La nouvelle Libye subit, au grand jour, la loi des milices faisant, depuis 10 jours, le siège du gouvernement et du Conseil général national (CGN). Tout comme le défunt CNT, l'autorité légale de transition reste impuissante, malgré toutes les concessions possibles et imaginables (le vote de la loi de la dékadhafisation, l'annonce du remaniement gouvernemental), à contenir la montée de la « menace potentielle » de la violence milicienne dénoncée par la communauté internationale. Une violence politique qui ignore la légitimité des institutions nationales élues et qui frappe de plein fouet les représentations diplomatiques des alliées occidentaux, ébranlés dans leurs certitudes les plus tenaces, par la vague d'attentats dirigés contre le consul américain de Benghazi et récemment, le 23 avril, l'ambassade de France. Derrière l'ombre tentaculaire des milices régnant dans leur royaume de prédilection de Zenten à Misrata, en passant par Tripoli et Benghazi, la « main invisible » djihadiste écumant le marché de la terreur. Le cas libyen est révélateur du marasme d'une transition prise en otage par les tenants de la violence qui refusent de s'inscrire dans le processus de reconstruction nationale et démocratique. Mais, il est davantage caractérisé par le désaveu massif des chancelleries qui comptent parmi les plus sûrs alliés pliant bagage et réduisant au minimum leur personnel diplomatique. « Compte tenu des implications sécuritaires liées à l'incertitude politique actuelle, l'ambassade britannique évacue temporairement une petite partie de son personnel, essentiellement ceux travaillant en soutien aux ministères affectés par les récents développements », a estimé le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. L'effet boule de neige qui a commencé à prendre forme, en janvier dernier, avec l'appel de Londres, vite relayé par la France, l'Allemagne et les Pays-Bas, faisant état de la « menace spécifique et imminente, », est sérieusement appréhendé par les Américains en état d'alerte maximum. L'incertitude plane dans ce face-à-face entre les « thowars » surarmés et le CGN qui doit désormais sa survie à la rue investie par des manifestants rassemblés, dans le centre de la capitale, pour défendre la « légitimité » du gouvernement et dénoncer le langage des armes.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 11/05/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Larbi Chaabouni
Source : www.horizons-dz.com