Algérie

Le Festival de Djoua fait une pause Sa 4e édition n'a pas eu lieu cette année à Béjaïa



Un rendez-vous et pas des moindres a manqué cette année dans le calendrier estival de Béjaïa.
Le Festival de Djoua, lancé en août 2009 sur les montagnes d'Aït Bimoun, surplombant la baie de Béjaïa, dans la commune de Boukhelifa, à l'est du chef-lieu de wilaya, n'a pas eu lieu cet été pour sa quatrième édition que des milliers de fidèles ont pourtant attendue. Ramadhan '
Oppositions ' Essoufflés ' Beaucoup se sont interrogés sur cette absence ressentie. Contre toute attente, ses organisateurs ont tout simplement décidé de faire une pause. «Une pause nécessaire et programmée pour faire le point sur cette expérience et examiner son prolongement par la mise en 'uvre des projets déclinés, depuis son lancement, par le festival» écrit le comité d'organisation sur le site Web du festival. Voulu comme «une manifestation culturelle et pédagogique au service d'un projet de développement de territoire», le Festival de Djoua s'est donné un objectif clair, celui «de sensibiliser les esprits à l'idée d'un possible développement économique et social s'appuyant sur la mobilisation des ressources locales et des savoirs issus de la tradition», comme mentionné sur son site Web. Un programme ambitieux qui n'a pas été sans embûches.
Accueilli au pied du mont de Yemma Djoua, qui culmine à 1005 m d'attitude, sur un vaste site dit Taliwine, avec le consentement de tous dont les propriétaires terriens, le festival a pu tenir sa première édition, du 5 au 11 août 2009, sous la houlette de l'Association de protection et de développement du patrimoine et du tourisme Djoua. Un homme, natif de la région et installé depuis plus de 30 ans en France, est derrière cette initiative : Boubekeur Khelfaoui. De gros moyens ont été engagés pour réussir et pérenniser le rendez-vous. Une cinquantaine de stands, des tentes dont de grandes khaïmas, chapiteau, pagodes et cabines sahariennes ont accueilli exposants et visiteurs des régions différentes sur un site montagneux, électrifié pour l'occasion. En plus de la tenue de conférences, la colline a vibré à l'occasion de galas mémorables animés, durant sept jours, par les mobilisateurs de foules que sont, entres autres «ambianceurs», Amazigh Kateb, Ali Amrane, Cheikh Sidi Bémol, Abranis et Akli D.
Des navettes ont été mises en place pour permettre le transport des festivaliers vers la montagne, mais qui se sont avérées insuffisantes face à l'importance de l'affluence. Le même engouement a marqué la deuxième édition, qui a eu lieu du 15 au 22 juillet 2010, sur le même site, avant que n'apparaissent les oppositions des propriétaires terriens qui feront déloger le festival de ce site au motif qu'il «a dévié de sa trajectoire de tourisme propre» et qu'il a été organisé «au détriment de nos us et coutumes», avait écrit, en 2010, l'association du village Djoua. Sous la contrainte, les organisateurs ont dû dénicher en catastrophe un autre site, celui de Takintoucht, des terrains du domaine forestier, plus bas que le premier, pour pouvoir tenir, in extremis, la troisième édition du festival, l'été 2011. Une troisième édition qui semble avoir épuisé l'association organisatrice. L'élan pris par le festival semble avoir été émoussé par des obstacles qui ont abouti à son interruption que ses organisateurs disent être temporaire.
«Des choix s'imposent à chaque étape et s'agissant de cette année, l'heure est à la préparation des conditions de lancement des projets envisagés. Ces projets constituent, avec le festival, la substance essentielle de notre contribution à la valorisation touristique de la baie de Béjaïa», écrit sur le Net le comité organisateur de ce festival qui nous donne rendez-vous pour l'été prochain. Les projets ' Ce sont les équipements annoncés déjà pour être implantés dans la montagne. A commencer par le Fantasticable, qui permet de glisser sur un câble et avoir la sensation de voler. «L'étude a été faite, le circuit était prêt et la moitié du matériel a été réceptionnée au port. On allait creuser les fondations avant que n'apparaissent les oppositions», nous affirme un des organisateurs.
Le conflit foncier, pendant au niveau de la justice, a donc imposé le changement de site l'année dernière qui, à son tour, a tout remis à zéro. Il faudra ainsi refaire l'étude et arrêter un nouveau circuit en attendant de réceptionner le reste de l'équipement. Trois autres infrastructures dédiées au tourisme, que l'on veut promouvoir dans la région, sont aussi en projet : la Via Ferrata, un parcours en voie ferrée, montée sur un flanc rocheux alliant escalade et randonnée, une école de formation en parapente et un téléphérique. «La pause de cette année nous permettra de bien réfléchir pour revenir l'année prochaine avec des correctifs et une meilleure organisation», promet, en répondant à El Watan, un des responsables de l'organisation.


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