Pour la seconde fois en moins d'un mois, le chef de l'Etat aborde le dossier de la corruption. Pour la seconde fois aussi, il s'engage à lutter contre ce fléau et réitère la détermination de l'Etat 'à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés".
En attendant de voir l'Etat faire ce que dit le chef de l'Etat, les Algériens ont des raisons de douter du sérieux, voire de la sincérité d'un tel engagement qui, en réalité, date des tout premiers jours de pouvoir de Bouteflika, en 1999. On se rappelle encore, en effet, de ces discours survoltés dans lesquels il était question, notamment, d'en finir avec ces fameux '15 chats qui contrôlent le commerce extérieur". Depuis, il y eut l'affaire Khalifa, l'autoroute Est-Ouest, Sonatrach 1, puis Sonatrach 2 et, prochainement, peut-être, Sonatrach 3... Et, forcément, la liste n'est pas exhaustive.
Jusqu'ici, il n'y avait donc pas de volonté visible de lutter contre la corruption et les blocages qui se dressaient devant des tentatives d'amorce d'une telle lutte étaient nettement plus manifestes. Une Assemblée nationale dominée par une majorité acquise à l'Exécutif avait bel et bien refusé l'organisation d'un débat parlementaire sur la corruption ! On ne combat pas la corruption par la censure et l'opacité mais par la transparence. Quand on ne reconnaît pas aux députés le droit de dire et aux citoyens le droit de savoir, on ne combat pas la corruption, on l'encourage.
Or, censure et opacité caractérisent encore la vie publique et, particulièrement, l'action des institutions, des instances et des organes qui, par vocation, sont impliqués dans la lutte contre les détournements et la dilapidation de deniers publics. Que fait la Cour des comptes ' Que disent ses rapports ' Nul ne le sait. Quant à la justice, elle jouit peut-être de 'la compétence qui la conforte dans son action", comme l'affirme le chef de l'Etat, mais elle n'est pas indépendante dans l'exercice de cette compétence et les magistrats sont aujourd'hui les premiers à s'en plaindre ouvertement. n
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Posté Le : 20/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd Chekri
Source : www.liberte-algerie.com