Algérie

Le fabuleux trésor de la Kabylie



Le fabuleux trésor de la Kabylie
Le Djurdjura n'est qu'une première étape qui pourrait s'étendre vers le reste des monts comme les AurèsL'extraction de cette ressource est un projet que le professeur défend, tout en restant pédagogue sur la géologie moderne.
Le potentiel hydrique du Djurdjura a été le thème choisi pour le forum de Radio Tizi Ouzou jeudi dernier. Après une brève absence des ondes, l'émission animée par Salem Kheloui, vient ainsi de frapper fort afin de marquer son retour. Le thème est d'une importance majeure non seulement pour la wilaya, mais pour toute l'Algérie. Les ressources en eau est la question du siècle présent et le prochain également. Aussi, l'émission a choisi d'inviter le professeur Abdelkader Saâdallah géologue et consultant international en géoscience. Il est également auteur de plusieurs ouvrages dont Va de l'avant et La Grande Kabylie dans le contexte algérien.
Après une intervention très suivie par l'assistance très riche en personnalités, les questions du débat ont vraiment rehaussé le niveau du forum. En véritables connaisseurs de leur domaine, les responsables de l'université et du secteur de l'eau à Tizi Ouzou ont soulevé des questions pertinentes pour celui qui veut s'informer sur les questions de l'eau dans le Djurdjura. Le conférencier commencera d'abord par mettre l'accent sur l'importance de son thème. Le Djurdjura contient un gisement d'eau estimé à, au moins, 60 milliards de m3. Son forage est un projet que le professeur défend, tout en restant pédagogue pour expliquer les techniques à la disposition de la géologie moderne. Le conférencier a également abordé les retombées positives et négatives de l'exploitation de ce gisement.
En effet, l'inquiétude face à cette technique d'exploitation non conventionnelle est légitime. D'ailleurs, beaucoup de questions ont tourné autour de cette crainte. Le professeur a expliqué que la technique ne comporte pas de risques majeurs, mais sans tout de même apporter des éclaircissements quant à la question du renouvellement du réservoir. Le professeur Saâdallah, connaissant très bien son sujet, a tenté de rassurer en affirmant que le gisement, qui s'étend du mont de Chellata et qui prend fin dans les gorges de Lakhdaria, est renouvelable car c'est une eau d'infiltration. La fonte des neiges et les pluies constituent les principales sources de renouvellement, mais il ne donne toutefois pas de plus amples précisions sur les périodes de renouvellement. Le scientifique donnera juste une piste qui consisterait à calculer sur la base des quantités d'eau des écoulements et celles des infiltrations pour se rapprocher de la moyenne.En fait, le chercheur préconise au gouvernement de s'intéresser désormais à l'exploitation non conventionnelle des gisements d'eau que recèle l'Algérie. Le Djurdjura n'est qu'une première étape qui pourrait s'étendre vers le reste des monts comme les Aurès, le Hoggar et autres. Dans les années à venir, la raréfaction de l'eau sera la cause de plusieurs mouvements à travers la planète. L'on évoque déjà la migration, les conflits qui ont déjà commencé à travers l'Afrique surtout. Le chercheur a ainsi plaidé pour le financement de tous les projets de recherche qui vont dans le sens de l'exploitation non plus des ressources situées dans les bassins et les plaines, mais il serait plus intéressant d'explorer les eaux perchées sur les hauteurs. Désormais l'eau se trouve en haut, pas en bas.
Enfin, rappelons que le professeur Saâdallah est sur le projet d'exploration de ce gisement mais également à la recherche de soutien financier. La recherche d'eau perchée nécessite, selon ses estimations, pas moins de 13 000 dollars rien que pour l'acquisition de matériel de géologie nécessaire. Le sujet passionne et inquiète à la fois. Beaucoup de questions restent sans réponses quant aux conséquences qui découleront de l'extraction des eaux de ce gisement du Djurdjura. Beaucoup de personnes présentes hier au forum estimaient que cette éventualité pourrait causer le tarissement de toutes les sources superficielles qui font la beauté de la région.


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