Le dualisme au bout du pinceau Vernissage de l'artiste Omar Reggane à Tipasa

Le complexe culturel de Chenoua relevant de l'ONCI abrite depuis samedi dernier et ce jusqu'au 17 mai, une exposition d'Art plastique de l'artiste peintre Omar Reggane. Le vernissage de cette collection de 21 toiles, dont 15 nouvelles 'uvres, baptisée « Touches d'automne », s'est déroulé en présence des représentants de la presse. « Le choix de l'intitulé de l'exposition est motivé par le fait que j'ai peint la majorité des 21 toiles en automne », confie Omar Reggane qui signe toujours ses 'uvres par Roy. Ce qu'il ne dit pas ou l'avoue à demi-mot, c'est que le terme Touches de l'intitulé en question est un clin d''il involontaire et un hommage à Vincent Van Gogh qui, dans ses 'uvres, a souvent utilisé les couleurs par touches de pinceaux. La même technique d'ailleurs pratiquée par Omar Reggane pour projeter ses idées et ses messages sur ses tableaux. Autodidacte comme Van Gogh, l'hôte du complexe de Chenoua est parti du néant. Son intrusion dans les arts plastiques remonte à 1996, lorsqu'il était à l'étranger. « En 1993, j'ai quitté Lakhdaria pour tenter une aventure en Europe qui a débuté à Varsovie. Mes pérégrinations qui ont duré presque 14 ans, m'ont mené dans plusieurs pays du Vieux Continent avant de m'installer en Hollande. C'est en 1996 que j'ai eu soudainement l'envie de peindre. Je n'avais aucune notion pointue dans ce domaine, mais cela ne m'a nullement empêché de tracer ma voix ; car pour moi c'était plus qu'une envie, un besoin ardent », se souvient-il. A l'étranger, Omar Reggane qui adopte le style libre dans ses 'uvres, a produit quelque 150 tableaux. « Malheureusement, toute la collection de cette époque je l'ai perdue, il n'en subsiste que des photos que je garde jalousement en souvenir de ces difficiles années », avoue-t-il. Revenu au bercail en 2007, l'artiste a vite fait de reprendre ses pinceaux pour se lancer dans le deuxième chapitre de sa vie artistique qu'il résume en deux mots : Haltes et Parcours. « La vie de tout un chacun correspond à des haltes et un parcours qui les lient. Parfois, on est heureux et en d'autres circonstances, on est mélancolique, mais l'essentiel pour moi est de persévérer l'acquis même si mes forces me lâchent », résume-t-il, philosophe. Une philosophie qu'il essaye souvent d'esquisser sur ses toiles, dont l'ambivalence met souvent aux prises l'endurance et la délivrance. La notion de dualité chez Reggane est invariablement présente dans ses 'uvres, même celles exposées à Chenoua. A ce titre, les exemples ne manquent pas, que ce soit pour la combinaison des couleurs alternant variablement, et au gré de ses états d'âme, le vif et le sombre ou bien pour les messages qu'il veut faire passer. « De tous les styles, j'ai un penchant plus ou moins prononcé pour le surréalisme et l'impressionnisme. Deux genres qui me permettent des fois de transmettre facilement mes sentiments et ressentiments », confie-t-il. Et d'ajouter : « L'ONDA (Office national des Droits d'Auteurs et Droits Voisins) m'a énormément aidé dans ma quête dans cet art qui coule dans mon sang. Il prend en charge une grande partie de mes frais, particulièrement les cadres de mes tableaux, car je ne peux pas faire face tout seul à ces dépenses. Pis encore, même pour les toiles que j'utilise, j'ai souvent recours à des emprunts, car pour moi mon objectif principal est de peindre », avoue-t-il. Depuis son retour d'Europe, Omar Reggane a peint 120 toiles.