Une autre journée d'enfer a été vécue hier sur les routes de Tizi Ouzou. Pour fuir le blocage de la route nationale à Oued Aïssi, des files de voitures se sont répandues sur des chemins vicinaux, quasiment à travers champs, pour rejoindre le chef-lieu de wilaya.
Une demi-journée morte, un supplice de plusieurs heures pour des milliers de personnes qui sont à mille lieues de se douter que le fait d'emprunter la route nationale peut virer au cauchemar. Le blocage total sur le lieu de la « protestation » se démultiplie et se reproduit sur les routes secondaires sur lesquelles s'engagent les automobilistes pour tenter de rallier Tizi Ouzou. Même les files venant en sens inverse se retrouvent bloquées, vu l'état des routes à travers les communes de Aït Aissa Mimoun et de Ouaguenoun. Les villageois de ces localités assistent, perplexes, au déferlement de voitures qui se retrouvent très vite immobilisées dans des embouteillages sans fin. Est-ce le prix à payer pour une action « citoyenne », sans doute légitime, puisque la revendication n'est rien d'autre que la construction d'une maison de jeunes, d'une salle de soins et la réfection du réseau d'assainissement ' Le procédé consiste donc à causer le plus de désagréments au plus grand nombre pour faire réagir les autorités. Les victimes collatérales subissent stoïquement la situation, se gardant de charger les personnes à l'origine de ces péripéties. Mais la répétition de ce genre d'actions finit par ternir l'image d'une région déjà en proie à de nombreuses autres catastrophes, comme celles de l'environnement et de l'insécurité. « Intenable », nous a dit hier au téléphone un citoyen qui précise avoir démarré de Fréha à 7h30 pour arriver à Tizi Ouzou à 12h30. 5 heures de route, dans la chaleur et la poussière, pour parcourir 30 km. « Il faut que les autorités prennent en charge les problèmes posés avant que les gens n'aient recours à la violence », dit également ce citoyen de Fréha. 5 heures pour prendre langue efficacement avec les protestataires et lever le siège sur la route nationale dénote en effet une inerte criarde de l'administration et une passivité dont on ignore les objectifs.
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Posté Le : 20/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djaffar Tamani
Source : www.elwatan.com