Le festival du raï se heurte à l'intolérance des islamistes
Les islamités tentent de se refaire une nouvelle virginité en vilipendant les organisateurs du festival de la chanson raï, qui se tient du 2 au 8 août à Sidi Bel Abbès. C'est le bureau local du parti d'El Islah qui, dans un communiqué rendu public le jour même de l'ouverture du festival, s'est chargé de désigner le raï comme une « menace » pour la société et « une grave déviation morale ». Les rédacteurs du communiqué s'en sont pris frontalement à la directrice de la culture, allant jusqu'à la qualifier de « source du mal ». La réaction des pouvoirs publics ne s'est pas faite attendre et s'est traduite par le dépôt d'une plainte contre les auteurs du communiqué. Ces derniers, véhiculant un discours violent, auraient été auditionnés par la police, selon une source proche du commissariat du festival du rai. « Le festival du raï est une manifestation culturelle que le ministère de la Culture a institutionnalisé pour sauvegarder un genre musical décidément ancré dans la société », a réagi la directrice de la culture, ajoutant : « De telles déclarations renseignent, on ne peut mieux, sur les idées rétrogrades que prônent les tenants de l'obscurantisme au niveau local. » Cheb Abdou, qui s'est produit mardi sur la scène du 24 Février, a été perçu par de nombreux observateurs comme une « réponse claire à ceux qui veulent diaboliser la musique raï ». Il convient de rappeler que le premier festival du raï, organisé à Oran en 1985, avait connu une opposition farouche de la part des islamistes. C'était, curieusement, au moment où le pouvoir en place accordait son quitus à un genre musical qu'il s'est efforcé d'isoler des années durant.
Posté Le : 07/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Abdelkrim
Source : www.elwatan.com