Si le marché du
tourisme en ligne a connu une évolution extraordinaire en Europe, en Tunisie et
au Maroc, en Algérie l'intégration des nouvelles technologies de l'information
et de la communication (NTIC) dans ce secteur balbutie. Mais les opérateurs
sont conscients que
le e-tourisme est un passage obligé pour mieux vendre la
destination Algérie.
La diffusion d'un
spot publicitaire et la participation à un salon international du tourisme ne
suffisent pas pour relancer la destination Algérie. Le recours aux NTIC devient
nécessaire pour toucher le maximum de touristes et d'agences de voyages, pour
donner une plus grande visibilité du potentiel touristique de l'Algérie. La
nouvelle ère de consommation via Internet ne laisse d'autre choix aux acteurs
du tourisme que d'y adhérer. D'autant que cet outil leur est largement
accessible à des coûts bien inférieurs à ceux de la publicité classique. Cependant,
la transition des voyagistes et des opérateurs algériens du tourisme vers les
NTIC se fait très lentement. En tout cas à une vitesse insuffisante pour
espérer faire du secteur une source de devises. Beaucoup reste à faire, estiment
certains gérants d'hôtels, reconnaissant que le e-tourisme
n'est qu'un vague concept qui n'effleure même pas l'esprit de certains d'entre
eux. Le recours aux sites de e-tourisme n'est pas
encore une pratique naturelle chez les voyagistes et touristes algériens. Sans
doute en raison de l'absence du e-paiement.
«Copier-coller ce qui se fait ailleurs»
Le directeur
général du Groupe Belazzoug (Hôtels et Resorts), propriétaire de la chaîne hôtelière New Beach d'Oran, estime que pour développer le secteur
touristique et vendre la destination Algérie «on est obligé d'investir dans la
communication et le marketing Internet». «Il faut copier/coller ce qui se fait
dans le monde entier. Il n'y a plus de réservations par téléphone, par fax ou
par le biais d'une agence de voyages. Je ne dis pas qu'il faut éliminer les
agences. Je dis seulement qu'il faut changer de mentalité, suivre le
développement dans le domaine du tourisme qui passe inévitablement par la porte
des TIC. Les réservations par Internet et le payement en ligne, maintenant tout
se fait derrière un PC, même la visite virtuelle d'une destination avant de
faire le choix et tracer un circuit de voyage», affirme M. Belazzoug.
Pour le patron de
la chaîne New Beach, il est impossible d'imaginer le
tourisme sans les NTIC, mais également sans coordination entre les différents
acteurs. «On ne peut pas avancer dans ce domaine, et espérer concurrencer les
pays voisins, en continuant à activer chacun pour soi. C'est une chaîne où tous
les acteurs, à savoir les hôteliers, les voyagistes et le ministère du Tourisme
doivent collaborer pour apporter cette relance attendue».
Selon notre interlocuteur,
l'assistance de la tutelle aux hôteliers, dans le cadre de la mise à niveau et
d'investissement dans la communication, le marketing, la vente et la
commercialisation des produits touristiques va donner ses fruits. «Nous sommes
même accompagnés par des banques», dira-t-il aussi.
L'ANDPME doit
aider au développement des TIC
Pour M. Kaci Mohamed, investisseur hôtelier à Aïn
Turck, les TIC sont comme un outil indispensable de
gestion et de développement de la qualité tourisme. «En Algérie, on a besoin
d'améliorer la qualité de nos hôtels et de nos services, mais aussi de doter
les gestionnaires de systèmes d'information fiables pour une gestion moderne et
optimale. Mais tout ceci est impossible sans une mise à niveau préalable. Il
faut donc que l'ANDPME accompagne sérieusement les
hôteliers dans le cadre de développement des NTIC».
Interrogé sur les
prestations de service liées aux TIC dans le secteur, il fait grise mine, soulignant
qu'«actuellement, les réservations se font, certes, par internet
mais le problème c'est qu'elles ne sont pas confirmées». «Mon hôtel est
adhérent au système de réservation de l'annuaire de Djezzy.
Cet annuaire représente un répertoire d'entreprises et d'hôtels sur un site web.
Pour le payement, on n'est pas encore à la carte électronique. Cela pose
problème pour nous en tant que hôteliers. Toutes les banques à Oran n'arrivent
pas à mettre un terminal de payement au niveau des hôtels. Au niveau de la
corniche à Oran, il y a un ou deux hôtels qui possèdent ce terminal de paiement
mais qui ne fonctionne pas. Absence de réseau ou problèmes techniques, le fait
est que les TIC dans le tourisme c'est pas encore acquis chez nous».
Voilà pourquoi M. Kaci insiste sur l'accompagnement institutionnel «pour
introduire les TIC dans le circuit hôtelier et touristique algérien». «Si vous
avez une carte de crédit, vous ne pouvez pas encaisser. Dans certains hôtels, cette
carte n'est valable que pour les retraits en devise. Pour le dinar, c'est
impossible. Il reste beaucoup à faire pour le e-tourisme.
Ce créneau doit être bien pris en charge», ajoute-t-il.
Mise à niveau des
gestionnaires
Le président des
investisseurs touristiques de la corniche oranaise, Gacemi
Mohamed, lui pose le problème de la maîtrise des TIC par les gestionnaires des
structures d'accueil et de service du secteur. «Je gère un meublé de tourisme
destiné pour les couches sociales moyennes. Ce n'est pas un hôtel d'affaires. Je
ne travaille pas avec les NTIC encore. Je dispose juste d'un mail pour
contacter les clients et l'administration, notamment la direction du tourisme. Je
ne dispose pas de site. Le problème avec les NTIC réside dans le fait que
certains hôteliers n'ont pas le niveau acquis pour maîtriser cette technologie»,
dit-il franchement.
Au sud, destination
privilégiée pour les touristes étrangers, les NTIC ont leur place. Selon le
directeur du tourisme de la wilaya d'Illizi, les NTIC
«sont devenues un moyen de communication et de marketing indispensable pour
faire développer le tourisme en Algérie». «Nous avons, dit-il, un site de la
direction où sont exposées toutes les destinations du Sud. Les clients peuvent
le consulter et s'informer pour faire des réservations et tracer un circuit de
voyage. Evidement, il reste encore des choses à faire, comme le e-paiement. On n'est donc pas au e-tourisme,
mais la volonté y est. Reste à mettre les moyens pour réussir ce pari». Les
gestionnaires des structures touristiques doivent-ils tous être des férus
d'informatique ? Sans doute pas. La demande d'emploi dans les TIC est assez
riche et variée. Des jeunes compétences en développement Web n'attendent que
d'être sollicitées.
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Posté Le : 21/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hafidh Abdelsalam
Source : www.lequotidien-oran.com