d'un audit de gestion, notamment les audits sur le foncier, les finances, le parc à matériel, le parc roulant et le comité des fêtes».


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