A quelques
semaines de la date habituelle de sa tenue, c'est-à-dire la première dizaine de
juillet, le plus grand flou entoure la quatrième édition du Festival
international du cinéma arabe d'Oran.
L'absence
d'informations précises concernant cette manifestation au niveau central
justifie les inquiétudes des femmes et hommes de culture de la ville d'Oran. En
effet, la consultation du site du ministère de la Culture ne rassure aucunement
ceux qui s'interrogent sur le devenir de l'unique festival international
accordé à Oran. Le tableau des manifestations internationales qu'organise cette
institution de la République mentionne juste la dénomination du festival, la
ville devant l'abriter et son commissaire. Ainsi donc, même le ministère de la
Culture n'a pas encore fixé la date exacte de la quatrième édition du Festival
du cinéma arabe d'Oran. Doit-on imputer cette absence d'accord sur une date
d'un événement culturel à un conflit de parrainage entre le ministère de la
Culture et l'institution de la télévision ? Possible. Contentons-nous de
rappeler que le département de Khalida Toumi n'a jamais caché son ambition de
superviser et parrainer ce festival.
Les Oranais et leurs hôtes se souviennent que
la ministre de la Culture a brillé par son absence lors de la cérémonie
d'ouverture de l'édition de l'an dernier. D'ailleurs, interrogé sur cette
absence, Hamraoui Habib Chawki, ex-DG de l'ENTV et commissaire du festival,
s'est contenté de confirmer qu'elle a été officiellement invitée. Est-ce que le
remplaçant de Habib Chawki considère que l'organisation de ce festival fait
partie de ses prérogatives ?
Autre fait qui a suscité les inquiétudes des
Oranais soucieux que leur ville garde et s'approprie ce festival. Il y a
quelques semaines, sur le même site du ministère de la Culture, le nom de Ahmed
Bedjaoui a été mentionné en tant que commissaire du festival. Ce dernier est
connu pour sa grande culture cinématographique et avait animé pendant des
années une émission sur le cinéma au niveau de la défunte RTA. Bedjaoui a
déclaré à des journalistes qu'il n'a jamais été contacté par quiconque et que
personne ne lui a proposé de présider au sort du festival. Ce qui a été
interprété comme une manière de décliner l'offre. Juste après cette sortie
publique de Bedjaoui, son nom a été enlevé du tableau affiché sur une des pages
du site du ministère de la Culture. Actuellement, on y lit le nom de Orif
Mustapha, l'actuel directeur de l'AARC (Agence algérienne de Rayonnement
culturel). Ce dernier a collaboré avec Mme Khalida Toumi, lors de la
manifestation «Alger capitale de la culture arabe» lorsque certains lui ont
remis leur démission en cours de route. Un autre facteur motive l'inquiétude
des Oranais. Ils savent que la préparation d'une manifestation, d'envergure
internationale de surcroît, nécessite des mois. Les cinéastes et les
comédiens ont leur propre agenda et, généralement, ils vadrouillent de
festivals en rencontres durant la saison estivale qui va de pair avec les
activités artistiques et culturelles dans toutes les villes du monde. On estime
qu'il est déjà trop tard pour bricoler un festival pour faire taire les
critiques. On préfère un report de quelques semaines, voire même de quelques
mois à un bâclage. D'ailleurs, dans certains milieux, on commence à réfléchir à
un regroupement des bonnes volontés pour récupérer cette manifestation et
participer à sa gestion. On se remémore encore comment les Oranais ont assisté
en spectateurs lors des deux dernières éditions à une manifestation qui porte
et engage l'image de leur ville. D'autres craignent une délocalisation de ce
festival vers Alger ou une toute autre ville. Dans ce sens, on évoque le
Festival de la chanson raï, transféré d'Oran vers Sidi Bel-Abbès pour
disparaître totalement. En tout cas, le tableau affiché sur le site du
ministère de la Culture ne le mentionne pas. Sidi Bel-Abbès n'aura à organiser
que le Festival international des danses populaires qui aura lieu du 12 au 18
juillet prochain. Ainsi, une fois le rideau tombé sur la Coupe du monde, Oran,
qui reçoit des dizaines et des dizaines de milliers d'estivants, risque de
renouer avec le vide et l'ennui. Tout indique qu'elle manquera d'une animation
artistique et culturelle à la dimension de la réputation qu'elle s'est
construite.
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Posté Le : 16/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com