Algérie

Le droit de savoir



Evoquant la pénurie de certains produits alimentaires de base, Le Président Tebboune a encore dénoncé, dimanche, ceux qui « sèment le désespoir et veulent faire peur aux Algériens ». Mais cela ne dédouane en rien notre pays et ses errements persistants en matière de communication, au niveau institutionnel surtout. Qui croit devoir fermer les yeux sur quelque chose se voit bientôt forcé de les fermer sur tout», disait, je ne sais quelle caboche bien née. Parce qu'ici, comme partout ailleurs, il est connu que les potins peuvent faire partie des néo-techniques d'influence - dans le cadre de la stratégie de diversion et/ou de propagande - travaillées dans des officines, sans lumière du jour. Parce qu'aussi, l'histoire de la communication est aussi ancienne que celle de l'humanité, il existe aussi une communication dite «virale»: celle qui consiste à développer des programmes de communication qui puissent se transmettre, non pas par la voie de la raison ou des organes sensitifs, comme la bouche et l'oreille par exemple, mais par celle du sang, un peu comme un virus qui fait mauvaise ?uvre dans un corps malade. A rebours de l'ère dite « numérique », sous nos latitudes toujours aussi particulières, communiquer c'est un peu comme les hommes du désert, lesquels, par une curieuse conception du temps et de l'espace, ont tendance à rapetisser ou agrandir les choses, jusqu'à leur portion infiniment petite ou infiniment grande. Faut-il, encore une fois, se résoudre, un doigt... dans l'oreille, que la rumeur est la seule diseuse de choses «vraies», dans un pays où communiquer est le seul métier que nous n'ayons jamais su faire ' Sans se laisser embarquer dans les mauvaises galères, force est de constater que dans un pays qui a un mal fou à se parler à lui-même, la rumeur s'est toujours incrustée dans la brèche, laissée grande ouverte, de l'espace public laissé vacant par une stratégie de communication institutionnelle si inopérante que pour l'homme de la rue, la «vérité» est partout sauf là où le personnel politique, en charge de la gestion de la communication, veut qu'elle se «niche». Le droit de savoir comment va le pays, et surtout où il va...


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