Algérie

Le feu en la demeure


Tizi Ouzou sera totalement sécurisée en 2009, a déclaré il y a dix jours Ali Tounsi, le directeur général de la Sûreté nationale, en visite d'inspection dans la région. Mais 2009, c'est déjà demain et les citoyens qui vivent le cauchemar du terrorisme depuis des années ne sont pas près de croire à cette promesse. Hier, le réveil de la population de la ville de Tizi Ouzou a été brutal. Tous ont compris qu'il s'agissait d'une bombe et que les dégâts devaient être énormes.Le spectre de l'attentat kamikaze a trop longtemps plané sur le chef-lieu de wilaya et le commun des citoyens savait que le renforcement des protections autour des structures officielles et des corps de sécurité était dérisoire. La guerre contre le terrorisme n'est pas encore gagnée, en dépit des déclarations régulières des autorités annonçant depuis une décennie « le dernier quart d'heure » des groupes armés islamistes.L'histoire bégaie, plongeant davantage la population dans l'angoisse de lendemains invariablement sanglants. En mars 1996, un attentat à la voiture piégée ' les attentats suicide n'avaient pas encore été inventés par la nébuleuse islamiste ' avait visé la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou, faisant 6 morts. L'attaque survenait au lendemain de l'intervention du chef de gouvernement de l'époque, devant le Conseil de transition, déclarant que « la situation sécuritaire s'est grandement améliorée sur le terrain ». Le chef de gouvernement s'appelait' Ahmed Ouyahia. Douze ans plus tard, on retrouve les mêmes déclarations lénifiantes.Le mois dernier, à l'occasion d'une cérémonie de sortie d'une promotion à l'Ecole supérieure de police, à Alger, YazidZerhouni estimait que « la situation s'est nettement améliorée ». Au point qu'un fourgon chargé d'explosifs quitte les maquis limitrophes de Tizi Ouzou, « ratissés » en avril dernier, passe les barrages des services de sécurité et vient exploser en plein centre-ville, entre un commissariat de police et une caserne militaire. Une attaque qui relève plus du défi que de la diversion, comme le déclare régulièrement le ministre de l'Intérieur. Mais le doute commence à gagner les autorités en charge du secteur.Les dispositifs mis en place depuis deux ans sur les axes routiers et à l'intérieur des villes n'ont pas endigué la menace terroriste. Zerhouni a reconnu, hier à Tizi Ouzou, une défaillance dans le système de sécurité. Depuis le coup porté en amont à la lutte antiterroriste, en désarmant les patriotes et les groupes de légitime défense (GLD) qui avaient réussi à neutraliser les groupes armés dans leurs propres tanières, l'Etat n'arrive plus à trouver la parade à la subversion islamiste. La première position à adopter est de reconnaître que le terrorisme s'est durablement réinstallé.
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