Le faible prix du pétrole risque de durer

La 20 ème tripartite qui se tiendra le 6 mars à Annaba abordera le thème du dialogue économique et social tout en tenant compte des transformations mondiales.La tripartite entre le gouvernement, les syndicats et le patronat devra déboucher sur des actions concrètes afin de réhabiliter la bonne gouvernance, l'économie de la connaissance et l'entreprise créatrice de richesses.En plus de ces thèmes, et selon le professeur Abderrahmane Mebtoul, il y a lieu de réfléchir aux moyens de faire face à un cours des hydrocarbures faible qui risque de durer dans le temps. Dans ce cas, l'Algérie qui possède d'importantes potentialités de sortie de crise, doit utiliser ses autres ressources et éviter par la même occasion la sinistrose car «l'Algérie n'est pas en faillite avec des réserves de changes de 114 milliards de dollars et une dette extérieure inférieure à 4 milliards de dollars».Même si le pays traverse une situation difficile, «il peut réussir sa transition économique dans un délai raisonnable afin de ne pas retarder les réformes ce qui ne peut que conduire à la désintégration lente, à l'appauvrissement avec l'épuisement de la rente des hydrocarbures».Selon l'économiste, l'Algérie n'aura plus alors les moyens de préparer ces réformes alors qu'elle doit au contraire s'inscrire dans la croissance mondiale tout en mettant en place une véritable économie de la connaissance.A ceci s'ajoute le défi de la création des conditions de mise en place de moyens modernes de financement. Il faut aussi revoir le Code du travail conciliant flexibilité et sécurité, favoriser l'épanouissement de nouveaux secteurs dont le numérique, la santé, la biotechnologie, les industries de l'environnement, dit-il. Abderrahmane Mebtoul indique que «pour mener à bien ces réformes, l'Etat et les collectivités locales doivent être très largement réformés». Les différents Conseils des ministres ont recommandé aux membres du gouvernement et à l'ensemble des pouvoirs publics d'utiliser le nouveau système de communication et expliquer davantage à la population la gravité de la conjoncture financière que traverse le pays.Ce dernier a aussi une caractéristique unique au monde dans les dépenses publiques d'investissements et des subventions et transferts sociaux. «C'est grâce à une parfaite compréhension de la situation que le peuple algérien adhérera aux efforts nécessaires pour préserver l'indépendance de la décision économique du pays, laquelle est indispensable à la poursuite d'une politique conforme à nos valeurs de justice sociale réelle et de solidarité nationale effective», ajoute-t-il.Pour réaliser ces objectifs, un minimum de consensus social est fondamental, surtout en ces moments de grands bouleversements géostratégiques au niveau de la région qui devrait inciter non pas au statu quo, mais à plus de réformes structurelles, ajoute-t-il. A l'approche des élections, il y a tout de même de nombreux hommes politiques responsables tant dans le pouvoir que dans l'opposition, et des entrepreneurs privés et publics s'éloignant de ces débats productifs, mais tournant autour de discours malsains avec des attaques personnalisées.