Un jour, le président des Etats-Unis, George Walker Bush, se réveilla brutalement, tout en sueur, saisi d'une frayeur épouvantable. Il secoua sa femme Laura, plongée dans un sommeil profond et lui cria : «c'est encore lui ! Ah le Salaud, il va me rendre dingue !». «Mais qu'est-ce que tu racontes, chéri ? répondit Laura, d'un ton fatigué. Rendors-toi, Walker, ce n'est qu'un cauchemar. Essaie d'oublier ce monstre». Le monstre dont parlait la femme du Président, c'était Ben-Laden qui, depuis des mois, hantait les nuits de George Walker Bush, le nargait, le menaçait de mort et, à plusieurs fois, avait failli le tuer dans son sommeil. Dès que le président fermait les yeux, Ben Laden surgissait, prenant l'aspect d'un oiseau gigantesque, hérissé d'une barbe noire interminable. Flottant dans les airs, traversant les gratte-ciel de la ville, sa kalachnikov accrochée à des serres luisantes et acérées, il poussait un cri strident et sonore, en faisant découvrir des dents blanches démesurées. «je vais te tuer, sale porc ! Ta mort sera atroce, fils de Satan !». Il fonçait sur la résidence du Président qui, recroquevillé sur lui-même et tétanisé, se réveillait en sursaut, le corps en sueur. Ces cauchemars se répétèrent plusieurs fois au cours de la même semaine, perturbant sérieusement la quiétude de Georges Bush, mettant son moral à rude épreuve. Cette situation ne pouvait durer sans mettre en danger ses capacités à faire face aux écrasantes responsabilités dont il était investi, non seulement au niveau national mais surtout en dehors du pays, c'est-à-dire partout dans le monde. Le président résolut de consulter son médecin personnel. Celui-ci lui administra des calmants qui s'avérèrent inefficaces. Le président redoutait l'instant d'aller au lit, et il devint insomniaque. Il pestait contre les services secrets qui, malgré les moyens matériels et financiers énormes mis à leur disposition, n'arrivaient pas à mettre la main sur le numéro un «d'El-Qaïda».Georges Walker Bush était féru de films Wstern. S'il ne s'était pas engagé dans la vie politique, il aurait volontiers choisi d?être acteur à Hollywood. Il pensait sincèrement qu'il avait l'étoffe d'un shérif, d'un justicier inflexible qui combattrait à mort tous les hors la loi. Il lui suffirait de dégaigner et de tirer sans sommation pour abattre les fripouilles qui perturberaient l'ordre dans son comté. Or, les choses, en réalité, ne se passaient pas exactement comme dans un film western. La situation était un peu plus compliquée que ne l'imaginait le brave et fougueux G.W. Bush. Malgré sa puissance, apte à détruire instantanément la terre entière, les Etats-Unis étaient incapables de tenir tête à Ben Laden, qui prenait un malin plaisir à narguer cet ogre surarmé, maître du monde qu'aucune nation n'osait provoquer sans encourir un châtiment terrible. Et voilà qu'un cheikh enturbanné, borné, surgi des ténèbres du moyen âge, se permettait d'humilier la nation la plus puissante de la planète en lui portant des coups douloureux sur son sol même ! L?âme guerrière de Bush ne pouvait tolérer indéfiniment pareil affront !Un jour, Walker Bush, avant de se mettre au lit, d'un air grave annonça à sa femme une décision de la plus haute importance : «Ecoute, chérie, tu sais qu'en ce moment je traverse une période difficile. Ça va très mal en Irak et, ailleurs, Ben Laden me mène la vie dure. Il m'a ravi le rôle de vedette, il est devenu le numéro un mondial. Il me faut un coup d'éclat pour rétablir mon leadership. Face à l'impuissance de nos services, j'ai eu, grâce à Dieu, une idée géniale qui me permettra de me débarrasser une fois pour toutes de ce terroriste de Ben Laden. J'ai décidé de le provoquer en duel, comme dans un western !».Laura éclata de rire. «Tu es sérieux, Walker ?». «Tout à fait sérieux, ma chère, je vais d'ailleurs écrire à ce monstre pour lui proposer de se battre d'homme à homme. Ainsi, je débarrasserai le monde de cette vermine, une fois pour toutes».Laura était interloquée, elle savait son mari imprévisible, mais l'idée d'aller se battre en duel contre Ben Laden était absolument insensée. «As-tu mesuré les conséquences d'une telle décision, Walker ?. Tu vas lui offrir une publicité en or ! En te battant contre lui, tu vas le légitimer, le reconnaître de facto comme ton égal et comme le représentant légal d'El-Qaïda! Cette nébuleuse pourrait alors prétendre à un siège à l?ONU ! Oh, Walker, réfléchis, un peu ! Tu seras la risée du monde entier !».«C'est tout réfléchi, Laura j'en parlerai à mes conseillers et j'arriverai à convaincre le Sénat». Le jour même, le président des Etats-Unis réunit le Conseil national de sécurité, instance suprême chargée de statuer sur la sécurité du pays. Il annonça solennellement aux membres du conseil la grave décision qu'il venait de prendre. «Je n'ai pas pris cette résolution de gaîté de coeur. L'avenir de la nation, que dis-je, du monde, est en danger à cause de cette hydre monstrueuse qu'est devenue El-Qaïda. Nous avons été incapables de la juguler, malgré notre puissance. Alors, je me propose comme volontaire pour mettre fin définitivement à ce mal funeste, à cette peste qui va ravager le monde entier si on laisse courir ce dangereux criminel. Je tuerai moi-même Ben Laden ! Ce sera le duel de l?Occident contre le monde musulman rétrograde, le choc des civilisations dont nous sortirons vainqueurs». Un silence pesant envahit la salle. Les membres du conseil étaient abasourdis. Passé le moment de stupeur, ils essayèrent de montrer au président les dangers de cette entreprise hasardeuse, son caractère burlesque, et le bénéfice inestimable que tireraient Ben Laden et El-Qaïda d'une telle confrontation. «Et puis, Ben Laden est un bon tireur, Monsieur le Président, affirma un membre». «Ce bougre est diabétique et sa vue ne doit pas être en bon état. De toute façon, je suivrai un entraînement intensif. Songez, messieurs que j'aurais là une occasion unique de décapiter El-Qaïda et de mettre fin ainsi au terrorisme. La gloire que j'en tirerai rejaillira sur toute la nation ! Et puis, messieurs, cette idée n'est pas plus idiote que la guerre que j'ai déclenchée contre Saddam !». Un autre membre déclara qu'un duel comporte deux protagonistes et qu'il fallait que Ben Laden acceptât le duel. Le président répondit qu'il chargerait la CIA de transmettre à El-Qaïda sa proposition. «On lui enverrait un e-mail».La réunion du conseil, commencée à midi, dura jusqu'à une heure tardive de la nuit. Le président Bush, à force de persuasion, avait réussi à convaincre les membres du Conseil national de sécurité, gagnés par la fatigue, de son extravagante idée. De toute façon, il était impossible de s'opposer à George Walker Bush, têtu comme une mule. «Il reste maintenant le Sénat», dit le Président d'un ton triomphal.George Walker Bush consulta également son père qui trouva l'idée géniale. «Mais pas avec Ben Laden, il n'est pas digne de toi, tu aurais dû faire cette proposition à Saddam qui te ressemble. Comme ça tu nous aurais épargné le désastre de l'Irak».Avant de faire part du Sénat de son idée, le Président voulut d'abord sonder Ben Laden. Il lui envoya un e-mail dont voici la teneur :«Monsieur Ben Laden, Je suis Georges Walker Bush, Président des Etats-Unis d'Amérique. Cette lettre va peut-être vous surprendre; vous avez déclaré la guerre à mon pays et pour cela, vous utilisez des méthodes barbares, qui ne sont pas dignes d'un être humain sain de corps et d'esprit. Le terrorisme dont vous êtes le symbole international s'attaque partout dans le monde à des civils innocents et sans défense. Si vous êtes un homme, un vrai, vous ne devez pas utiliser des moyens lâches, indignes d'un combattant. Je connais l'Islam, c'est, en gros, une religion respectable, fondée sur des valeurs morales élevées. Elle a produit dans le passé une civilisation brillante qui a apporté beaucoup à l'humanité. Le Djihad dont vous faites votre credo est illicite puisqu'il ne cible que des innocents. Les moyens que vous employez n'ont rien à voir avec l'Islam. Mais, puisque vous avez décidé de déclarer, sans raison valable, la guerre à l?Occident, tout en vous terrant comme un lapin, je vous propose un combat de braves, à la loyale, je vous propose de nous battre en duel, d'homme à homme. Si vous me tuez et que vous êtes déclaré vainqueur, mon pays retirera ses troupes de toutes les terres d'Islam, et aucune poursuite ne sera engagée contre vous et vos compagnons, à condition de vous engager à cesser définitivement vos actions maléfiques. Si je vous tue, votre organisation doit être dissoute et tous ses membres se rendront à l'armée des Etats-Unis. Ils seront alors poursuivis devant le tribunal international et tous leurs droits seront évidemment garantis.Ma proposition est honorable et a pour seul but d'éviter l'effusion de sang de gens qui n'ont rien fait pour mériter la mort. Si vous êtes d'accord, nous pourrons nous entendre par la suite sur les modalités de ce combat. J'attends votre réponse. Signé : Georges Walker Bush, Président des Etats-Unis d'Amérique».
LA REPONSE DE BEN LADEN NE SE FIT PAS ATTENDRE :
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Posté Le : 27/03/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Houat
Source : www.lequotidien-oran.com