Le faux suspense entretenu par le MSP

LeMSP, contrairement à ses deux autres partenaires dans l'alliance présidentielle,n'a pas encore fait connaître de position officielle concernant le troisièmemandat pour lequel Bouteflika est « sollicité » àtravers la multitude d'appels qui émanent d'organisations, associations etautres représentations autoproclamées de «la société civile ».Sonattitude dénote dans le camp de la mouvance présidentielle qui s'est mise enbranle en faveur de ce troisième mandat. Normal par conséquent qu'elle intrigueet suscite des lectures contrastées dans le milieu médiatique.Ilen est une prédominante qui l'explique par le débat non encore tranché qui sedéroulerait au sein du MSP sur la question, et cause de divergences entre sesinstances dirigeantes aux conséquences potentiellement graves pour l'unité deses rangs. Quelques déclarations ambiguës faites sur le sujet par despersonnalités d'une certaine influence dans les rangs du MSP peuvent effectivementconduire à supposer que c'est cela la cause de l'indécision prolongée du parti.Pource qui nous concerne, nous ne croyons aucunement à l'existence d'une « fetna » au MSP concernant le troisième mandat. Mieux, nousavons la certitude que Boudjerra Soltaniet ses compagnons dans la direction ont déjà opté pourle positionnement du parti.Anotre sens, le ralliement du MSP aux partisans d'une troisième reconduction demandat pour Bouteflika ne fait aucun doute. Sauf quece sont des calculs qui lui dictent le moment où il le fera officiellementsavoir. La question n'est donc pas de savoir si le MSP va rejoindre ou non lecamp du soutien, mais pourquoi il entretient l'apparence de suspense enaffectant un air d'incertitude sur sa décision finale.Cen'est certainement pas par « coquetterie politique » que BoudjerraSoltani et le MSP agissent dans cette affaire. Dansleur comportement, il y a d'abord la résolution de ne pas apparaître à laremorque du FLN, qui a pris l'initiative de lancer la campagne en faveur dutroisième mandat. Pour que leur ralliement apparaisse comme un acte relevant dela seule décision interne, les instances dirigeantes du MSP ontconvenu de ne le faire connaître qu'après que Bouteflikaaura formellement fait savoir qu'il accepte de postuler à une troisièmecandidature.Ense donnant ce recul et en laissant supposer qu'un débat interne a lieu dans leparti sur le sujet du 3ème mandat, les dirigeants du MSP veulent accréditer l'illusionque leur formation n'est pas la machine à approuver docile que sont les deuxautres partenaires dans l'alliance présidentielle. Mais ne sont dupes de lamanoeuvre que ceux qui veulent l'être, tant le parti islamiste a usé jusqu'à lacorde ce genre de stratagème.LeMSP et bel et bien dans la « maison de l'obéissance », quelles que soient lesnuances qu'il mettra dans l'expression de sa «baya». Leparti de feu Mahfoud Nahnaha trop pris le goût de la participation aux avantages que distribue le pouvoirpour envisager de retourner à l'opposition, d'autant qu'il a perdu tout crédità la représenter.