Algérie

Le FCE identifie les solutions avec les membres du gouvernement



Le FCE identifie les solutions avec les membres du gouvernement
Préserver l'intérêt de l'entreprise, notamment privée, pourvoyeuse d'emplois et de richesses, tel est le grand challenge que compte relever le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, élu le 27 novembre 2014 à la tête de cette organisation patronale.«C'est un défi que nous voulons relever. Des entreprises sont en difficulté et il faut trouver ensemble les solutions à cette situation. C'est pourquoi le FCE se doit de devenir une force de proposition, et une voix qui jouit d'une base solide», a indiqué récemment M. Haddad, lequel estime que le secteur privé en Algérie joue un rôle très important dans le développement du pays. En témoignent, les 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires des entreprises affiliées au FCE, lesquelles emploient plus de 200 000 salariés.Ainsi, pour réussir ce challenge, le Forum organise, depuis le 19 janvier, une série de rencontres avec différents départements ministériels. L'objectif étant d'examiner les contraintes auxquelles font face les producteurs nationaux et identifier des solutions à ces contraintes. Ces rencontres seront sanctionnées par la création de commissions mixtes dont les résultats de travail seront soumis au Premier ministre.Améliorer la qualité du produit nationalAinsi, lors d'une rencontre de concertation, Ali Haddad a examiné avec le ministre du Commerce, Amara Benyounès, les moyens de renforcer l'entreprise économique nationale afin de permettre la diversification de laproduction locale et l'amélioration de la qualité. M. Benyounès avait, à ce titre, fait part de la ferme volonté du gouvernement d'«accorder la priorité à l'entreprise algérienne, pour lui permettre d'améliorer la qualité de son produit, et à la protection de l'économie nationale dans un contexte marqué par la chute des prix du pétrole».Aux yeux du ministre du Commerce, «il est impossible de donner en 2015 des réponses administratives à des problèmes d'ordre économique et il est par conséquent important de trouver des solutions purement économiques et de mettre en place des mécanismes pour améliorer la production nationale».La rencontre a porté également sur les moyens idoines de réduire l'importation et l'étude du mode de consommation du citoyen algérien.Pour sa part, le président du FCE a indiqué que les propositions formulées visaient à améliorer l'organisation de l'entreprise algérienne et le produit national ce qui influera de manière directe sur la facture de l'importation qui pourrait avoisiner, selon le ministre du Commerce, les 60 milliards dedollars en 2015, dont 62% pour les matières premières et équipements, alors que l'importation des produits alimentaires pourrait s'élever à 9,5 milliards de dollars.Le premier responsable du secteur estime que la problématique pour l'Algérie ne résidait pas dans l'augmentation des importations, mais dans le confinement de l'exportation aux seuls produits énergétiques, d'où l'impératif de diversifier l'économie nationale à travers la facilitation de l'investissement et l'attrait des investissements étrangers.Pour ce faire, le ministère du Commerce envisage d'instituer une commission conjointe avec le patronat et les syndicats nationaux pour examiner les différentes questions liées à l'économie nationale et réfléchir au développement de l'entreprise algérienne et à l'organisation d'autres rencontres avec le FCE.Le patron du FCE s'est également réuni avec le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune.Lors de cette rencontre, deuxième du genre, Ali Haddad a mis l'accent sur la nécessité de «prioriser, encourager et améliorer la qualité du produit national pour diversifier l'économie nationale et réduire la facture d'importation de bien et services».M. Tebboune n'a pas manqué, à ce titre, de rappeler l'instruction promulguée récemment visant à interdire aux entreprises de réalisation dans le secteur du bâtiment d'importer tout matériau de construction produit localement. L'objectif étant d'encourager la production nationale. Cette interdiction sera appliquée graduellement, selon M. Tebboune. Néanmoins, en contrepartie, les producteurs nationaux doivent s'engager à améliorer la qualité de ces matériaux.Pour ce qui est de la rencontre entre le FCE et le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, elle a été l'occasion aux deux parties de recenser les problèmes et les contraintes rencontrés par les investisseurs activant dans ce secteur important.D'où vient la décision de créer une commission mixte regroupant des représentants du ministère de la Santé et ceux du FCE. La commission aura à sa charge l'examen des moyens devant faciliter l'investissement dans l'industrie pharmaceutique.Le président du FCE a, à ce titre, mis l'accent sur la nécessité de «prioriser,encourager et aussi améliorer la qualité du produit national pour diversifier l'économie nationale et réduire la facture d'importation de biens et services».Il estime que l'administration est actuellement déterminée à relancer l'entreprise nationale publique ou privée et à soutenir le produit local en affirmant la nécessité de créer des partenariats entre le secteur public et privé pour bâtir une industrie forte. Un point relevé, lors de sa rencontre avec le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib.«Nous avons décidé d'?uvrer pour la création de ponts entre le public et le privé d'une part et d'autre part entre l'opérateur économique et l'administration», a-t-il indiqué.Ces efforts de rapprochement et de coordination entre différents acteurséconomiques, a-t-il poursuivi, profiteront à l'économie nationale qui doit se libérer progressivement de la dépendance aux hydrocarbures et aux fluctuations de leurs cours sur les marchés internationaux.Cette rencontre a été sanctionnée par la création d'une commission mixte regroupant des représentants du département de M. Necib et ceux du FCE. Une commission qui sera mise en place prochainement pour examiner les voies et moyens à même de favoriser le développement de l'investissement, de l'étude des procédures et textes de lois régissant le secteur et de recenser les problèmes et les contraintes auxquelles font face les entreprises nationales en vue de présenter des propositions.Ali Haddad, lors de sa rencontre avec le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, a évoqué les voies et moyens de développer le secteur agroalimentaire, notamment les filières lait et céréales.Cette rencontre a été couronnée par la mise en place d'une commission mixte entre le ministère et le FCE, avec pour objectif d'aplanir les difficultés rencontrées par les entreprises opérant dans le domaine agricole.M. Haddad a, à ce titre, rappelé que le ministre a donné des directives pour favoriser le produit national et de développer ses capacités concurrentielles.Le président du FCE a appelé par ailleurs à ?uvrer à la promotion du produit national en coordination avec le secteur agricole notamment dans les wilayas du sud du pays.Une autre commission sera créée prochainement entre le ministère des Travaux publics et le Forum pour permettre aux entreprises algériennes de mieux s'impliquer dans la réalisation des projets du secteur, a indiqué le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, à l'issue d'une rencontre avec Ali Haddad.Le FCE appelle à la rationalisation des transferts sociauxAfin de consolider le principe de la solidarité nationale en touchant de manière ciblée la frange de population qui a le plus besoin du soutien de la collectivité nationale, le président du FCE a plaidé, lors de sa rencontre avec le ministre des Finances, Mohamed Djellab, pour la «rationalisation des transferts sociaux».Ali Haddad, a appelé aussi à «la nécessité d'accorder une attention plus soutenue au développement des marchés financiers et d'offrir d'autres modes de financement aux investissements publics que le financement par le Trésor, la nécessité de mesures rendant l'acte d'investir et de produire plus incitatif que l'acte d'importer».Concernant l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS), dont le taux a été unifié à 23% dans le cadre de la loi de Finances 2015, «le FCE a demandé de revoir cette disposition dans le sens de privilégier davantage lesproducteurs».Le président du FCE a, en outre, souligné que la règle dite des 49/51% régissant les investissements étrangers en Algérie et le code des marchés publics devraient contribuer à développer la sous-traitance et le marché des assurances relevant l'importance d'évaluer et de revoir les dispositifs d'aide à l'entreprise.Tout en mettant en évidence la volonté des investisseurs privés de pénétrer le marché du transport aérien, Ali Haddad a préconisé, lors de sa rencontre avec le ministre des Transports, Amar Ghoul, de donner la priorité à Air Algérie pour les dessertes lucratives à même d'améliorer les performances de cette compagnie publique et de réduire les retards au décollage.Le ministre des Transports a indiqué, à ce titre, que «la loi en vigueur autorise aux compagnies privées l'accès au marché du transport aérien».Et de préciser que «l'opération doit, cependant, être encadrée, en tirant les enseignements des précédents dossiers», en allusion à l'affaire de la compagnie aérienne Khalifa Airways. Durant sa rencontre avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, le patron du FCE a fait part despréoccupations des entreprises tout en formulant les propositions à même de lever les obstacles entravant leur développement.À cet effet, Ali Haddad a suggéré, notamment, la possibilité de la mobilité de la main-d'?uvre recrutée par le biais de l'Agence nationale de l'emploi (Anem), d'une wilaya vers une autre.M. Haddad a justifié cette demande par la nécessité d'adapter l'offre de la main- d'?uvre qualifiée aux besoins spécifiques des projets, notamment ceux exigeant des connaissances et un savoir-faire particuliers.Il a également appelé à une permanisation systématique des travailleurs contractuels après leur période d'essai.À l'issue de cette rencontre, il a été décidé de créer incessamment une commission mixte entre le département de Mohamed El Ghazi et le FCE, et ce, pour l'élaboration du futur code du travail.Lors de sa réunion avec le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui, le président du FCE a exposé le problème de manque de main-d'?uvre qualifiée et a proposé la création de «mini-centres» de formation au niveau des grands projets structurants.Plusieurs chefs d'entreprise ont relevé les difficultés à trouver cette main-d'?uvre sur le marché et proposent de «repenser les plans de développement des secteurs économiques».Notons que le président du FCE, outre ses entrevues avec différents ministres, s'est réuni avec le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, où il a émis le v?u que le Parlement puisse apporter son soutien aux entreprises économiques privées notamment lors de l'examen des projets de loi de Finances, à travers un soutien aux entreprises productrices qui contribuent à la création d'emplois. Il s'est également réuni avec le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Il a, à cette occasion, affirmé sa «détermination» d'ériger l'entreprise nationale en «locomotive» du développement, à travers le dialogue, la concertation et l'action complémentaire entre tous les secteurs gouvernementaux et les entreprises nationales.Notons enfin que les résultats de cette série de rencontres seront soumis auPremier ministre.B. A.




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