Algérie

Le feu sous la cendre


Voilà plus de trois mois que le mouvement de contestation poursuit sa mobilisation et ses revendications, dans un climat pacifique, parfois heurté par quelques dérapages plus ou moins dommageables, et que le commandement militaire s'évertue à prôner le dialogue responsable dans l'intérêt supérieur du pays. Il semble que le temps des pourparlers et de la recherche d'une solution consensuelle soit venu, après le tout dernier appel du chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah qui, à Tamanrasset, a explicité davantage les attentes de l'armée en matière de dialogue.Or, ces attentes sont mues par un souci majeur qui est de préserver coûte que coûte la stabilité et la sécurité du pays, dans un contexte de tensions régionales aggravé par la récente offensive du maréchal Haftar contre Tripoli et la multiplication des attentats devenus quasi quotidiens au Mali, au Niger et au Burkina Faso où les affrontements interethniques sont venus se greffer aux actions terroristes.
Le peuple tout entier a en mémoire les terribles années du terrorisme dans notre pays et les infâmes atteintes à son intégrité et à sa liberté. Si aujourd'hui, les jeunes qui constituent la principale force du mouvement de contestation n'ont aucune connaissance de cette décennie noire, il leur incombe, néanmoins, de veiller à ce que le même contexte ne produise pas les mêmes effets. Car, il n'y a aucun doute là-dessus, les forces rétrogrades sont toujours là, tapies dans l'ombre, et elles guettent le moment propice où elles pourront tirer les marrons du feu. On les a vues, certains vendredis, tenter de s'imposer au coeur du Hirak, signe que ces tentatives confirment leur présence sournoise dans le mouvement et leurs desseins funestes qui n'ont évidemment rien à voir avec les attentes des milliers de jeunes gens et jeunes filles engagés dans le Hirak. Il faut comprendre, à un moment aussi crucial pour le devenir du pays, que le danger n'est pas théorique et encore moins spéculatif, tant à nos portes qu'au coeur même de la maison Algérie. L'offensive de l'armée nationale autoproclamée du maréchal Khalifa Haftar contre le gouvernement d'union reconnu par la communauté internationale est curieusement intervenue au moment où notre pays avait fort à faire, avec le coup de force de la Içaba, résolue à poursuivre son oeuvre destructrice. Ce faisant, il démontre que les efforts des deux pays voisins que sont l'Algérie et la Tunisie comptent à ses yeux pour du beurre et que, fort du soutien de l'Egypte et des royaumes du Golfe accompagnés par les appétits des grandes puissances, il poursuivra son agression, quitte à enflammer la région où les groupes terroristes de tout acabit sont en train de se frotter les mains.
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