Le e-paiement opérationnel en Algérie

L'annonce a été faite, hier, lors d'une cérémonie organisée par l'Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef), à Alger. Ce nouveau service est mis en place grâce au déploiement de neuf web marchands (Algérie Télécom, Mobilis, Djezzy, Ooredoo, Air Algérie, Seaal, Amana Assurances, Tassili Airlines et Cnas) et de 17 banques publiques, privées et étrangères installées en Algérie. Un échantillon « assez représentatif » touchant les services de l'eau, de la téléphonie, de la sécurité sociale, du domaine public, privé et en partenariat, a indiqué Boualem Djebbar, délégué général de l'Abef. La deuxième phase de ce projet sera marquée par l'élargissement de ce service à d'autres banques, « dont la majorité sont prêtes », et établissements de services divers en attendant la troisième phase qui se concrétisera après la mise en vigueur de la loi du e-commerce. Ce service constitue « un édifice supplémentaire » dans le processus de modernisation du secteur financier et du payement.Il marque l'aboutissement d'un « grand travail » effectué « pendant plusieurs années », en dépit des contraintes rencontrées et dépassées par les établissements financiers et grâce au soutien des autorités publiques. Il s'ajoute aux autres services déjà lancés dans le cadre de la modernisation du secteur financier, à savoir le e-banking, le règlement par chèque, virement, carte de paiement et de retrait, prélèvement, la télécompensation, a indiqué Boualem Djebbar. En somme, il est question de « rendre les transactions bancaires plus faciles et d'améliorer la productivité et la rentabilité des banques, tout en surveillant la réglementation en vigueur », a-t-il ajouté.Le e-paiement va assurer « une plus grande fluidité des transactions commerciales, allégera les trésoreries des entreprises et facilitera la tâche aux citoyens qui effectueront ces opérations, sans la contrainte de se déplacer », a précisé le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi. Il rappellera que ce service intervient après le lancement du système de paiement de masse ou de grands montants et le système d'information des banques, lesquels ont « apporté une fiabilité aux opérations bancaires et réduit les délais et les coûts de traitement ».Abondant dans le même sens, Mouatassem Boudiaf, ministre délégué auprès du ministère des Finances chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation du système financier, a relevé « la mise en place de toutes les conditions » pour la réussite de cette opération, y compris la sécurisation des transactions et l'ouverture d'un centre d'appels. « J'appelle tous les usagers à l'utilisation de ce mode de payement via le Net », a-t-il lancé.Pour Mohamed Loukal, gouverneur de la Banque d'Algérie, il s'agit d'une opération de « réforme majeure » qui marquera l'entrée de notre pays dans la modernisation internationale. « Ça va ouvrir la voie à l'économie numérique et aux grandes perspectives qu'elle présente », a-t-il indiqué. Il rappelle que les trois défis du secteur bancaire sont l'alimentation en ressources, le financement de l'économie et la bancarisation à travers l'injection de nouveaux produits sur le marché « susceptible d'attirer les clients vers les banques ».Pour le paiement électronique, l'usager doit récupérer une carte CIB et consulter la plateforme de son opérateur de service, où il donnera un certain nombre d'informations le concernant afin de pouvoir effectuer sa transition en quelques secondes. Le système mis en place comprend une plateforme de lutte contre la fraude pour le contrôle et l'identification de toute tentative de fraude.