Algérie

Le dur chemin de la libération aux libertés



Frappé d'auto-amnésie à tendance paranoïaque, le Front de libération nationale, parti-Etat milliardaire qui vient de clôturer un énième congrès comme il a commencé, c'est-à-dire en silence, en est arrivé à oublier son nom. Tout comme la racine de « tahrir de hizb ettarhir » est « houria », la racine de libération du Front de libération est liberté. Pourtant, dans ce congrès qui a eu encore pour objectif de ne pas bouger d'un millimètre de focale, il n'y a eu une fois de plus aucune allusion aux libertés, individuelles ou collectives. Il s'est, par contre sûr, agi de libération, ce qui a permis aux participants de fustiger la France qui refuse de reconnaître ses crimes de guerre.Coincé dans un vortex en 1962 avec un compteur arrêté, c'est dans cette nuance entre libération et libertés que le FLN post-indépendance s'est installé. Aujourd'hui encore, le mot liberté est un mot qu'il refuse de prononcer, de peur d'avancer, préférant celui de libération, qui lui permet de reculer l'histoire en engrangeant subventions par l'exigence permanente d'un butin de guerre. Heureusement pour lui, le FLN, ou le régime, puisque cela revient au même, il a un bon avocat. D'un rapide revers de la main, Farouk Ksentini a rejeté le récent rapport US sur le lamentable état des libertés en Algérie en le traitant de vague.Il faudrait pourtant être aveugle comme une lunette noire dans un congrès nocturne du FLN pour ne pas s'apercevoir que le régime a un problème avec les libertés, syndicales, politiques, médiatiques et économiques, d'association ou de réunion, et que méthodiquement et avec tous les moyens dont il dispose, il s'applique à les briser. La société avance, le FLN recule. En l'absence de preuves sur la responsabilité du régime dans la débâcle nationale, en attendant un procès qui tarde, Farouk Ksentini n'a rien de mieux à proposer que la détention préventive pour tous les Algériens.


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