Algérie

Le feu des hésitations de la chefferie



Les pressions se multiplient sur une économie algérienne restant pour l'essentiel mono exportatrice, et de plus en plus gourmande en consommation, en dépit des mesures prises par le gouvernement pour faire reculer le déficit commercial.Le ministre du Commerce lui-même a déclaré récemment «qu'il y avait le feu à la maison», en raison de la faiblesses des opérateurs rattachés à l'import/export, qui n'investissent pas en amont, se contentant de la facilité d'hiberner en aval comme l'explique Benmeradi. Le creusement de la balance commerciale est un indicateur très révélateur de l'état de santé d'une économie. Les décisions prises par le gouvernement de freiner l'hémorragie des réserves de change en suspendant 851 produits à l'importation, quoique avantageuse pour parer au plus pressé, n'apportent pas de solutions sur le long terme, car les maux sont bien plus profonds. La production d'intrants à la portée des industriels algériens ne se fait pas, «a quelles exceptions près» ; nos manufacturiers préfèrent faire venir les matières premières de l'extérieur, tout en se blottissant derrière le protectionnisme de l'Etat ; un protectionnisme qui n'a que trop duré au détriment de la créativité, et des innovations. Il est pour le point regrettable qu'en examinant les 99 chapitres contenus dans le Tarif douanier, on relève pas moins de 95 chapitres au désavantage de l'Algérie, seuls les hydrocarbures sauvent la face quelque peu a la sphère du commerce extérieur. Lorsque l'Algérie exporte 4 produits, elles ont importe 100, tel est le désolant constat fait pas le ministre lors d'une récente interview donnée à l'agence officielle. Le secteur privé qui devait en principe devenir l'alternative aux carences perdurant du secteur étatique, ne fait pas mieux que ce dernier, pour sauter sur toutes les opportunités offertes par le gouvernement ces derniers mois, afin de diversifier l'économie. Benmeradi rapporte dans son constat que l'Algérie produit en deçà de ses capacités réelles, que nous savions déjà. Non seulement, il s'avère que nos outils de production font de la résistance à la performance, de plus, les importations inondant le marché local se négocient en monnaies fortes, dont la parité pénalise les consommateurs algériens, et l'Etat algérien qui est bien obligé de «subventionner les importations» indirectement par le biais des règlements bancaires auprès des fournisseurs. Le ministre promet de faire une rétrospective à partir de l'an 2000 pour cibler les disfonctionnements de l'économie algérienne. D'ores et déjà, nous pourrions citer les concentrations d'intérêts sur les hydrocarbures, ainsi, que les influences qu'exercent certains acteurs politiques sur les choix économiques pragmatiques. On ne construit pas une macroéconomie avec des rhétoriques qui ont démontré leurs limites. L'Algérie à des capacités en ressources naturelles gigantesques, encore sous ou pas du tout exploitées. Un industriel algérien a dit : «La demande nationale est forte, mais l'offre nationale fait défaut», en se référant au secteur minier négligé.


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