Le Forum des chefs d'entreprises par la voix de son président Reda
Hamiani est revenu à de meilleurs sentiments vis-à-vis du gouvernement. Il s'en
est exprimé hier dans une émission politique animée par Djahida Mihoubi sur les
ondes de la radio nationale chaîne trois. On en retient, principalement, que le
soutien du FCE au gouvernement est acquis.
«Nous sommes tout à fait
satisfaits de la politique tracée par le gouvernement», a déclaré Reda Hamiani,
président du Forum des chefs d'entreprises, qui était l'invité de l'émission
hebdomadaire politique de la radio chaîne trois. «C'est une politique
ambitieuse et volontariste qui se traduit par des programmes de réalisation
d'infrastructures et par la mise à niveau d'un bon nombre d'entreprises
locales», a commenté le représentant de cette organisation patronale qui compte
cinq cents entreprises. On note que cette prise de position survient quelques
jours après la déclaration de politique générale du Premier ministre Ahmed
Ouyahia devant les députés.
Ahmed Ouyahia avait subi les
foudres du FCE après la promulgation de la loi de finances complémentaire 2009.
A ce moment-là, le Forum des chefs d'entreprises déplorait le choix du
gouvernement de recourir à l'ordonnance et «échapper ainsi à un débat de fond
et à une réflexion approfondie sur les choix fondamentaux qui doivent
déterminer une fois pour toutes la politique économique du pays». Le FCE
estimait que «l'absence de concertation, l'autoritarisme qui dicte les
décisions économiques réduit la crédibilité de ces mesures et risque de
conduire à la paralysie du pays, d'autant plus que tout ce dispositif est
assujetti pour son application à la préparation de trente-trois textes
réglementaires qui, au rythme actuel de fonctionnement de notre administration,
nécessiteraient plusieurs années pour leur élaboration». L'organisation
patronale critiquait notamment l'institution du crédit documentaire comme
unique mode paiement des importations, ce qui avait entraîné le retrait de ses
rangs des entreprises publiques (douze) telles que Cosider ou Air Algérie. Le
président du FCE espère que ce n'est qu'une « brouille passagère».
Un «soutien critique» soft
En tous cas, le FCE, très conscient de ses intérêts, est revenu à de
meilleurs sentiments vis-à-vis du gouvernement. Dans cet esprit, récemment, en
assemblée générale, il a décidé de participer à la prochaine tripartite si on
l'y invitait. Il ne veut pas pratiquer la politique de la chaise vide et
entend, par le dialogue, faire passer les vues du monde industriel et des
services qu'il représente.
Hier au cours de l'émission
radiophonique, son président, l'ancien ministre et homme d'affaires, Reda
Hamiani, s'est engagé, au nom de son organisation, à traduire la politique du
gouvernement sur le terrain de la croissance économique. «Nous sommes là pour
traduire sur le terrain de la croissance, les décisions des autorités
politiques et nous sommes mobilisés pour garder le taux de croissance dans
l'industrie et les services supérieur à 6%», a-t-il déclaré. Il n'a pas manqué
de souligner que «la part du privé a augmenté considérablement au cours de ces
dernières années». Selon son estimation, «le secteur privé est à l'origine de
80% des richesses créées dans notre pays».
L'ancien ministre maintient
toutefois le Forum des chefs d'entreprises dans une posture de «soutien
critique» soft. Reda Hamiani a relevé les diverses contraintes que subissent
encore les entrepreneurs. Il a déploré les problèmes posés par la bureaucratie
dans le traitement des différents dossiers commerciaux et industriels ainsi que
«la frilosité des banquiers». Sur un autre plan, il a noté une reprise dans la
minoterie, l'industrie de la semoule, des pâtes, et l'agriculture. Il a surtout
exprimé sa grande satisfaction par rapport au plan quinquennal 2010-2014 et au
rôle que sont appelées à jouer les entreprises algériennes. Il avait déjà formulé
cette position, dernièrement, en exprimant son adhésion totale à l'option
stratégique qui fonde ce plan, à savoir «la valorisation des capacités
productives et du potentiel économique par la mobilisation des ressources
nationales, l'amorce d'un nouveau processus de croissance par la création des
conditions propices au développement de nouvelles entreprises…».
Sur d'autres sujets d'actualité,
durant cette émission, Reda Hamiani a notamment exprimé le soutien du FCE à la
politique de réconciliation nationale. A propos de la liberté de culte, il a
notamment jugé qu'il «faut qu'en haut lieu soit affirmée cette liberté», «c'est
important que ce soit dit officiellement», a souligné Reda Hamiani faisant
allusion à ce qu'a exprimé dans le même sens le Premier ministre.
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Posté Le : 31/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Oualid Ammar
Source : www.lequotidien-oran.com