Algérie

Le FCE critique la politique économique du gouvernement La descente aux enfers du «made in Algeria»



L'industrie algérienne est dans la zone rouge. Avec 4,5 % en 2007 contre 20 % en 1977, «le made in Algeria» a quasiment achevé sa descente aux enfers. La situation de la production nationale inquiète sérieusement le FCE (Forum des chefs d'entreprises). Son président Réda Hamiani a tiré encore une fois la sonnette d'alarme et met en garde contre la disparition totale de l'industrie algérienne. «La zone de libre-échange avec l'Europe entrera en vigueur en 2017. D'ici là, nous perdrons, chaque année, 10 % de protection sur les produits fabriqués localement. Pour le moment, on n'est pas prêt pour affronter l'importation massive des produits européens», a averti M. Hamiani, lors d'une rencontre avec des hommes d'affaires à la Chambre de commerce et de l'industrie de l'Oranie (CCIO). Cette descente aux enfers de l'industrie nationale se traduit, selon le président du FCE, par l'incapacité de l'Algérie à exporter plus de 500 millions de dollars en dehors des hydrocarbures. En 2007, l'Algérie a importé pour 27 milliards de dollars et ce chiffre atteindra 44 milliards de dollars en 2010, selon M. Hamiani. «Nous exportons annuellement 250 millions de dollars de produits en dehors des hydrocarbures. Le chiffre officiel évoqué 1.4 milliard de dollars, mais en le décortiquant, on trouve que les déchets ferreux et non ferreux et les produits para-pétroliers constituent 75 % de ces exportations. Le Mali fait mieux que l'Algérie», a-t-il remarqué avant de s'interroger : «Et s'il n'y avait pas les hydrocarbures ?». Le président du FCE a exprimé sa déception vis-à-vis de l'accord d'association avec l'UE. «Cet accord est décevant. On a eu beaucoup de commerce et pas d'investissements», a expliqué M. Hamiani. La faute ? «L'Algérie applique le libéralisme sans aucune protection du produit local et sans aucune contrepartie à l'ouverture de son marché aux produits étrangers. Les grandes puissances économiques protégent leurs marchés et l'Algérie ne le fait pas», a-t-il déploré. M. Hamiani a assuré que les investisseurs étrangers ne viendront pas tant que l'accès au marché algérien est totalement libre. «Les investisseurs étrangers viendront pour deux raisons: la main-d'oeuvre bon marché et le marché. L'Algérie n'est pas compétitive sur le coût du travail devant les pays asiatiques. Il reste le marché, mais ce dernier est totalement ouvert, donc les étrangers préfèrent le commerce aux investissements», a expliqué Hamiani. Il a donné l'exemple de la Tunisie qui oblige les constructeurs de voitures à investir sur son territoire. M. Hamiani a donné l'exemple de Renault qui a annoncé des investissements dans une usine au Maroc et l'ouverture d'un grand magasin de pièces de rechange en Algérie. Le président du FCE a déploré la politique économique du gouvernement d'importer des autoroutes, des usines de dessalement, des bâtiments, du rail, etc. «Il fallait les faire fabriquer ici en obligeant les groupes étrangers au transfert de technologie et de savoir-faire», a proposé M. Hamiani. En clair : l'Algérie aurait dû exiger le transfert de technologie en échange des contrats dans les travaux publics, les chemins de fer, le bâtiment, etc.  Le président du FCE a critiqué les banques trop dépendantes du pouvoir politique, les importateurs qui inondent le marché national en produits étrangers sans aucune contrepartie pour le pays. Il a plaidé pour la dépénalisation des actes de gestion pour permettre aux banques d'octroyer des crédits selon les règles du marché. Le président de la CCIO, Ali Habbour, a également critiqué la libéralisation sauvage de l'économie et l'absence d'aides aux entreprises privées. Il a également déploré le retour aux subventions des années de l'économie dirigée et a plaidé pour l'octroi de crédits à long terme à l'économie. Le FCE veut s'ouvrir aux petites entreprises


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